Société : Des amazones en rupture de ban

La femme tient peut-être la moitié du ciel comme disait Mao, mais sa perception évolue selon les âges et les genres. C’est ce qui ressort d’un sondage mené à la veille de la journée internationale des droits de la  Femme (8 mars) par L’Oréal et LinkedIn—entreprises dont la clientèle féminine est un fer de lance pour leur succès en Chine.

58% des jeunes femmes de 22 ans (nées après 1995) rêvent « de carrière et d’autonomie financière », 19% se veulent « indépendantes et cool, non inféodées aux attentes des autres ». A l’opposé, seules 23% acceptent encore de se conformer à l’image d’Epinal de « mère aimante et épouse dévouée ».

Or, si l’on pose les mêmes questions à leurs aînées de 37 ans (nées après 1980), elles ne sont que 6% à se voir « indépendantes », et seulement 4,7% pour celles de 47 ans (nées après 1970). Entre les jeunes et leurs aînées, une rupture s’est donc  produite.

Les jeunes femmes revendiquent l’équilibre entre travail et famille : 50% ne sont plus prêtes à sacrifier leur carrière au futur enfant. Leur rapport à l’argent évolue aussi : elles ne sont plus que 60% à exiger que leurs époux aient un salaire plus élevé qu’elles, contre 80% chez celles de 37 et 47 ans.

Mais ce n’est pas tout : les garçons de 22 ans sentent le vent tourner et s’y préparent : 59% sont déjà prêts à donner les biberons et à assumer leur part des corvées du ménage.

Dans la tranche d’âge des 22 ans, filles et garçons voient leur vision diverger à propos de l’emploi. Pour les filles, il est outil libératoire, donc sacré : près de 50% sont prêtes à prendre sur leurs loisirs pour rendre un travail bien fait. Mais chez les garçons, la proportion tombe à 33%.

Enfin, garçons et filles partagent un rêve commun : créer une entreprise (80% des garçons, 73% des filles), dans la restauration, la santé, l’éducation ou les nouvelles technologies.

Ainsi se dessinent deux tendances, dans cette jeunesse de 2018. La femme revendique le pouvoir sur sa propre destinée. L’homme doit faire son choix, entre une exigence d’une femme au foyer, et l’acceptation d’une femme nouvelle, partenaire de vie et de travail. Réaliste, il est prêt à s’adapter – sentant bien que telle sera la condition d’une vie de couple. Cela suffira-t-il à enrayer la spirale des divorces, s’élevant à 4,2 millions en 2016 (+8,3%) ?  L’avenir le dira.

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