Les avancées rapides de la Chine en Intelligence Artificielle (IA), s’expliquent par une volonté politique au plus haut niveau, des crédits à volonté (entre 150 et 400 milliards de yuans d’ici 2020, aux universités, incubateurs et start-ups), des millions de jeunes ingénieurs et une source inépuisable de données sur les profils et habitudes de 731 millions d’internautes. A l’Ouest de Pékin vient d’ouvrir un parc technologique axé sur l’IA, moyennant 2,1 milliards de $ d’investissements. Le pays a pris conscience qu’il ne s’imposerait comme leader, que sur des marchés natifs, pas déjà occupés par l’Occident. C’est ce que font des centaines de jeunes compagnies, développant robots, bases de données et logiciels.
Le groupe pékinois iFlyTek, expert en traitement de la voix et des langues, sait filtrer une voix parmi 20 autres dans une salle bruyante et retranscrire en texte une voix s’exprimant même en dialecte. Il sait aussi traduire en toutes langues, et transmettre des messages vocaux clairs entre homme et machine. iFlyTek a été choisi par VW, Delphi (USA) et les majors chinois de l’automobile, qui intègrent ses programmes en leurs modèles. iFlyTek aide aussi la police à créer sa base de données biométriques vocales, outil d’identification instantanée des individus.
Nebula (Pékin) a créé pour la police une caméra à double champ de vision de 360°. Portée à l’épaule (cf photo), reliée par Wifi ou 4G à la base de données du commissariat, elle identifie les individus. 3000 à 4000 agents la porteraient déjà, permettant de nombreuses arrestations —fini, l’anonymat !
Le 15 décembre, deux start-ups, JingChi et Pony.ai débutaient leurs tests de voitures semi-autonomes à travers Guangzhou.
Dans un autre genre, iQiyi (Baidu) équivalent chinois de Netflix, a fait appel à l’IA pour prédire le thème et les invités qui ont assuré le succès de son programme de télé-réalité : « Rap of China ».
En IA militaire, d’innombrables recherches sont en cours, tel ce système embarqué à bord des sous-marins, visant à améliorer la capacité décisionnelle du commandement, pouvant être affectée par le stress du confinement.
Enfin, en terme de degré d’acceptation par la société, la Chine apparaît le peuple le plus prêt à accepter l’IA dans sa vie courante : selon le bureau britannique Dentsu Aegis, 65% des Chinois croient en un avenir meilleur, entre IA et robots sous 5 à 10 ans —contre seulement 29% dans les autres pays. Signe d’une plus grande ouverture au monde qui change.
1 Commentaire
severy
15 février 2018 à 12:13Libre aux Chinois de construire le bâton perfectionné avec lequel ils recevront la tripotée.