Le Vent de la Chine Numéro 5 (2024)

Les grandes villes se vident prématurément, les trains sont pris d’assaut, les autoroutes saturent… Voici venu le temps du « chunyun » (春运), la plus grande migration annuelle au monde à l’occasion de la fête du printemps, appelée « chunjie » (春节). Durant 40 jours, ce n’est pas moins de 9 milliards de voyages (un record) que réaliseront des dizaines de millions de Chinois pour célébrer le nouvel an en famille et avec leurs amis. Naturellement, les autorités sont sur les dents et veillent à ce que rien ne vienne perturber leur périple, même pas une vague de froid qui s’est abattue sur le centre et l’est du pays. Il faut dire que la réputation du Dragon (de bois), dont la Chine célèbrera le passage dans la nuit du 9 au 10 février, le précède.
Cinquième signe du zodiaque chinois, le dragon est une créature légendaire qui incarne la puissance, la grandeur et la sagesse depuis des millénaires. Contrairement aux représentations occidentales qui le dépeignent comme un monstre terrifiant, le dragon est associé en Chine à toutes les représentations bénéfiques du monde. Symbole de l’empereur, le dragon recueille souvent entre ses griffes une perle, renforçant ainsi sa symbolique de richesse et de prospérité.
Son caractère chinois (龙 – 龍 ; lóng), dont la graphie antique est une combinaison des différents animaux qui le compose (corps de serpent, écailles de poisson, griffes de tigre…), est employé dans de nombreuses expressions courantes. Parmi celles-là, « dessiner un dragon et lui ajouter des yeux » (画龙点睛, huàlóng diǎnjīng) est l’équivalent chinois de « cerise sur le gâteau » ; « l’esprit du cheval-dragon » désigne des personnes pleines de vitalité (龙马精神 , lóng mǎ jīng shén) ; et « voir la tête du dragon mais pas sa queue » (神龙见首不见尾, shén lóng jiàn shǒu bú jiàn wěi) fait allusion à quelqu’un de secret. Le Dragon est également souvent associé au Tigre et au Phénix dans des proverbes, tel que « tigre couché et dragon caché » » (卧虎藏龙, wòhǔ cánglóng), qui désigne des personnes aux talents insoupçonnés ou encore « un dragon (symbole masculin) et un phénix (symbole féminin) font le bonheur » (龙凤呈祥, lóng fèng chéng xiáng), souvent utilisé pour présenter ses vœux aux jeunes mariés.
Spécificité de 2024, l’année sera une « année veuve » puisqu’elle débutera après (et non pas avant) le « Lichun » qui a eu lieu le 4 février et marque le début du printemps. Traditionnellement, ces années là, les Chinois évitent de se marier car elles sont considérées comme de mauvais augure. Cela n’est bien sûr pas du goût des autorités qui démentent tout lien entre malchance et cette configuration du calendrier. A savoir que le nombre de mariages célébrés en Chine chaque année est sur le déclin depuis dix ans déjà : en 2022, ils étaient deux fois moins nombreux qu’en 2013.
Paradoxalement peut-être, 2024 pourrait être une année très favorable aux naissances, le caractère auspicieux du Dragon engendrant souvent (c’est surtout vrai à Hong Kong, Taïwan et Singapore) un mini baby-boom. Or, depuis 2016, le nombre de naissances en Chine continentale ne cesse de dégringoler : l’an passé, le pays n’en a connu que 9 millions – deux fois moins qu’il y a sept ans. Plusieurs facteurs sont à l’œuvre : baisse du nombre de femmes en âge de procréer, perspectives économiques moroses, coût de l’éducation prohibitif… L’effet « Dragon » suffira-t-il à inverser la tendance ? Les experts (démographes, pas astrologues) en doutent, les jeunes Chinois étant moins superstitieux que leurs parents.
Il n’en est pas moins vrai que les natifs du Dragon (nés en 1904, 1916, 1928, 1940, 1952, 1964, 1976, 1988, 2000, 2012, 2024) sont souvent considérés comme des êtres chanceux, charismatiques, persévérants. En revanche, il leur arrive de se montrer impatients, têtus et arrogants.
Parmi les célèbres natifs du signe, on trouve bon nombre de figures et hommes politiques (Jeanne d’Arc, Martin Luther King, Che Guevara, François Mitterrand, Deng Xiaoping, Vladimir Poutine, Chen Jining, l’actuel secrétaire du Parti à Shanghai ou encore Liu Jianchao, pressenti futur ministre des Affaires étrangères…), d’acteurs et cinéastes (Chen Kaige, Maggie Cheung, Bruce Lee, Juliette Binoche…), et d’entrepreneurs (dont le plus célèbre d’entre eux, Jack Ma).
Selon la croyance, ceux dont le Dragon est le signe de naissance cette année (本命年, « běn
Si le Dragon est en effet connu pour apporter son lot d’événements incontrôlables, faut-il pour autant s’attendre à une année « explosive » ? Si l’histoire peut servir de guide, lors de la dernière année du Dragon de bois, il y a soixante ans, le général de Gaulle a pris la décision de reconnaître diplomatiquement la Chine Populaire de Mao, faisant de la France l’un des premiers pays occidentaux (après la Suisse notamment, dès 1950) à reconnaitre Pékin au détriment de Formose. En pleine guerre froide, ce rapprochement franco-chinois a fait l’effet d’une « bombe politique ». Justement, toujours en 1964, la Chine a fait exploser sa première bombe atomique dans le désert du Taklamakan (Xinjiang), un exploit reconnu par le monde entier. Elle devenait ainsi le cinquième membre du « club nucléaire », avec les États-Unis, l’URSS, le Royaume-Uni et la France (tous membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU)… Quel point commun entre ces deux événements ? Malgré leur caractère « remuant », tous deux ont permis de poser les bases de quelque chose de positif à long terme (du moins pour la Chine). De quoi nous donner un aperçu de ce que le Dragon de bois nous réserve !

La récente visite de Liu Jianchao (刘建超) aux États-Unis a alimenté de nouvelles rumeurs quant à une possible nomination de ce dernier au poste de ministre des affaires étrangères. Si ce scénario se confirme dans un avenir plus ou moins proche, plusieurs questions se posent : comment interpréter sa nomination dans un contexte de luttes internes au sein du ministère et quel impact pourrait-il avoir sur la diplomatie chinoise ?
Liu Jianchao, un cadre prometteur
Un bref historique de la carrière de Liu s’impose. Né en 1964 à Dehui dans la province du Jilin, Liu entre à 18 ans au département d’anglais de la Beijing Foreign Studies University (surnommée « Beiwai »), université qui possède des liens étroits avec le système des affaires étrangères et de la sécurité nationale. Quatre ans plus tard, Liu s’envole pour le Royaume-Uni et va étudier les relations internationales à Oxford – un parcours « typique » pour un cadre en devenir. Liu revient en Chine en 1987 et devient traducteur pour le ministère des Affaires étrangères. Il travaillera très brièvement aux côtés de Liu Haixing, diplomate francophone qui deviendra plus tard directeur général du Département des affaires européennes, mais surtout, il sera placé sous la supervision de Yang Jiechi, ministre des Affaires étrangères de 2007 à 2012, qui deviendra son mentor. Entre 1988 et 1992, Liu passe attaché, troisième secrétaire, puis directeur adjoint d’une division sous le département de l’information du ministère. En 1992, Liu est nommé secrétaire de l’association des jeunesses communistes du ministère (responsable de l’éducation idéologique des jeunes cadres), promotion qui le propulse au rang départemental à l’âge de 28 ans seulement. À titre de comparaison, Qin Gang, le ministre des Affaires étrangères récemment limogé, atteindra ce niveau à l’âge de 45 ans. Cette promotion, trois ans après les événements du printemps de Pékin en 1989, en dit long sur la position « pro-Parti » de Liu. En 1995, Liu reçoit sa première affectation au Royaume-Uni en tant que premier secrétaire de l’ambassade.
Trois ans plus tard, Liu retourne au ministère en tant que « conseiller » pour le département de l’information et vient remplacer son ancien collège, Zhu Bangzao, qui lui en devient le directeur. Ceci dit, Liu ne restera en poste que deux ans et sera envoyé sur le terrain dans la ville-district de Xingcheng (Liaoning). Très peu d’informations subsistent sur son bref passage. Certains suggèrent qu’à l’époque, Liu, grâce au soutien de Yang Jiechi, était déjà bien positionné pour devenir le prochain directeur du département. Cependant, on lui préféra Kong Quan, le 76e descendant de Confucius et associé de Yang Jiechi. Liu travaillera dès lors sous Kong et commence à participer aux conférences de presse. Le 4 juin 2002 – la fatidique date du « 6-4 » – Liu, âgé alors de 38 ans, devient le plus jeune porte-parole du ministère.
Entre 2002 à 2009, période durant laquelle il remplacera Kong Quan et deviendra directeur du département de l’information, Liu exhibe rapidement une posture combative, surtout lorsque les sujets des « croyances », des droits humains ou encore de la « planification familiale » sont abordés par les journalistes étrangers. Durant cette période, Qin Gang, alors le subordonné de Liu, apprendra beaucoup sur la stylistique diplomatique chinoise.
Cette attitude pré-« loup combattant » incitera son ancien chef et ministre de l’époque, Yang Jiechi, à le renvoyer sur le terrain pour faire ses preuves : Liu sera nommé successivement ambassadeur de la Chine aux Philippines (2009-2011) et en Indonésie (2011-2013). A la même époque, un certain Le Yucheng est l’aide-de-camp de Yang Jiechi, Qin Gang dirige le département de l’information, tandis que Wang Yi dirige le Bureau des Affaires taïwanaises, et Song Tao, un allié du Fujian de Xi Jinping, est placé de force sous l’autorité de Yang Jiechi en tant que ministre adjoint.
Durant le remaniement ministériel de 2013, Yang Jiechi fait promouvoir Liu Jianchao en tant qu’assistant pour le nouveau ministre, Wang Yi. A cette période, Le Yucheng est envoyé en formation en tant qu’ambassadeur de la Chine au Kazakhstan, tandis que Song Tao est transféré sous la direction de Yang Jiechi à l’unité de travail de la Commission centrale des Affaires étrangères.
Un détour par l’anti-corruption
En août 2015, pour des raisons que certains attribuent à son physique, Wang Qishan, alors secrétaire de la Commission disciplinaire centrale (CCID) « recrute » Liu et le fait sortir du système des affaires étrangères, au grand dam de Yang Jiechi. Une situation qui arrange les autres prétendants au poste de Wang Yi, représentant de la clique de la Beijing International Studies University, « Bei’er wai ».
Liu sera ainsi nommé directeur adjoint du Bureau national de la prévention de la corruption, chef du Bureau international du rapatriement des fugitifs et des avoirs et directeur du Bureau de coopération internationale de la CCID. Durant son bref mandat qui se terminera en avril 2017, Liu, qui dirige alors l’opération « Fox hunt » se montrera très efficace dans ses démarches pour « rapatrier » aussi bien les individus que les biens de l’État. C’est durant cette même période que Qin Gang, alors chef du département du protocole (2014-2018), se fera remarquer par Xi Jinping.
En avril 2017, grâce à ses performances, Liu est nommé membre du comité permanent provincial du Zhejiang en tant que secrétaire de la commission disciplinaire locale. Ce transfert, à seulement quelques mois seulement du XIXème Congrès, semble être le dernier « sceau d’approbation » de la part de Xi Jinping afin que Liu puisse succéder à Wang Yi en mars 2018. Cependant, les choses ne se dérouleront pas comme prévu…
Luttes internes pour le poste de ministre
Dès fin 2016, des rumeurs selon lesquelles Xi Jinping voudrait forcer la promotion de son allié Song Tao – son « secrétaire diplomatique » depuis longtemps déjà – afin de couper la chaîne de succession associée à l’ancienne équipe de Jiang Zemin, se mettent à circuler… Or, Yang Jiechi, alors membre du Politburo, et Wang Yi, qui n’ont pas toujours été en accord, s’opposent à cette promotion. Après tout, Xi avait bloqué l’accès au Comité central à Liu Jianchao, Liu Haixing, ainsi qu’à Kong Quan, mais il avait pris soin de faire élire Song Tao. Cette perte de vitesse a également bloqué toute possibilité de retour au ministère pour Kong Quan – sa potentielle place ayant été donnée à Qin Gang – et paralysa la carrière de Liu Haixing pendant 4 ans. Cependant, Liu Jianchao et Kong Quan ont pu compter sur un « sauvetage » de Yang Jiechi et garder leur poste dans l’unité de travail de la Commission centrale des Affaires étrangères. Cette situation obligea également Song Tao, alors âgé de 63 ans, à demeurer le directeur du Département de Liaison Internationale du Comité central, responsable de la « diplomatie du Parti ».
Cela dit, par le biais de leurs efforts combinés, Yang Jiechi et Wang Yi ont réussi à faire nommer Le Yucheng, membre suppléant du Comité central. Cette nomination est alors suffisante pour que Wang Yi puisse donner à Le Yucheng le titre de ministre adjoint exécutif responsable des tâches journalières du ministère. En ce sens, une nouvelle chaîne de succession est mise en place à partir de mars 2018. Cependant, pour Xi, les choses ne peuvent pas en rester là. Afin « d’encadrer » le travail de Wang Yi, Xi demande alors à Chen Xi – son camarade de dortoir universitaire et directeur du Département central de l’Organisation – de lui envoyer un cadre digne de confiance pour prendre le poste de secrétaire du Parti du ministère des Affaires étrangères. Chen choisit l’un de ses députés, un dénommé Qi Yu. Ce dernier, originaire du Shaanxi, est également l’un des proches de Xi Zhengning, le frère de Xi Jinping.
Critique du ministère des Affaires étrangères
Les choses se gâtent en janvier 2020, lorsqu’une équipe d’inspection du Comité central présente son rapport sur la situation au sein du ministère des Affaires étrangères. Le document affirme que le ministère a « une vision très étroite des choses lorsque vient le temps de faire la sélection du personnel ». Il préconise également au ministère d’« élargir ses horizons » en matière de recrutement. Le message est clair : Xi ne compte pas respecter l’ordre de succession mis en place par l’ancienne garde. Et de fait, deux ans et six mois plus tard, Le Yucheng, âgé de 59 ans, fut transféré à l’Administration d’État de la Radio et de la Télévision en tant que directeur adjoint. Les rumeurs veulent alors que Xi ait décidé de le tenir pour responsable de l’incapacité du gouvernement central à obtenir des renseignements précis sur la situation en Ukraine. Ceci dit, Xi avait lui-même créé ce problème et passait depuis janvier 2022 par Song Tao pour être informé.
Et afin d’éviter que Liu Jianchao ne puisse être promu par Yang Jiechi et Wang Yi, Xi le fait transférer immédiatement au Département de Liaison Internationale en tant que remplaçant de Song Tao. Xi s’assure également que Liu Haixing, sous la tutelle de Cai Qi dans l’unité de travail de la Commission centrale de la Sécurité nationale, ne puisse pas bouger en le faisant nommer directeur adjoint exécutif de l’unité en juillet 2022.
La chute de Qin Gang
Cependant, la promotion de Liu Jianchao (58 ans) et de Liu Haixing (59 ans) à des postes de rang ministériel pose problème à Xi, puisque que tous deux doivent logiquement être élus au Comité central en octobre 2022 s’il veut pouvoir ouvrir le chemin à son protégé, Qin Gang (56 ans). Pour Yang Jiechi, Wang Yi, et d’autres mécontents de l’ascension de Qin Gang, dont Wang Guangya – secrétaire du Parti du ministère de 2008 à 2010, associé de Yang, et beau-fils de l’un des 10 Maréchaux révolutionnaires, Chen Yi – la joute était loin d’être terminée. La promotion simultanée de Song Tao à la tête du Bureau des Affaires taïwanaises et de Qin Gang à tête du ministère des Affaires étrangères fin 2022, motiva probablement Yang Jiechi, mais surtout Wang Yi, à passer en revue la carrière et la vie personnelle de Qin Gang afin de le torpiller. Pour ajouter l’insulte à l’injure, Qin Gang se débarrasse de l’ex-porte-parole du ministère, Zhao Lijian – alors directeur adjoint du département de l’information et protégé de Wang Yi – après seulement deux semaines en fonction…
Sans entrer dans les détails de l’histoire – tantôt associée à de l’espionnage, à une affaire extraconjugale, ou encore à l’obtention de « kompromat » (documents compromettants) de la part du Kremlin – , Qin Gang disparaît dans un tourbillon de rumeurs en juin 2023 tandis que Wang Yi reprend « son poste » le 25 juillet 2023.
Cette contre-offensive des réseaux du système des affaires étrangères – qui surent utiliser contre Xi sa propre paranoïa concernant les cadres à « deux faces », les « dangers cachés » … – fit perdre la face au Président de la République Populaire qui fut – et qui est toujours d’ailleurs – incapable d’expliquer au reste de la communauté internationale les raisons de la disparition soudaine de Qin.
La frustration de Xi se fera d’ailleurs savoir dans un article du China Discipline Inspection and Supervision – journal officiel de la CCDI – signé par Zhang Jiwen au début du mois de novembre et intitulé « le risque que des cadres diplomatiques soient infiltrés et incitent à la rébellion est relativement élevé ». L’article critique fortement le système des affaires étrangères pour son « népotisme » et pour la manière dont le système de promotion fonctionne. Il soulève également des problématiques telles que les promotions ou les ajustements trop soudains au sein du personnel. Xi ne semble pas comprendre l’ironie de ce message adressé à Wang Yi et Yang Jiechi, les responsables de la situation selon lui…
Liu Jianchao, seul candidat acceptable pour tous
Le tout nous ramène à la visite de Liu Jianchao aux États-Unis au début du mois de janvier. En fait, considérant le fait que Song Tao a déjà bénéficié d’un « sauvetage » en 2022 – après tout Song, qui a 68 ans et qui n’est pas membre du Comité central, ne devrait pas pouvoir diriger le Bureau des Affaires Taiwanaises –, que Cai Qi a besoin de Liu Haixing pour la gestion de son travail, que Qi Yu n’est pas un diplomate de formation, il ne reste, par défaut, que Liu Jianchao de disponible.
Ce dernier coche toutes les cases : il est membre du Comité central et possède de l’expérience dans le domaine de l’anti-corruption. Aussi, Liu, qui possède son propre réseau au sein du ministère, est un candidat acceptable qui viendra satisfaire premièrement Yang Jiechi, et, dans une moindre mesure, Wang Yi. En ce sens, même si Xi se retrouve un peu dos au mur et qu’il doute encore des intentions réelles de Liu, ce dernier possède un bon profil, a toujours su défendre le Parti, et est, à l’heure actuelle, le seul candidat digne de ce nom.
Adieu aux « loups guerriers » ?
A quoi peut-on s’attendre de Liu ? Peut-on penser que la période des « loups guerriers » est terminée ? Absolument pas. Pourtant, pour certains, la récente visite de Liu aux Etats-Unis confirme cette idée « d’assouplissement » de la position diplomatique chinoise. Or, Liu n’a fait que répéter les éléments principaux déjà mentionnés par Xi lors de sa visite aux USA en novembre dernier. En plus, considérant que cette posture dite « guerrière » a été reconfirmée par la loi sur les relations étrangères publiée en juin 2023, difficile d’imaginer comment le Parti pourrait faire marche arrière. En fait, le Parti – mais surtout Xi – a trop investi dans le narratif de « telling good stories » ou encore de « telling the China story right » (2013) qui oblige le corps diplomatique à défendre la Chine. Pékin n’a pas trop le choix et doit, comme dans le cas de la Belt and Road Initiative (BRI), revoir le champ lexical diplomatique et afin de pouvoir faire des ajustements qui sembleront entrer dans le cadre initial.
Toujours plus de Parti, moins d’Etat
Enfin, la nomination potentielle de Liu Jianchao, le chef du système diplomatique du Parti, au poste de ministre des Affaires étrangères, pourrait indiquer un changement dans la logique interne du système des affaires étrangères au sens large du terme. En effet, en « donnant » ainsi le poste à un cadre qui fait partie depuis deux ans maintenant des hautes instances du Parti, le leadership semble indiquer que la « Particisation » demeure en marche et que de plus amples responsabilités associées au Conseil d’État – et donc à l’appareil administratif – pourraient passer sous le contrôle direct du Comité central.
Pour conclure, suite à l’affaire Qin Gang et aux manœuvres en coulisses de Wang Yi et Yang Jiechi au sein du ministère, Xi voudra sûrement que Liu Jianchao se range du côté de l’appareil du Parti au détriment d’un ministère jugé « idéologiquement défaillant et corrompu » – afin de mettre en place de nouvelles stratégies subversives. Le leadership chinois a peut-être compris que chercher constamment à en « entrer en lutte » (找战斗, en référence aux slogans du type « dare to struggle, dare to win » 敢于斗争) n’est peut-être pas aussi efficace que prévu… En ce sens, un discours plus modéré à court terme de la part de Liu n’implique pas nécessairement le retour de la cordialité, mais plutôt un besoin de répit, de retour à la stabilité, avant de choisir dans quelle direction aller.

Un récent éditorial du quotidien nationaliste Global Times au sujet des relations entre la Chine et les Philippines est remarquable par sa capacité à cristalliser cette vérité « aux caractéristiques chinoises » propre à la réalité alternative de la propagande d’Etat. Intitulé, sans ironie, « La rationalité peut-elle revenir dans la politique étrangère des Philippines ? », l’article accuse les Philippines (106 millions d’habitants, 4,4 milliards de $ de dépenses militaires annuelles, 0,5% du total mondial) d’agression caractérisée contre la République populaire (1,4 milliard d’habitants, 300 milliards de $ de dépenses militaires, 36% du total mondial).
Le « tort » des Philippines est de refuser à la Chine de mettre en œuvre sa tentative de nationaliser 87% de la mer de Chine du Sud, une stratégie condamnée par un tribunal international en 2016, et de défendre pied-à-pied son accès légitime, à l’égard du droit de la mer, à accéder aux surfaces terrestres émergentes situées dans sa Zone Économique Exclusive (ZEE). Selon le Global Times, l’ensemble des actes de résistance de Manille à la tentative de Pékin d’imposer sa pax sinica sur la région relève de l’agression : « Ce sont les Philippines qui, en premier lieu, ont constamment provoqué la Chine sur la question de la mer de Chine méridionale. […] Ces provocations concernaient le transport de ravitaillements et les intrusions dans les territoires de pêche. Les actions provocatrices des Philippines en mer de Chine méridionale, dans le contexte du fossé de puissance entre la Chine et les Philippines, manifeste la stratégie indopacifique américaine et de compétition stratégique avec la Chine ». Autrement dit, étant donné le différentiel de puissance entre la Chine et les Philippines, Manille devrait accepter son sort et reconnaître la loi du plus fort sans avoir recours aux Etats-Unis et sans prétendre jouer dans la cour des grands : « En tant que pays relativement petit dans la région, les Philippines doivent faire preuve de prudence face à la concurrence des grandes puissances, sinon elles pourraient devenir une victime. […] Nous espérons que les Philippines feront preuve de suffisamment de sagesse stratégique pour développer des relations sino-philippines à l’avenir durable. »
Ce qui est intéressant dans cet article est qu’il dénote une certaine préoccupation. L’appel à la raison et au retour au calme doit se comprendre comme témoignant de l’inquiétude de Pékin par rapport à la stratégie des Philippines qui apparaît comme de plus en plus efficace. Non seulement, la stratégie du pays sous le président Marcos Jr. démontre la vacuité de la politique de l’ancien président Duterte qui n’a rien obtenu de la Chine malgré son attitude très conciliante mais, plus encore, elle peut servir de modèle pour l’ensemble des pays de la région et même du monde.
En quoi consiste-t-elle ? Il s’agit de dénoncer haut et fort, de façon continue et transparente, communiqués officiels, articles de presse et vidéos diffusées sur le net à l’appui, l’ensemble des actions chinoises d’intimidation contre la marine et le secteur de la pêche philippins.
En février 2023, lorsque la Chine a pointé un laser de qualité militaire sur les membres d’équipage philippins d’un bateau de patrouille, le gouvernement Marcos Jr. avait rendu public l’incident. Avant cela, aucun pays d’Asie du Sud-Est n’avait jamais osé signaler des escarmouches maritimes avec la Chine. Après cet incident, Marcos Jr. a formellement protesté auprès de l’ambassadeur de Chine aux Philippines. Selon le commodore des garde-côtes Jay Tarriela : « la meilleure façon de lutter contre les activités de la ‘zone grise’ chinoise dans la mer des Philippines occidentales est de les dénoncer » ; cela « permet à des États partageant les mêmes idées d’exprimer des condamnations et des reproches, ce qui met Pékin sous les projecteurs ».
Ainsi, à la suite de cet incident, le Département d’État américain déclarait que « le comportement opérationnel dangereux de la Chine menaçait directement la paix et la stabilité régionales » et « sapait l’ordre international fondé sur des règles ». En conséquence, les États-Unis ont renforcé leur avertissement selon lequel ils défendraient les Philippines si les forces chinoises attaquaient les forces, les avions et les navires philippins en mer de Chine méridionale.
Plus encore, le 15 janvier 2024, Marcos Jr. avait félicité le nouveau président de Taïwan, William Lai pour sa victoire : « Au nom du peuple philippin, je félicite le président élu Lai Ching-te pour son élection à la présidence de Taiwan […] Nous sommes impatients de collaborer étroitement, de renforcer les intérêts mutuels, de favoriser la paix et d’assurer la prospérité de nos peuples dans les années à venir ». C’est ce qu’on appelle savoir jouer de « la carte taïwanaise ». Il faut en effet rappeler que si Taïwan n’est pas reconnue par les instances internationales, c’est simplement par prudence diplomatique. En réalité, rien, sauf l’immense colère de Pékin et la volonté de préserver un « ordre mondial » de moins en moins ordonné d’ailleurs, ne peut empêcher un pays de reconnaître unilatéralement et légitimement l’existence de la République de Chine.
« Hasard du calendrier », comme on dit souvent par précaution oratoire, le 17 janvier, les Philippines et la Chine, lors d’une réunion bilatérale, ont convenu d’« améliorer [un] mécanisme de communication maritime en mer de Chine méridionale » à partir de 2024. Ce qui « inclut les communications entre les ministères des Affaires étrangères et les garde-côtes des deux pays » selon le ministère des Affaires étrangères des Philippines.
Pour autant, les tensions restent vives et les accrochages constants. Manille est sur le qui-vive pour contredire le narratif chinois. Ainsi, la Chine, par l’intermédiaire de ses garde-côtes, avait affirmé le 27 janvier qu’elle avait « autorisé » la livraison de fournitures au rouillé BRP Sierra Madre, un navire de la Seconde Guerre mondiale qui sert d’avant-poste aux Philippines dans le haut-fond. Qu’à cela ne tienne, le 29 janvier, date de publication de l’article du Global Times cité plus haut, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Jonathan Malaya a démenti un quelconque « arrangement spécial temporaire » permettant la livraison de fournitures pour les troupes stationnées au BRP de la Sierra Madre, dans l’ouest de la mer des Philippines. Autrement dit, les Philippines n’ont pas besoin de l’accord de la Chine pour opérer dans leur zone maritime.
A cela s’ajoute, la multiplication des alliances régionales dont les plus inédites. Ainsi le 30 janvier, lors d’une visite d’État à Hanoï du président Ferdinand Marcos Jr., le Vietnam et les Philippines ont convenu de renforcer la coopération entre leurs garde-côtes et de prévenir des incidents en mer de Chine méridionale. Voilà qui a sans doute motivé l’« appel à la raison » lancé par Pékin à Manille. Alors même que Vietnam et Philippines ont aussi des revendications concurrentes sur cette mer de Chine méridionale où circulent 3 000 milliards de $ de commerce maritime par an, un tel accord permet d’établir un front commun face aux ambitions hégémoniques de Pékin. Que Manille y parvienne non seulement avec Tokyo (les Philippines espèrent signer cette année un accord avec le Japon autorisant le déploiement réciproque sur leur sol de leurs forces militaires) mais aussi avec un pays ami de la Chine comme le Vietnam est assez éloquent.
Enfin, dernière pièce du dispositif, l’augmentation des dépenses militaires. Fin décembre, Marcos Jr. a signé le budget national de 2024 allouant à la défense une enveloppe de 5 770 milliards de pesos (103,5 milliards de dollars), soit 9,5 % de plus qu’en 2023.
A l’inverse des pays de l’Union Européenne qui veulent traiter les différends avec Pékin de façon privée et sous le sceau du secret, ou dans le cadre hautement ritualisé de la Commission, la diplomatie agressivement transparente des Philippines qui sait jouer de la carte taïwanaise en multipliant les alliances peut servir de modèle. Le fait que les Philippines soient par ailleurs l’un des pays de la zone Asie à la croissance du PIB la plus forte (7,6% en 2022 et 5,9% en 2023) n’atteste pas pour l’instant que résister à Pékin soit un frein pour sa croissance économique.

- De nombreux : 许多; xǔduō (HSK 2)
- Citoyen : 公民; gōngmín (HSK 3)
- Par le moyen de, adopter (une résolution) : 通过; tōngguò (HSK 2)
- Etats-Unis : 美国 ; měiguó
- Ambassade : 大使馆 ; dàshǐguǎn (HSK 2)
- Réseaux sociaux : 社交媒体 ; shèjiāo méitǐ (HSK 7-9)
- Compte (bancaire, sur internet) : 账户 ; zhànghù (HSK 6)
- Exprimer (mécontentement), se plaindre : 发泄 ; fāxiè (HSK 7-9)
- Economie : 经济 ; jīngjì (HSK 3)
- Ralentir, modérer, abaisser : 缓和 ; huǎn hé (HSK 7-9)
- Marché boursier : 股市 ; gǔshì (HSK 7-9)
- Faible, fatigué : 疲软 ; píruǎn
- Mécontentement, pas satisfait : 不满 ; bùmǎn (HSK 2)
许多中国公民通过美国大使馆的社交媒体账户来发泄对中国经济放缓和股市疲软的不满。
Xǔduō zhōngguó gōngmín tōngguò měiguó dàshǐ guǎn de shèjiāo méitǐ zhànghù lái fāxiè duì zhōngguó jīngjì fàng huǎn hé gǔshì píruǎn de bùmǎn.
************************
- Alors que : 随着; suízhe (HSK 5)
- Sévère : 严重 ; yánzhòng (HSK 4)
- Récession (économique) : 衰退 ; shuāituì (HSK 7-9)
- International : 国际 ; guójì (HSK 2)
- Image : 形象; xíngxiàng (HSK 3)
- Revers : 受挫 ; miǎnchú
- Gouvernement : 政府 ; zhèngfǔ (HSK 4)
- Successivement : 相继 ; xiāngjì (HSK 7-9)
- Déclarer, annoncer, proclamer : 宣布 ; xuānbù (HSK 3)
- Ouvrir, ouvert (au public, d’esprit) : 开放 ; kāifàng (HSK 3)
- Europe : 欧洲 ; ōuzhōu
- Asie : 亚洲 ; yàzhōu
- Pays : 国家 ; guójiā (HSK 1)
- Voyageurs, touristes : 旅客 ; lǚkè (HSK 2)
- Sans, exempter : 免 ; miǎn (HSK 7-9)
- Visa : 签证 ; qiānzhèng (HSK 5)
- Entrée (sur le territoire) : 入境 ; rùjìng (HSK 7-9)
- Toutefois, néanmoins : 然而 ; rán’ér (HSK 4)
- Nombre de personnes : 人数 ; rénshù (HSK 2)
- Rester, demeurer, encore : 仍 ; réng (HSK 3)
- Inférieur à : 不如 ; bùrú
- Estimation, prévision : 预期 ; yùqí (HSK 5)
随着中国经济严重衰退、国际形象受挫,中共政府相继宣布开放十多个欧洲及亚洲国家旅客开放免签证入境。 然而,2023年的外国旅客出入境人数仍不如预期。
Suízhe zhōngguó jīngjì yánzhòng shuāituì, guójì xíngxiàng shòucuò, zhōnggòng zhèngfǔ xiāngjì xuānbù kāifàng shí duō gè ōuzhōu jí yàzhōu guójiā lǚkè kāifàng miǎn qiānzhèng rùjìng. Rán’ér,2023 nián de wàiguó lǚkè chū rùjìng rénshù réng bùrú yùqí。
« Alors que l’économie chinoise est en grave récession et que son image internationale souffre d’un revers, le gouvernement chinois a successivement annoncé l’entrée sans visa pour les touristes en provenance de plus d’une douzaine de pays européens et asiatiques. Toutefois, le nombre d’arrivées et de départs de touristes étrangers en 2023 reste encore inférieur aux prévisions ».

L’amour filial à la chinoise peut être rude. Mme Shen, à Shenyang (Liaoning) peut vous le dire. Elle incarne ce type de parents, qui n’hésitent pas à faire souffrir leur enfant « pour son bien ». Ces parents, on les appelle en Chine « parents- tigres », épithète, où se mêlent autant l’admiration que l’effroi. A la décharge de Mme Shen, il faut bien reconnaître qu’elle faisait face à un réel problème. C’est l’histoire bien connue, du couple nouveau riche qui ne se rend pas compte des risques éducatifs que représente l’abondance.
Cheng Cheng, leur petite fille, trouvait « nul » de faire son lit, de ranger sa chambre, et protestait quand sa mère passait la prendre à l’école en Citroën Fukang au lieu de la BMW avec chauffeur de papa – « ses amies allaient se moquer d’elle ». Quand on lui demandait de se lever de table pour aller chercher quoi que ce soit, elle protestait et trouvait toutes sortes d’échappatoires.
Pas de doute, Cheng Cheng filait du mauvais coton. Si rien n’était fait, elle s’acheminerait vers une vie de ratée, de profiteuse, laissant en friche d’évidentes qualités. Il fallait absolument la remettre sur les rails, lui infliger le châtiment du maître taoïste à son novice, 当头棒喝(dāng tóu bàng hè), « donner un coup de bâton sur la tête et crier », nécessaire pour redresser la barre. C’est pourquoi après avoir bien médité, Mme Shen prit le taureau par les cornes.
Un jour, la fillette de 9 ans lui tendit, sans rougir, son carnet scolaire truffé de mauvaises notes et d’avertissements. C’est alors que sa mère lui asséna ce gros mensonge, affûté depuis des semaines : « Cheng Cheng, je ne suis pas ta véritable maman. Nous t’avons adoptée. Ta mère génétique t’avait confiée à nous peu avant de succomber à un mal incurable. Je lui ai promis de te soutenir jusqu’à la fin de tes études. Après ça, finie la vie de château, tu devras gagner ta vie ! » Stupéfaite, la gamine voulut d’abord lui tenir tête : « Vous me faites marcher ». « Mais non », soutint la Mme Shen, sans pitié.
Les semaines qui suivirent virent la fillette se recroqueviller sur elle-même, perturbée, confuse, cauchemardant la nuit, pleurant au réveil – la mère laissait faire.
Peu à peu, s’ensuivit sa métamorphose, sous les yeux ébahis de ses professeurs. Cheng Cheng commença à faire ses devoirs à temps, à apprendre ses leçons avec un perfectionnisme d’abord désespéré, puis complice, à mesure qu’elle prenait goût aux études.
Son rapport aux autres, parents, enseignants, chauffeur, ayi…changea : prenant conscience de son besoin des autres, elle se mit à les écouter, comme si ce qu’ils avaient à dire pouvait avoir de la valeur, et les respecter. Et dorénavant, elle obéissait aux consignes.
Ayant pris cette décision une fois pour toute (le père n’avait pas eu son mot à dire), la mère garda le silence. Elle se tut, même quand elle réalisa que le lien avec sa fille se distendait.
Quand celle-ci eut 13 ans, elle déclara à ses « parents » qu’elle considérait désormais comme ses « tuteurs », qu’elle voulait entrer en pension. Pris à leur propre piège, les parents n’eurent d’autre choix que d’accepter.
Sous l’angle des résultats, les fruits du mensonge dépassèrent les espoirs les plus fous. Bourreau de travail, Cheng Cheng ne cessa plus d’être première, fut acceptée à la prestigieuse université Jiaotong de Dalian (un des établissements-phares de la région), et de nombreuses bourses lui furent accordées.
Mme Shen continuait à se murer dans son secret. Ce n’est qu’une fois sa fille employée dans une grosse boite de software du Dongbei, mariée, et pleinement indépendante, qu’elle se décida à avouer que Cheng Cheng était bien le fruit de ses entrailles, tous comptes faits.
A cette choquante révélation, Cheng Cheng exprima une bien compréhensible surprise : pour quelle raison sa mère avait-elle si longtemps poursuivi la mystification, même après qu’elle-même se fût amendée ? Mais le désarroi fut de courte durée : depuis longtemps, la jeune diplômée était passée maître dans l’art de dompter ses émotions et garder son cœur en cage. La relation demeura inchangée, froide et courtoise. C’était trop tard : toutes ces années de tendresse volées, ne pouvaient plus être rattrapées.
À vrai dire, dans le secret de son cœur, Cheng Cheng s’interroge. Sa mère avait-elle coupé le lien pour son bien ou pour avoir la paix ? Et si au lieu d’être une fille, elle avait été un garçon, aurait-elle pris la même décision ? Son pardon dépend des réponses à de telles questions…
Par Eric Meyer
NDLR: Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article raconte l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors du commun, inspirée de faits rééls.
Ce « Petit Peuple » a été publié pour la première fois le 5 janvier 2014 dans le Vent de la Chine – Numéro 36 (2014)

29 février – 2 mars, Shanghai: CHINA HORSE FAIR 2024, Salon chinois international du cheval, sport et loisirs
4 – 6 mars, Canton: SIAF GUANGZHOU 2024, Salon international pour l’automatisation des procédés
6 – 8 mars, Shanghai: CCEC CHINA 2024, Salon international et conférence sur les carbures cémentés de Shanghai
6 – 8 mars, Shanghai: PM CHINA 2024, Salon international et conférence de Shanghai sur la métallurgie des poudres
6 – 9 mars, Tianjin: CIEX 2024, Salon international de l’automation, de la robotique et de la machine-outil
6 – 9 mars, Tianjin: CIRE 2024, Salon international chinois de la robotique industrielle
13-15 mars, Shanghai : CAC SHOW 2024, Salon international et conférence dédiés à l’agrochimie et aux technologies de protection des récoltes
13-15 mars, Shanghai : CHINASHOP – CHINA RETAIL TRADE FAIR 2024, Salon dédié aux technologies de pointe et aux toutes nouvelles solutions pour le commerce de détail
19-21 mars, Canton : MRO SUMMIT GUANGZHOU 2024, Salon et conférences B2B en Chine pour l’industrie aérospatiale MRO (Maintenance, Réparation et Opérations)
20-22 mars, Shanghai : PRODUCTRONICA CHINA 2024, Salon international de la production électronique
20-22 mars, Shanghai : SEMICON CHINA 2024, Salon international de l’équipement et des matériaux pour les semi-conducteurs
20-23 mars, Jinan : JINAN INTERNATIONAL INDUSTRIAL AUTOMATION 2024, Salon chinois international des technologies d’automation industrielle et de contrôle
25-27 mars, Pékin : CIPPE 2024, Salon international chinois du pétrole, des technologies pétrochimiques et de leurs équipements
26-28 mars, Shanghai : CTW CHINA 2024, La principale conférence sur la gestion des voyages d’entreprise en Chine
26-29 mars, Shanghai : HDE – ECOBUILD CHINA 2024, Salon de la construction et du bâtiment durable
27-30 mars, Hefei : CCEME – HEIFEI 2024, Salon international des équipements de fabrication pour la Chine intérieure
28-30 mars, Shenzhen : ITES EXHIBITION (SIMM) 2024, Salon des technologies et d’équipements de fabrication de pointe dans le sud de la Chine.
10 avril, Pékin : ACCESS MBA – BEIJING 2024, Campagne de communication spécialement conçue pour mieux informer les étudiants des opportunités de MBA
11-14 avril, Shanghai : CMEF – CHINA MEDICAL EQUIPMENT FAIR 2024, Salon chinois international de l’équipement médical
13 avril, Shanghai : ACCESS MBA – SHANGHAI 2024, Campagne de communication spécialement conçue pour mieux informer les étudiants des opportunités de MBA
15-17 avril, Fuzhou : HEEC – HIGHER EDUCATION EXPO CHINA 2024, Le grand salon de l’éducation de haute qualité en Asie
17-19 avril, Pékin : BEIJING INFOCOMM CHINA 2024, Beijing Infocomm China comprend une exposition qui présente les inventions des TIC les plus avancées et les plus demandées au monde
18-20 avril, Shanghai : IE EXPO CHINA 2024, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie
23-26 avril, Shanghai : CHINAPLAS ‘2024, Salon international des industries du plastique et du caoutchouc