Politique : Han Zheng, futur vice-président ?

Han Zheng, futur vice-président ?

C’est un signe qui ne trompe pas. Alors qu’il était censé partir à la retraite à l’âge de 68 ans, Han Zheng, vice-premier ministre exécutif pour encore quelques semaines, a été élu représentant de la province du Shandong à l’Assemblée Nationale Populaire (ANP) le 18 janvier. Il est ainsi le seul membre sortant du Comité permanent à conserver sa place à l’ANP. À quelles fins ? Les analystes le voient bien prendre la suite de Wang Qishan (74 ans) à la vice-présidence de la République Populaire de Chine. L’heureux élu sera officiellement intronisé lors de la prochaine session du Parlement en mars prochain.

Né à Shanghai en 1954, Han est devenu maire de sa ville natale à l’âge de 49 ans, le plus jeune en un demi-siècle. Dix ans plus tard, il est promu secrétaire du Parti de la « Perle d’Orient ». A l’origine membre du « gang de Shanghai » de l’ancien président Jiang Zemin, Han Zheng a réussi à se rendre acceptable aux yeux de Xi Jinping, lorsqu’il fut son adjoint à la tête de Shanghai pendant sept mois en 2007. Cela explique son entrée au Comité permanent en 2017 en tant que vice-premier ministre exécutif chargé entre autres des affaires hongkongaises, de la promotion de l’initiative « Belt & Road » (BRI) ou encore du développement de la région du Delta du Yangtsé. Xi Jinping lui aurait également confié le dossier brûlant de la taxe foncière, maintes fois repoussé.

Malgré ce pedigree quasi-impeccable, Han Zheng ne partait pas nécessairement favori pour endosser le rôle de vice-président. D’après Alex Payette, PDG du groupe Cercius, il aurait damé le pion à Li Zhanshu, fidèle allié du chef de l’Etat, à la faveur des erreurs de gouvernance commises par Xi, son abandon brutal de la stratégie « zéro Covid » en premier lieu. « Le prestige du leader en a pris un coup, commente l’analyste canadien. Sous pression, Xi pourrait être amené à céder et à former une sorte d’équilibre entre les différentes factions politiques au sommet du pouvoir ». 

Il n’est pas non plus exclu que Xi ait accepté de confier à Han cette mission de représentation à l’international en échange de concessions de la part de ses opposants lors du XXème Congrès du Parti.

Quoi qu’il en soit, Han pourra faire valoir sa riche expérience au contact des communautés d’affaires étrangères à Shanghai ainsi que son expertise économique dans son nouveau poste. Des atouts non négligeables si Xi souhaite redorer le blason de son pays à l’international.

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