Société : Démographie – une bonne et une mauvaise nouvelle

Douze mois se sont écoulés depuis l’octroi aux familles d’un droit à un deuxième enfant. Au 1er semestre, le bilan fut conforme aux espérances avec une hausse des naissances de 6,9%. Mais au second semestre, il retomba à 5,7%, baisse préoccupante. Tout d’abord, la cohorte des femmes en âge de concevoir un second enfant, est limité et se réduit vite. D’autre part, ces jeunes mères de 22 à 30 ans, le « fer de lance » de la natalité chinoise, ne peuvent compter que sur elles-mêmes pour mener de front la tâche d’élever l’enfant, tenir la maison et faire carrière. Dans ces conditions, 60% d’entre elles, soit 54 millions préfèrent passer leur tour.

Ce qui n’empêche Wang Pei’an, vice-directrice à la Commission de la santé et du planning, de faire preuve   d’optimisme : d’ici 2020, les naissances atteindraient 20 millions par an et le taux de fertilité remonterait à 1,8 enfant par femme (il stagne actuellement à 1,05, un des plus bas au monde), en bonne voie pour franchir le seuil des 2,1 nécessaires au renouvellement de la population.

Ce qu’il faudrait au minimum, pour relancer ces vocations, serait la création sous 5 ans de 95.800 jardins d’enfants, soit +43%, ce qui ne peut être réalisé par le seul secteur public. Il faudrait donc fortement renforcer l’aide au secteur privé. A ce jour, 16 millions de petits de 3 à 6 ans (25%) ne sont pas scolarisés, selon un centre de recherche de l’Université de Pékin. L’écrivain-expert He Yafu voit aujourd’hui une bombe, mèche allumée : « plus une économie est avancée, et plus l’éducation coûte cher et moins les femmes veulent d’enfants. Avec un  taux de fertilité si bas, le pays risque de compromettre son économie »… L’Etat n’a donc plus beaucoup de temps devant lui !

Sur un autre plan de la démographie, arrive au moins une bonne nouvelle. Jusqu’à ce jour, les statisticiens déploraient l’absence de 32 millions de filles dans la pyramide des âges et des genres—on les croyait éliminées par avortement sélectif. Mais d’après J. Kennedy et Shi Yaoyang, universitaires américain et chinois, jusqu’à 25 millions de ces filles seraient en fait nés « hors quotas », et leurs parents auraient préféré ne pas les déclarer, avec la complicité des fonctionnaires fermant les yeux pour assurer de meilleures statistiques, et leur avancement… Cette nouvelle, si elle est vraie, offre une meilleure perspective aux 32 millions de jeunes hommes de la campagne, promis à un destin de « branches mortes » (光棍, guānggùn), jeunes sans descendance

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