Cet été à Yangpu (Shanghai), ouvrait le kiosque de la startup chinoise BingBox, relevant plus de la science-fiction que de la vie réelle. Il offre sur 18m² quelques 500 produits courants 24h/24 7j/7. Du déjà vu donc, sauf que ce magasin en collaboration avec Auchan n’a aucun personnel – on y entre en s’identifiant via son smartphone en scannant un code QR puis on paie par WeChat ou Alipay. C’était une première en Chine. Depuis, ce prototype a fermé—officiellement suite à un désaccord entre les deux partenaires. D’autres soupçonnent un manque de rentabilité du système.
Depuis, Auchan récidive avec un autre partenaire technologique, Hisense. Les deux groupes prétendent installer à travers la Chine des centaines de leurs boutiques autonomes, Auchan Minute. Et à travers la Chine, d’autres groupes ou start-ups s’agitent, tels le groupe de décoration d’intérieur Easyhome ou encore les supermarchés Yonghui.
Alibaba également, est de la partie, avec sa dizaine d’épiceries Hema : non robotisée, elle offre au client un service fort digitalisé et une sélection de produits raffinés importés, à consommer sur place ou à emporter, ou à se faire livrer.
D’autres outils de la distribution de demain font l’objet d’un grand effort de R&D chez JD.com, qui grignote ainsi l’avance prise par Alibaba—dans le secteur « ventes aux particuliers », il détient désormais 37% contre 50% à Alibaba. JD.com donc, teste son robot livreur autonome (genre de quad électrique sans chauffeur), son entrepôt dans le noir géré à 100% par un système robotisé, et 8 modèles de drones, dont un susceptible de transporter une tonne. Autre option envisagée par différents acteurs, est le paiement par reconnaissance faciale.
Toutes ces tentatives de distribution robotisée-digitalisée, laissent en suspens certaines questions éthiques ou techniques :
– celle du contrôle d’hygiène, en l’absence de personnel humain ;
– celle de la sécurité ;
– celle de l’exploitation par le groupe des données privées ;
– celle de la viabilité d’un commerce qui « se nourrit » du consommateur, sans lui donner d’emploi.
Enfin, cette agitation de tous les groupes du secteur traditionnel ou d’e-commerce, traduit la quête du même Graal : un magasin « phygital », intégrant les avantages du magasin physique (avec frigos et rayonnages), et celui digital (avec ses capacités robotiques et virtuelles). Cela confirme aussi une tendance déjà claire : le désamour croissant des consommateurs pour les super- et hypermarchés…
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1 Commentaire
severy
27 novembre 2017 à 14:18La Chine tente d’entrer de plain pied non dans l’aire du digital (elle marcherait sur les mains) mais du numérique.