L’exode rural entame son déclin. Aux années 2000, la migration des de paysans vers les villes atteignaient 10 millions par an, pour un total de 230 millions en 2011. C’était le pic -la redescente pouvait débuter.
2015 connut la 1ère chute en 30 ans, reculant de 5,68 millions sur 12 mois, à 247 millions. Selon la Commission de la Santé et du Planning familial, 2016 accuse une autre baisse de 1,7 million en 1 an – le total des migrants a rechuté à 245 millions.
Les trajets ont aussi évolué. Depuis 2011, la proportion de trans provinciaux (passant d’une province à l’autre, vers la côte) est passée de 70% à 64%. À l’inverse, les migrants restant dans leur province d’origine, par exemple en montant à la capitale provinciale, a augmenté de 25% en 2011 à 27% en 2016. La tendance est de partir moins loin.
En six années, l’âge moyen du migrant a augmenté de deux ans et 5 mois, le portant à 29,8 ans. C’est le symptôme d’une belle mort pour le « dividende démographique » : après s’être vidés de leurs jeunes de 25 ans, les villages voient partir les moins jeunes – au risque de se vider de façon irrémédiable.
Toujours entre 2011 et 2016, le salaire du migrant a augmenté de 15%. Ici, c’est l’indice que les patrons d’usines ou de chantiers, pour trouver assez d’employés, se résignent à payer plus. D’après les pronostics démographiques les plus récents, la population active qui faisait 784 millions d’actifs en 2011, s’éclaircira de 20% d’ici 2050, à 700 millions…
Sous quelles forces cette inversion de l’exode rural s’est elle faite ? D’abord, par le recul de la natalité, imposé par le planning familial. Puis les métropoles comme Pékin (23 millions), engorgées et incapables d’offrir aux migrants leurs services sociaux garantis à leurs résidents, ont fixé un numerus clausus, et découragent par tous les moyens les derniers arrivants. Dès 2011, Shanghai s’attelant très tôt au problème, faisait fermer manu militari une école privée de 2000 enfants de migrants.
Une dernière ouverture a été créée par la réforme du hukou (le permis de résidence). Les paysans peuvent s’installer dans des villes de l’intérieur. Typiquement, les conditions pour en obtenir la résidence et les services sociaux attachés, sont d’y trouver un emploi et un domicile fixe, et de payer ses taxes locales durant 5 ans.
Enfin, le passage vers une sécurité sociale nationale (la transmission des droits santé et retraite d’une province à l’autre) marquera aussi un progrès.
1 Commentaire
severy
27 novembre 2017 à 14:22La migration comme l’eau tarit.