Le 12 octobre, c’était la peur au ventre que les onze joueurs de l’équipe chinoise rencontrèrent l’équipe d’Ouzbékistan à Tachkent. Tétanisée, la Chine subit le match plus qu’elle ne le joua, avant de s’incliner 2 à 0. C’était sa 3ème défaite en quatre matchs de qualification pour la Coupe du Monde de 2018 en Russie. La Chine est donc dernière de sa poule, en route pour l’élimination…
C’est alors que depuis Pékin, « un des plus hauts niveaux du pouvoir », selon l’Association Nationale de Football (CFA), prit contact avec Marcello Lippi, 68 ans, l’architecte de la victoire de la Squadra italienne en Coupe du Monde en 2006. Lippi était prié de reprendre le poste du sélectionneur Gao Hongbo, démissionnaire. Le mystérieux intervenant n’était autre que le Président Xi Jinping, qui avait promis aux Chinois de « faire obtenir une qualification en Coupe du Monde, de l’organiser sur son sol, puis de la gagner ». C’est que le « Onze » chinois n’a réussi à se qualifier qu’une fois en 2002, et malgré divers plans de l’Etat (assortis de beaucoup d’argent), se traine au 84ème rang mondial. Avant Gao Hongbo, le Français Alain Perrin n’a lui non plus pas pu arracher cette équipe aux bras de la déveine pendant ses deux ans en poste.
Marcello Lippi avait déjà été approché par la CFA, mais avait dû décliner l’invitation s’étant déjà engagé avec le club d’Evergrande de Canton pour janvier 2017. Mais aujourd’hui, il ne pouvait plus dire non à l’offre de Xi Jinping, d’autant que les conditions étaient de celles qui ne se refusent pas : la star transalpine, d’ici 2019, touchera 50 millions d’€, surtout à charge du club cantonais. C’est que l’Evergrande peut se le permettre : la presse anglo-saxonne qualifie le club de « plus riche du monde », valorisé 3 milliards et recrutant à prix d’or des stars telles Paulinho ou Jackson Martinez. Le club venait le 22 octobre de remporter sa 6ème coupe de Super League chinoise consécutive. Tout ceci lui permit le 23 octobre de faire son annonce patriote : il sacrifiait le contrat de Lippi sur l’autel de la nation.
Lippi a donc trois semaines pour reprendre en main ce « Onze » chinois, lui insuffler des techniques de son cru et la confiance en soi. Le 15 novembre à Kunming, la Chine affrontera le Qatar, pour espérer rester dans la course à la qualification.
Quant au Evergrande, il prolonge finalement jusqu’en décembre 2017 son contrat avec son entraîneur sortant Luiz Felipe Scolari, lui aussi ancien coach national (brésilien) et lui aussi ayant apporté à son équipe une Coupe du monde (2002).
2 Commentaires
nino.azzarello
15 novembre 2016 à 06:44Je trouve Vent de la Chine compètent et bien ècrit. C’est un plaisir à le lire.
severy
15 novembre 2016 à 13:46Moi aussi.