Une fois le coup d’envoi du XIX Congrès donné, la pompe à rumeurs ronronne, dont l’une forte, émanant du sommet—celle d’une menace passée de coup d’Etat.
Le 19 octobre, Liu Shiyu, président de la Commission de tutelle de la bourse, s‘appuie sur Xi en personne pour dénoncer Sun Zhengcai, l’ex-patron de Chongqing, (cf photo) dans un coup d’Etat, sans nul détail pour corroborer l’implication. En août, ce cadre de la « 6ème génération », un des candidats les plus sérieux à la succession de Xi en 2022, chutait pour corruption.
Au fil des mois, la liste des charges contre lui s’alourdissait, au point d’être plus longue et grave que celle infligée à Bo Xilai, le rival de Xi tombé en mars 2012. Devant un groupe de travail du Congrès, Xi Jinping aurait cité Sun en fin d’une liste d’autres conspirateurs : Bo qui avait tenu Chongqing avant Sun, Zhou Yongkang l’ex-chef de toutes les polices, Ling Jihua le bras droit du Président Hu Jintao et deux cadres supérieurs de l’APL, Xu Caihou et Guo Boxiong. Jusqu’à 2017, ce coup vieux de cinq ans n’avait jamais été officiellement reconnu. Son but par contre, était clair dès l’époque : avec un clan de « princes rouges », Bo tentait d’empêcher Xi, le futur Président légal, de prendre ses fonctions.
Intégrer Sun Zhengcai à cette cabale, pose deux problèmes. Pourquoi avoir attendu cinq ans pour l’écarter ? Et pourquoi, une fois Bo Xilai tombé, l’avoir remplacé par Sun, si sa loyauté était contestée ? L’absence d’éléments empêche de spéculer davantage. La seule manière d’éclaircir le mystère, serait que le régime orchestre pour Sun Zhengcai un procès public.
Toujours est-il que suite à l’éviction de Sun, on constate que la liste des hommes éligibles à la succession de Xi Jinping en 2022, s’est réduite de trois à deux : Chen Min’er, 57 ans, favori de Xi, et Hu Chunhua, 54 ans, le poulain de Hu Jintao.
Or selon la dernière rumeur, se murmure que ni l’un ni l’autre ne monteraient au Comité Permanent cette année. Xi, prenant son temps, voudrait changer le processus de succession. Décidément, sur cette question cruciale pour l’avenir, le fléau de la balance peut encore retomber dans les deux sens !
1 Commentaire
severy
21 octobre 2017 à 21:41Tant qu’il ne tombe pas sur la tête des citoyens de cette République populaire du Parti…