Santé : Il court, il court, le diabète

En Chine, l’obésité infantile fleurit sur le terreau d’un milieu urbain hier dans la misère et pauvre aujourd’hui, donnant à de jeunes parents peu éduqués les moyens de gaver leurs enfants de « malbouffe » et sucreries, non compensées par une activité physique.

Selon le rapport de la Fédération mondiale de l’obésité (publié au European Journal of Preventive Cardiolo-gy), le pays en 2025 aura 48,5 millions d’obèses de moins de 18 ans – l’équivalent de la population espagnole. La Chine comportera 1,5 million d’ados à mauvaise tolérance au glucose, 4,6 millions de stéatose hépatique, sans compter les  légions de jeunes déjà diabétiques et victimes d’hypertension qui décupleront au fil des décennies. Non soignées à temps, ces pathologies se métamorphosent en diabète, inguérissable ensuite. En fin de cycle, la société chinoise devra subir des dizaines de millions de morts prématurées et une dépendance en soins pharmaceutiques au coût exorbitant, frein futur à la croissance.

Ce fléau a connu une progression ultrarapide : chez les garçons, la prévalence en surcharge pondérale est passée de 0,74% en 1985, à 16,35% en 2014. Chez les filles, elle passait d’1,45% à 13,91%. Entre les deux sexes, l’écart n’est pas du à une différence biologique, mais à une faveur des parents envers les garçons, leur accordant plus de chips, sucreries, et de jeux derrière l’ordinateur.

C’est donc une bombe à retardement qui fait tic-tac, sur laquelle le monde médical tente de lancer l’alerte. Comme moyen palliatif, ils préconisent de décupler la formation des éducateurs, médecins et nutritionnistes, et de renforcer celle des parents par la filière des écoles, de la TV, de la presse et de l’internet sur les principes d’une alimentation équilibrée.

Une remarque des enquêteurs est tout sauf encourageante : à ce stade, aucune action des pouvoirs publics n’a été efficace. Par ignorance et amour mal compris, les parents compromettent l’avenir de leurs enfants.

Dernière consolation – qui n’en est pas une : la Chine n’était en 2013, par habitant, « que » 8ème foyer mondial d’obésité juvénile, derrière les trois premiers (Vietnam, de l’Azerbaïdjan et de la Serbie). Mais plus pour longtemps… En 2025, elle sera en tête du triste peloton : seul un réveil-choc du gouvernement, de la société civile peut éviter la catastrophe.

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