De janvier à mai, 16.000 milliards de $ d’actifs n’empêchaient pas les 150.000 firmes d’Etat de voir leurs profits chuter de 9,6% à 11,2 milliards de $. Les firmes « zombies » pullulent, et représentent 10% des 2419 groupes cotés en bourse.
On les retrouve dans l’acier, l’immobilier et le charbon, au Dongbei (Liaoning), sur le plateau du Loess (Shanxi) la plaine du Nord (Hebei) et dans le bassin du Yangzi (Hunan).
Les services sont aussi touchés – un tiers de 4000 centres commerciaux est appelé à disparaître avant 2020, tandis que 7000 autres auront surgi d’ici 2025.
L’automobile aussi est surnuméraire, même dans ses métiers du futur : après les avoir fait naître par de grosses subventions, l’Etat veut passer un coup de torchon sur 95% des start-ups de l’auto électrique.
Pour aider la fermeture des firmes zombies, l’Etat multiplie les désignations de tribunaux-experts, telle la cour de Nanning qui dissout (12 septembre) la Guangxi non-ferrous Metals, incapable de rembourser un bon de 77 millions de $ à 3 ans.
Pékin lance un fonds de 13 milliards de $ dédié aux licenciements – une goutte d’eau face à la mer des besoins.
Et banques et structures de défaisance commencent à lever des obligations pour combler leurs mauvaises dettes prévisibles.
En face, les provinces résistent des 4 fers, soutenant leurs emplois à coup de secrètes subventions.
Pire : du fait de l’embellie actuelle des prix, certaines firmes zombies destinées à fermer, reprennent du collier : 74 mines reçoivent des rallonges de quotas « pour peu que les cours se maintiennent durant deux semaines ». En sidérurgie, 9 millions de tonnes de capacités nouvelles ont été ouvertes : dans ces conditions, l’Allemagne le dénonce d’avance, la Chine ne tiendra pas les « 45 millions de tonnes de fermetures » promises pour 2016.
Seule nouvelle en demi-teinte : Baosteel et Wuhan Steel fusionnent, en un groupe n°2 mondial (derrière ArcelorMittal) – 60 millions de tonnes de capacité et 105 milliards de $ d’actifs. Avec sa force de frappe, ce géant a les moyens financiers de fermer ses unités les plus obsolètes. Toute la question étant de savoir s’il en a la volonté.
Sommaire N° 30-31