Transports : Du rififi dans les taxis

Face au rival Didi Chuxing, le géant américain des VTC, Uber  jette l’éponge début août. Ayant perdu 2 milliards de $ en 2 ans sur le marché chinois du transport privé, il cède ses actifs à Didi, contre 5,9% d’un groupe qui pèsera 35 milliards de $ – sous réserve du feu vert du ministère du Commerce.
Dans cette bataille, Uber était allié à China Life et Baidu. Didi lui, pouvait compter sur Tencent et Alibaba mais aussi sur l’Etat chinois, décidé à « empêcher les groupes high-tech américains de dominer le secteur de l’information en Chine », selon certains experts.

La position de l’Etat est pourtant trouble : Pékin veut-il bouter Uber hors de Chine, ou bien bloquer son alliance avec Didi pour cause de monopole ? Pour tout compliquer, Didi venait de miser 100 millions de $ sur Lyft, un minuscule rival d’Uber. Coincé à présent dans une alliance entre Uber et Didi, Lyft risque son existence. 
Une autre action a précipité la fin d’Uber en Chine : Apple s’allia à Didi en juin, apportant 1 milliard de $ de dot. Apple prit ainsi une option sur Didi, pour un marché de demain, du taxi sans chauffeur en Chine… Une guerre s’achève donc, qui coûtait à Uber et Didi des fortunes en ristournes accordées aux passagers.

Une fois l’adversaire écarté, Didi  s’attelle au défi suivant : la réconciliation avec les taxis, redoutant d’être balayés du marché par cette concurrence « déloyale », ne payant ni licences, ni taxes. Didi vient d’ouvrir (1er septembre) un partenariat avec 50 flottes de taxis dans 10 métropoles, pour les intégrer dans sa plateforme. Il met aussi sur pied un fonds de 15 millions de $ de primes aux chauffeurs de taxis ayant reçu les meilleurs commentaires sur son application. L’objectif avoué est d’aboutir à un rachat partiel ou total de ces flottes, et une intégration verticale complète du transport urbain privé.

Autre nouvelle dans le monde des transports : Pékin et Shanghai viennent d’interdire au 31 août, les nouveaux véhicules électriques (segways, trottinettes…). Ils se vendent pourtant par millions mais posent de lourds problèmes de sécurité, étant rapides (jusqu’à 40km/h), silencieux, avec de mauvais freins, et sans parois antichocs. Dans l’immédiat, ce « feu rouge » reste sans effet : à 10¥, l’amende est bénigne, et surtout, il n’y a pas d’alternative pour échapper aux bouchons qui saturent les villes. Mais de toute évidence, ce mode de déplacement dans les langes est appelé à évoluer vite au plan technique, tout comme au plan juridique. Le débat débute à peine !

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