Exploration : 20.000 lieues sous les mers du Sud

Preuve de la détermination de la Chine à poursuivre son expansion en mer de Chine du Sud : ce projet, dévoilé en mars, de créer une base sous-marine à grande profondeur  en seconde position sur la liste des 100 projets scientifiques prioritaires du plan quinquennal (2016-2020). En mai, lors d’une conférence académique nationale, le Président Xi Jinping notait que « le fond des mers détenait des trésors encore inexplorés et inexploités. Pour les conquérir, nous devons maîtriser les technologies d’accès à ces profondeurs… ».

Comme en tous autres domaines d’exploration extrême (Arctique, spatiale, vulcanologique), la Chine veut rattraper son retard par rapport aux autres puissances – les bathyscaphes occidentaux furent développés dans les années ‘60 (cf  photo : le « Trieste » américain). Mais le projet chinois va plus loin, en projetant un séjour d’un mois sur place, au fond de fosses marines, jusqu’à 3000m, pour des dizaines de personnes embarquées, ce qui suppose à bord, l’air, les vivres et tout le nécessaire au programme de recherche. Son constructeur, la CSIC (Corporation nationale de construction navale), ne communique pas sur sa structure, devant résister à 300 atmosphères, son équipement (hublots, cameras, bras-robots, sous-marin annexe). Pas plus que sur son coût ou sa date de mise en eau.

A quoi servira-t-il ? D’abord, à étudier la structure géologique des gisements pétroliers et gaziers de cette mer, qui devraient totaliser 11 milliards de barils selon les Etats-Unis, et 125 milliards selon la CNOOC. Il pourrait aussi analyser la présence et teneur en nodules polymétalliques du fond marin, pouvant signifier des volumes immenses de fer, cuivre et métaux rares.

Pékin évoque aussi comme fonction possible l’écoute sous-marine, complétée par un champ d’« oreilles de mer » plantées au fond des éléments dans le but de repérer les sous-marins ennemis. Selon Bryan Clarck toutefois, l’ancien sous-marinier nucléaire, devenu stratège américain du monde du silence, une telle approche est de faible intérêt militaire, vu son coût exorbitant et sa vulnérabilité à la détection. Mais cela permet à la Chine, à tout le moins, de rattraper son retard et de pouvoir se profiler, sous 20 ans, en égale parmi les puissances sous-marinières.

 

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1 Commentaire
  1. severy

    Sans parler de la détection des légendaires gisements truffiers en milieu marin. Voilà de quoi garnir l’avide écuelle d’un pays par trop désireux de s’extraire de sa sempiternelle soupe au chou aux relents de sauce soya…

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