Culture : A Cannes, deux films chinois sous les projecteurs

A Cannes, deux films chinois sous les projecteurs

Du 14 au 25 mai, le gratin du 7ème art se pressait sur la Croisette pour le 72ème Festival de Cannes. Parmi les stars foulant le tapis rouge, figuraient Gong Li et Zhang Ziyi—mais pas Fan Bingbing, qui fut membre du jury en 2017 mais qui se tient dans l’ombre depuis le scandale l’ayant éclaboussée l’été dernier.

Au Festival de Berlin de février dernier, deux titres chinois avaient été retirés par la censure chinoise, dont « Une Seconde » de Zhang Yimou, drame de la Révolution culturelle. Deux explications avaient circulé quant à cette annulation de dernière minute : la première voudrait que le film n’ait pas obtenu l’autorisation nécessaire pour être projeté hors frontières ; la seconde voudrait que le scénario qui avait reçu le « sceau du dragon » de l’organisme en charge avant mars 2018 (la SARFT), aurait déplu à la nouvelle agence en charge (la National Film Administration) une fois le film réalisé,

A Cannes, il n’y eut pas de retrait intempestif. Deux films chinois étaient donc en lice – autant qu’en 2018.

En Sélection officielle, le « Lac aux oies sauvages » (南方车站的聚会), 4ème film de Diao Yinan est un thriller dans la veine de « Black Coal, Thin Ice » qui obtint l’Ours d’or en 2014 à Berlin. Programmé pour une sortie nationale chinoise en juin, on y retrouve les acteurs principaux (Liao Fan et la taïwanaise Kwai Lun-mei). Dans une ambiance fiévreuse et nocturne, une jeune prostituée coincée par les lois terribles des triades, et un chef de gang rongé par la culpabilité, se retrouvent embarqués bien malgré eux dans une chasse à l’homme… 

Dans la Sélection « Un certain regard », le premier film de Zu Feng était présenté : « Summer of Changsha » (六欲天), intrigue à la fois policière, d’amour et de trahison entre un détective et une mystérieuse chirurgienne.

Les deux films repartaient finalement bredouilles… Mais cette sélection souligne le goût prononcé du cinéma chinois pour les codes du film policier, vecteurs d’un autre message, souvent vécu comme plus « romantique ».

A cela s’ajoutent deux titres chinois sélectionnés pour « La Semaine de la critique » :  « She Runs » (南方少女), un court-métrage de Qiu Yang et « Dwelling in the Fuchun Mountains » (春江水暖), long-métrage du jeune cinéaste Gu Xiaogang inspiré par la peinture de paysage (山水shānshuǐ), consacré aux quatre saisons d’une famille affectée par la démence de leur matriarche. 

Cette profusion de titres chinois à Cannes, confirme la richesse de ce jeune cinéma en pleine explosion, nourri à la sève de la mutation que vit cette société !

Par Jeanne Gloanec

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