Education : Gaokao – L’épreuve du feu !

Comme chaque année, le concours du Gaokao (高考,baccalauréat), les 7 et 8 juin, sélectionne les lycéens selon les places disponibles à travers les 1000 universités du pays. Le stress est donc à son paroxysme, car c’est la chance de promotion sociale du jeune – tant attendue par la famille. Pour ceux qui échouent, les suicides ne sont pas rares….

La session 2016 confirme au moins une tendance nouvelle : les effectifs fondent. Les 10,5 millions de candidats de 2008 n’étaient plus que 9,5 millions l’an dernier. Une des causes est la dépopulation – conséquence de 40 ans de planning familial.
Une autre raison est l’émigration éducative vers l’anglophonie, l’Europe, l’Asie. 500.000 jeunes étudient à l’étranger, dans l’espoir de meilleurs emplois de retour au pays. L’école chinoise paie pour son incapacité à alimenter le marché du travail en talents d’initiative, et d’esprit critique. On note ici le décalage entre l’investissement en milliards de yuans dans des lycées neufs bien équipés, et la timidité du dépoussiérage dans les programmes et la pédagogie. 
Cependant, moins de candidats signifie plus de places à offrir en fac. En 20 ans, les chances de succès au Gaokao sont passées d’une sur deux, à 70% voire 100%. Ce qui permet à l’Etat de tenter -bien timidement- de combler l’inégalité des chances entre provinces riches et pauvres. Ainsi en mai, le ministère de l’Education ordonnait aux universités de 14 provinces « riches » ou en décroissance démographique, d’offrir plus de places aux candidats des régions démunies. Beau geste, mais qui irrita des milliers de parents. Dans le Jiangsu, cela équivaut à accueillir 38000 étudiants de plus, au détriment des locaux.
Néanmoins, l’Etat ne toucha pas à la plus grande injustice : celle des quotas par régions, imposés par les grandes universités pour garder la priorité aux enfants de la ville. Par exemple, pour entrer à Beida (Pékin), pour le même score global, le jeune du Henan a une chance sur 9000 de réussir, le Pékinois une sur 320.
Une refonte du Gaokao se prépare à l’horizon 2020 : les bacs « lettres » et « math » disparaitront, chaque filière contenant une proportion de mineures de celle d’en face,  afin d’éviter à l’avenir les formations déséquilibrées : la Chine espère une nouvelle génération de jeunes aux têtes « bien faites », plutôt que « bien pleines ».

Citons enfin cette expérience insolite : sous la supervision d’huissiers, dans le cadre d’un programme du ministère des Sciences et Technologies, un robot passera son Gaokao. Au cours des derniers tests, il a déjà obtenu 115 sur 150 en mathématiques….

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