
1700 milliards de yuans : c’est la facture annuelle potentielle de la systématisation des campagnes de tests à toutes les villes de premier tiers (Shanghai, Pékin, Shenzhen, Canton…) et de second tiers (Hangzhou, Zhengzhou, Dalian…), d’après Soochow Securities. Cela représenterait 1,5% du PIB chinois ou 8,7% de son revenu fiscal de 2021. Un coût non négligeable pour les municipalités, qui ont vu leurs revenus chuter à cause de la reprise en main des promoteurs immobiliers. En outre, les gouvernements locaux sont censés mettre en œuvre des réductions d’impôts et augmenter leurs dépenses d’investissement en infrastructures pour stimuler l’économie nationale. Il est tout de même moins ruineux d’avoir recours à cette méthode de dépistage régulier plutôt qu’à des confinements généralisés, affirment les analystes. Cette perspective réjouit les entreprises spécialisées dans les tests PCR, qui ont déjà enregistré des bénéfices records au premier trimestre : de +58% à +190% par rapport à 2021.
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Plus de 80 sociétés chinoises sur les 261 cotées en bourse à Wall Street ont été ajoutées le 5 mai à la liste des groupes risquant d’être expulsés dès 2024 s’ils ne font pas certifier leurs comptes par les auditeurs du « gendarme » boursier américain, la « SEC ». Parmi les entreprises concernées, Baidu, Weibo, iQiyi, JD.com, Pinduoduo, Bilibili, NetEase, Tencent Music, Trip.com, Nio, Xpeng, Sinopec, Huaneng, JinkoSolar, Sinovac … Or, ces dernières ne peuvent pas respecter cette réglementation américaine (HFCAA) sans violer la loi de sécurité nationale chinoise, qui considère de telles données « secrets d’État ». Ce nouveau coup de pression de la SEC intervient alors que Pékin multiplie les signes de bonne volonté. Le 2 avril, la tutelle boursière chinoise (CSRC) a annoncé envisager d’amender sa réglementation. Trois semaines plus tôt, le vice-premier Liu He laissait planer la possibilité d’un accord avec la SEC sur les procédures d’audit et réitérait son soutien aux « entreprises chinoises cotées à l’étranger ». Indéniablement, le gouvernement chinois a toujours besoin de l’accès aux marchés de capitaux américains et veut éviter – du moins dans l’immédiat – un découplage boursier, alors que la confiance des investisseurs dans les valeurs (technologiques) chinoises est fébrile.
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148ème : c’est la place qu’occupe Hong Kong au dernier classement mondial de la liberté de la presse dans 180 pays, établi par Reporters Sans Frontières (RSF). Cette dégringolade de 68 places est attribuable à la promulgation d’une loi de sécurité nationale à l’été 2020 qui sert de prétexte pour bâillonner les voix indépendantes. Depuis lors, la plupart des médias sont tombés sous le contrôle du gouvernement et de groupes pro-Pékin tandis que de grands médias indépendants tels que l’Apple Daily ou Stand News ont été contraints à la fermeture. Le prochain chef de l’exécutif hongkongais John Lee, considère, lui, que « la liberté de la presse n’a pas besoin d’être défendue, puisqu’elle existe déjà ». À cette allure, il n’est pas exclu que Hong Kong rejoigne bientôt la Chine à la 175ème place du classement.
Sommaire N° 17-18 (2022)