Suite à l’assouplissement de la politique de natalité, annoncé en octobre 2015, entré en vigueur au 1er janvier, ouvrant à tous les couples le droit à un second enfant, les médecins ne s’inquiétèrent guère sur les résultats concrets à en attendre : 40 ans de planning familial contraignant avaient fait perdre aux gens le goût des familles nombreuses. Élever un second enfant est prohibitif, les jeunes adultes préférant consacrer leur vie aux loisirs ou à la carrière. Aussi, en novembre, Fang Laiying, chef de la Commission du Planning familial à Pékin, prédisait pour sa ville, en 2016, 50% de bébés de plus qu’en 2015, soit 300.000 . Mais sept mois plus tard, il fallait tout réviser : Pékin héritera plutôt de 400.000 nourrissons cette année. Dans toutes les métropoles s’impose la même tendance, laquelle met la pression sur les maternités.
Les hôpitaux pékinois peuvent aujourd’hui accueillir 275.000 naissances dans l’année. Selon la presse, l’objectif est de doubler le nombre des lits. 90 millions de Chinoises, dont plus de la moitié ont entre 40 à 49 ans, sont concernées. Bon nombre d’accouchements seront donc à risque, nécessitant des hôpitaux de classe « A » – une situation à prévoir.
C’est un véritable casse-tête pour les écoles : jusqu’à 90% des enseignants sont des femmes, et beaucoup sont tentées par une seconde maternité. D’autant qu’elles peuvent compter sur ce privilège des fonctionnaires, 7 mois de congés au lieu de 5 ou 6 dans le privé !
Une autre tendance touchant à la santé infantile est moins souriante : en 2014, un garçon chinois sur 6, et une fille sur 11 sont obèses, selon l’enquête menée par la European Society of cardiology sur 28.000 enfants du Shandong entre 7 et 18 ans, suivis de 1985 à 2014.
La cause n°1 de l’obésité est la consommation, encouragée par les (grands-)parents, de produits trop sucrés (dont boissons), trop salés, trop gras (fritures), et le manque de sport. Les mauvais chiffres des garçons expriment la préférence dont ils font l’objet. Et si rien n’est fait d’ici 20 à 30 ans, la société chinoise fera face à des millions de cas de diabètes.
Les auteurs de l’enquête réclament la constitution d’un « Comité de salut public » pour sensibiliser les parents. Ils ont pour cela un argument choc : à Hong Kong, où la tendance était en 2009 la plus marquée de Chine avec 22% d’obésité infantile, un tel programme a permis de faire reculer le fléau de 2% en 5 ans. Cela vaut la peine d’y réfléchir.
1 Commentaire
severy
10 mai 2016 à 13:49Le temps des vacances scolaires, va-t-on rouvrir les camps de rééducation par le travail pour les enfants obèses?