Energie : Trois audacieux projets « verts »

La Chine, en gestion du territoire, ne manque ni d’audace, ni d’idées, comme en témoignent ces innovants projets entre agronomie et énergie :

– Le célèbre agronome Yuan Longping, 87 ans, lance un projet de culture de riz en terres saumâtres –sols à salinité réduite, normalement incultivables. Après 20 années de recherche, 176 souches hybrides résistantes à l’alcali et au sel, à haut rendement, sont en cours de test dans le delta du Fleuve Jaune, au Xinjiang et dans les provinces du Nord-Est (Dongbei). En cas de succès, ce riz hybride pourrait être planté sur 20 millions d’hectares (sur 100 millions d’hectares de terres salines-alcalines), libérant des terres rizicoles pour d’autres cultures…

– Sur les pentes du plateau tibétain à 5000m d’altitude, 500 fours ont été installés pour brûler en permanence un combustible solide et en tirer l’iodure d’argent, de structure cristalline proche de la glace. La chaleur et les vents envoient cette iodure dans l’air, générant pluie ou neige artificielle. A l’origine du projet, la CASTC, affirme que chaque four génère des nuages sur 5 km. Cette corporation militaire veut déployer des dizaines de milliers de ces brûleurs sur 1,6 million de km² (trois Espagne), et causer 10 milliards de m3/an de pluie artificielle, +7%. La combustion des fours sera assistée par ordinateur, à l’aide des données météo de 30 satellites postés au dessus de l’Océan Indien. L’opération serait viable, moins chère que d’autres interventions par avion ou canon : chaque four coûte 50.000¥ – et les prix vont baisser avec la production en série. Néanmoins, nulle donnée n’a été dévoilée sur les risques pour l’environnement suite à l’altération artificielle du climat, ni sur les conséquences pour les fleuves issus du Tibet, vitaux pour des centaines de millions de paysans des pays en aval, Inde, Laos ou Birmanie…

– Suite à un hiver rude où la Chine s’est trouvée à court de gaz naturel, faute de capacités de stockage suffisantes, PetroChina se met à injecter dans 25 gisements vides de la région de Chongqing, un méthane acheminé par gazoduc du Turkménistan et de Birmanie (entre autres). Wood Mackenzie estime les importations en 2018 à 48-49 millions de tonnes (+25%). D’ici 5 à 8 ans, PetroChina et d’autres groupes, avec le soutien de l’Etat, vont dépenser plus de 10 milliards de $ dans le doublement des capacités chinoises de stockage souterraines. Pour pallier l’inexpérience du pays dans ces techniques de pointe, une assistance de groupes experts tels Gazprom (Russie) ou Geostock (France), est probable.

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1 Commentaire
  1. severy

    À long terme, l’iodure d’ardent en sustentation dans l’air causera des problèmes environnementaux. Quant aux injections de méthane dans des « gisements » vides, il est à espérer que les plans de ce projet en cours d’exécution aient été mûrement ruminés et que les gisements en question soient parfaitement étanches. Autrement, merci le réchauffement climatique. Il est à prévoir que les responsables de ce genre de catastrophe écologique tenteront de se terrer à l’étranger, seront rattrapés par la police et seront vite jugés pour délit de fuite.

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