3,1% du PIB (46,3 milliards de $) : c’est le coût mensuel des mesures de quarantaine en Chine, selon Zheng Michael Song, économiste à l’Université chinoise de Hong Kong (CUHK). Cette estimation « prudente » a été calculée à partir de la géolocalisation en temps réel de 2 millions de camions à travers la Chine, dont le trafic est fortement corrélé avec l’activité économique. Les chercheurs se sont également basés sur le fait que près d’une trentaine de villes – dont Shanghai – générant 20% du PIB chinois, sont actuellement en confinement total ou partiel. Avant même que la « perle de l’Orient » ne soit entièrement bouclée, les analystes de Morgan Stanley prédisaient que la croissance chinoise serait nulle lors de ce premier trimestre 2022. Selon UBS, la stratégie sanitaire actuelle pourrait faire ralentir le rythme de la croissance à 4 % cette année, au lieu des 5,5% annoncés par le gouvernement lors de la dernière session du Parlement.
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– 26,2% : c’est la baisse du nombre de voyages réalisés lors de la fête de Qingming (3 au 5 avril), Toussaint chinoise, par rapport à l’an dernier. Cela représente 68% du niveau de 2019. À Sanya, seuls 7649 touristes ont fait le déplacement lors du premier jour des vacances. Une goutte d’eau par rapport aux 102 800 passagers qui se sont envolés pour cette destination balnéaire en 2021. Dans certains cas, le prix des billets d’avion au départ et à destination des grandes villes telles que Pékin, Shanghai, Canton et Chengdu ont été bradés jusqu’à 90%. Même le box-office s’est écroulé de 86% par rapport à douze mois plus tôt : seulement 120 millions de yuans ont été récoltés en trois jours, le chiffre le plus bas en 10 ans (à l’exception de 2020 où tous les cinémas étaient fermés). En cause, les restrictions sanitaires dans une vingtaine de provinces, mais surtout dans certaines mégalopoles les plus riches du pays, qui contribuent habituellement aux revenus touristiques et à la consommation de manière considérable. Pour ceux qui ne sont pas confinés, la peur de se retrouver « coincés » en vacances ou incapables de rentrer chez eux a joué un rôle non négligeable. Les professionnels du secteur s’attendent d’ailleurs aux mêmes chiffres déprimés lors du prochain long week-end à l’occasion de la fête du travail (30 avril au 4 mai), voire bien au-delà.
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80% des étudiants chinois souffriraient de symptômes légers de « phobie sociale », ou « trouble de l’anxiété sociale » (社恐 ; shè kǒng), selon une étude mentionnée par le China Youth Daily. Sur les 4800 jeunes interrogés, 7% souffriraient d’une forme grave de cette pathologie. Elle se caractérise par la peur de prendre la parole en public, de rencontrer de nouvelles personnes, d’avoir à entretenir une conversation, d’attirer l’attention sur soi, voire de croiser le regard des autres. Une gêne non ressentie lors d’échanges virtuels.
D’après les psychologues, l’omniprésence des réseaux sociaux, la politique de l’enfant unique et la priorité donnée aux études au détriment des relations sociales, seraient à l’origine d’une plus grande prévalence de cette maladie chez les jeunes Chinois. Néanmoins, le fait que ce soit l’un des sujets les plus discutés sur internet serait le signe encourageant d’une certaine sensibilisation du public aux troubles de la santé mentale.
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29,8% : c’est la part des énergies renouvelables dans la consommation d’électricité chinoise en 2021, selon l’Administration nationale de l’énergie (NEA), soit 16,1% pour l’hydroélectrique, 7,9% pour l’éolien, 3,9% pour le solaire, et 2% pour la biomasse. En un an, l’éolien a augmenté de 40,5 %, le photovoltaïque de 25 % et la biomasse de 23,6 %. La Chine est désormais la première puissance éolienne en mer du monde.
Sommaire N° 13-14 (2022)