En mer de Chine règne une paix malaisée entre trois zones de tensions :
-À Yantai (Shandong) le 13 février était baptisée Bluewhale I, la plus grande plateforme d’exploration pétrolière au monde, du groupe CNPC. 42.000 tonnes, 5000m², 700 millions de $, elle peut forer par 3658m de fond, jusqu’à 15.540m de sous-sol. Pour le Vietnam, ce n’est pas une bonne nouvelle : en 2014, une station chinoise près de l’archipel des Paracels, avait causé l’affrontement entre des nuées de bateaux chinois et vietnamiens qui considèrent ces eaux comme siennes, selon la Convention UNCLOS du Droit de la mer, dont Pékin rejette l’autorité, après s’être saisi des Paracels en 1974.
Or en mars, la Chine entamait des travaux sur divers îlots des Paracels. A mi-distance entre Chine et Spratleys, les Paracels sont la base pour l’approvisionnement (fuel, eau, glace) des flottes chinoises militaires et de pêche en route vers la mer de Chine du Sud, que Pékin revendique aussi.
Aussi le 20 mars à Hanoi, le Premier ministre Nguyen Xuan Phuc priait le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Yun Byung-se d’assister son pays « au maintien de la loi en mer ». Il tentait d’impliquer dans ce litige ce pays qui n’en est pas partie prenante, mais qui a également un litige avec la Chine avec le déploiement sur son sol d’un système américain Thaad anti-missiles. La réponse de Yun n’a pas été donnée.
-Côté japonais, le porte-hélicoptères Izumo appareillait pour Singapour, l’Indonésie, les Philippines, le Sri-Lanka, en route pour deux semaines de manœuvres Malabar, avec les flottes des USA et Inde. En même temps, un porte-aéronefs français de classe Mistral partait pour le Pacifique-Ouest, transportant outre ses appareils et ses troupes embarquées, deux hélicoptères et 80 marins britanniques. En route vers Tinian (Marshall), à 2500 km de Tokyo, il devait se livrer à 2 semaines de manœuvres mi-mai—peut-être en présence de bâtiments nippons et de la 6ème flotte américaine. « Plus qu’un simple exercice, déclarait une source, la campagne amphibie doit être reçue comme un clair signal à la Chine». Signal qui avait déjà été émis en janvier par un officier d’état- major français, en visite à Pékin.
-Enfin, sur l’atoll de Scarborough en eaux « philippines » (selon l’UNCLOS), la presse de l’île de Hainan, base chinoise pour les opérations vers les mers du sud, annonçait la construction d’une « station météo ». Tout de suite, Manille réclamait des explications. Or, fait rare, dès le lendemain, Pékin démentait. C’est qu’il s’agit de consolider une alliance encore frêle avec ce pays pauvre et insulaire, traditionnel allié des Etats-Unis. À cet effet, les 16-19 mars, le vice-Premier Wang Yang arrivait, avec dans ses cartons, pour 6 milliards de $ de chèques et 15 chantiers.
1 Commentaire
severy
29 mars 2017 à 18:52» les 16-19 mars, le vice-Premier Wang Yang arrivait, avec dans ses cartons, pour 6 milliards de $ de chèques et 15 chantiers » au cri de « Qui veut des laisses, qui veut des laisses? »