Le Vent de la Chine Numéro 10 (2024)
Quel est le point commun entre Nongfu, le n°1 chinois de l’eau en bouteille, et BYD, le champion des véhicules électriques ? Leurs fondateurs, Zhong Shanshan et Wang Chuanfu, ont tous les deux été pris pour cibles ces derniers jours par des hordes d’internautes nationalistes.
Pour Zhong Shanshan (cf photo), l’homme le plus riche de Chine avec une fortune estimée à 64 milliards de $, tout a débuté par le décès le 25 février de son grand rival : Zong Qinghou. A l’origine du groupe Wahaha, Zong était une figure appréciée du public pour sa simplicité et son patriotisme (sa bataille légale remportée contre son ex-partenaire, Danone, a contribué à renforcer cette image). D’après certains internautes, Zhong, qui a commencé sa carrière chez Wahaha avant de lancer sa propre marque, aurait insulté la mémoire de Zong en assistant à ses funérailles. La polémique ne va pas tarder à s’étendre à l’ensemble du groupe Nongfu, les internautes qualifiant le design des étiquettes de certains de leurs produits de « pro-japonais ». Il n’en fallait pas plus pour qu’une campagne de boycott généralisé de Nongfu soit lancée, certains internautes se filmant en train de vider le contenu de leur bouteille dans un évier… Le fait que le fils « héritier » de Zhong détienne un passeport américain n’a rien arrangé. « Je ne peux pas accepter que le futur homme le plus riche de Chine soit un Américain », peut-on lire en commentaire sur les réseaux sociaux. Par contre, le fait que les deux filles du fondateur de Huawei (dont Meng Wanzhou, héroïne nationale) soient dans ce cas-là, ne semble poser problème à personne… Quoi qu’il en soit : les différents communiqués et démentis de Nongfu et de Zhong Shanshan n’ont rien changé à l’affaire : les ventes de Nongfu ont chuté tout comme son cours en bourse, en baisse de 6% depuis le début de la polémique…
Le fondateur de BYD, Wang Chuanfu, a vécu une expérience similaire courant mars, se retrouvant la cible d’attaques de la part d’internautes nationalistes (surnommés les « petits roses ») suite aux révélations d’un ancien partenaire du groupe, Zhang Xiaolei, l’actuel PDG de Songsan Motors. Dans une vidéo publiée sur Douyin, l’homme prétend que Wang détiendrait plusieurs propriétés aux Etats-Unis et aurait eu deux enfants issus d’une relation extra-maritale avec une femme détentrice du passeport américain. Jusqu’à présent, Wang n’a pas souhaité répondre à ces accusations, mais le débat fait rage parmi les internautes. Si certains trouvent que le prétendu comportement de Wang n’est pas digne d’un entrepreneur à succès – qui plus est, membre du Parti –, d’autres, au contraire, estiment que les entreprises privées ont déjà suffisamment du mal à se développer et à prospérer en Chine qu’il n’est pas nécessaire de venir détruire leur réputation en exposant la vie privée de leurs fondateurs.
Ces deux épisodes rappellent, par certains côtés, la cabale dont a été victime il y a plus de deux ans Lenovo, pris pour cible par un bloggeur rendu célèbre par ses propos anti-américains et commentaires nationalistes. Quelques mois plus tard, c’était au tour de la marque chinoise de vêtements de sport, Li-Ning, de faire face à des critiques pour ses vêtements trop « japonisants »…
D’ordinaire, ce sont plutôt les groupes étrangers qui font l’objet de ce type d’attaques. On se souvient notamment de l’incroyable campagne de boycott orchestrée en Chine pour « punir » H&M, Adidas et Nike (entre autres) suite à leur décision de cesser de se fournir en coton du Xinjiang.
Même si les circonstances et les proportions des affaires Nongfu et BYD diffèrent, elles ont tout de même au moins un point commun : un fort sentiment d’animosité à l’encontre des entrepreneurs privés attisé par une personne tierce au nom du patriotisme.
Jusqu’à présent, le sentiment nationaliste était largement toléré sur la toile, car il cadrait bien avec la rhétorique et les actions du gouvernement lui-même. C’est d’ailleurs parce que les autorités se sont montrées complaisantes que certains internautes s’en donnent à cœur joie. Être « plus rouge plus rouge » est devenu un moyen assez efficace de se créer du trafic à moindre coût, voire de régler ses comptes en public ou de se faire justice soi-même en ciblant telle ou telle entreprise.
Sauf qu’aujourd’hui, ce genre d’attitude entre en contradiction avec l’effort de Pékin de redonner confiance aux entrepreneurs. Un revirement significatif pour un gouvernement qui a déployé tant d’énergie pour réprimer les libertés et les excès perçus du secteur privé ces dernières années. Signe de ce malaise : suite à l’affaire Nongfu, plusieurs médias d’Etat ont publié des tribunes appelant à davantage de protection des entreprises privées. Une loi dans ce sens a d’ailleurs été votée il y a quelques jours lors de la session parlementaire tandis que la Cour Suprême a promis de réprimer les « attaques malicieuses » et de punir les « mots et actes extrêmes » envers les entrepreneurs. Joindra-t-elle les actes à la parole ? L’occasion semble idéale pour envoyer un signal fort au secteur privé. Mais Pékin saura-t-il la saisir ? En attendant, les entrepreneurs privés redoutent d’être la prochaine victime…
Voilà une annonce qui est presque passée inaperçue : au cours de sa conférence de presse donnée durant les « Deux Assemblées » le 7 mars, le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, a annoncé la tenue du 9ème Forum de la Coopération Chine-Afrique (FOCAC) en automne prochain (septembre probablement) à Pékin.
Cette annonce succincte révèle que le FOCAC sera probablement un sommet présidentiel en lieu et place d’une réunion ministérielle. Depuis son lancement en 2 000 à Pékin, les réunions du FOCAC alternent entre rassemblements de niveau ministériel et sommets présidentiels, où les chefs d’Etat et de gouvernement sont les principaux participants.
Le choix d’un sommet présidentiel pour cette année peut s’expliquer par l’expansion du groupe BRICS qui inclut depuis janvier deux nouveaux pays africains (l’Egypte et l’Ethiopie, en plus de l’Afrique du Sud, membre depuis 2010) et par la nouvelle approche chinoise – « Small & Beautiful » – de la « Belt and Road Initiative » (BRI).
Lors du prochain FOCAC, le Président chinois tentera de rassurer ses homologues africains sur l’avenir des relations sino-africaines et sur l’intérêt que la Chine continue de porter au continent et ce malgré la réduction des prêts chinois en direction de l’Afrique.
En effet, ces derniers se font aujourd’hui de plus en plus rares, notamment à cause de la dette croissante de plusieurs pays africains et de la crainte de Pékin de ne pas récupérer son argent. D’où la bascule vers une nouvelle approche « Small & Beautiful », de projets plus petits, mieux ciblés et moins risqués.
Cette nouvelle approche n’a toutefois pas empêché l’Afrique d’être l’un des principaux récipiendaires des investissements de la Chine dans les pays de la BRI en 2023, c’est dire l’importance économique que représente le continent pour les entreprises chinoises.
Comme à chaque édition du FOCAC, l’intérêt des pays africains pour ce forum sera évalué au nombre et au statut des participants. Une très grande participation des chefs d’Etat africains serait une victoire diplomatique pour Pékin dans un contexte de rivalité géopolitique croissante avec les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux. Cela lui permettrait de projeter l’image d’une influence chinoise toujours intacte sur le continent. Un aspect crucial alors que la Chine élève de plus en plus la voix pour une réforme du système international, appelant à un monde multipolaire et plus équilibré. L’ Afrique votant généralement en faveur de la Chine dans les instances internationales, elle est donc un allié de poids pour Pékin dans son combat. Ainsi, une grande participation africaine au FOCAC serait un moyen de se rassurer pour la Chine.
Même si, en principe, elle ne devrait pas trop avoir à s’inquiéter de ce côté-là, il est toutefois possible que la récente austérité financière de Pékin à l’égard des pays africains refroidissent les ardeurs de certains dirigeants qui, craignant de ne rien obtenir de substantiel de ce sommet, décident de se faire représenter.
Qu’il soit présidentiel ou ministériel, le sommet sera l’opportunité de passer en revue les promesses et engagements pris lors du Sommet de Dakar en 2021 et de jeter les bases des engagements futurs de la Chine en Afrique.
Parmi les promesses non tenues, la Chine va devoir assumer le fait qu’elle n’a pas été en mesure de porter ses importations en provenance d’Afrique à 300 milliards de $ en 2024. En effet, les mesures d’exonérations accordées en faveur d’une dizaine de pays africains pauvres n’auront rien changé de la nature déséquilibrée du commerce entre la Chine et l’Afrique et ces pays-là. En 2023, les exportations chinoises vers l’Afrique s’élevaient à 172 milliards de $ et les importations à 109 milliards de $.
En outre, force est de constater que la moisson des chefs d’Etat africains en Chine a été bien maigre depuis 2021. Mis à part quelques accords ici et là dans des domaines relativement restreints, la plupart des chefs d’Etats n’ont rien obtenu de substantiel de la part de la Chine. Même un pays comme la République Démocratique du Congo (RDC), premier producteur mondial de cobalt et autres minerais stratégiques, a dû se contenter de quelques protocoles d’accord.
Ainsi, l’enjeu du prochain FOCAC, du côté africain, sera d’obtenir des engagements tangibles de la part de la Chine et des solutions concrètes qui éviteront aux pays africains de subir les conséquences du manque de diversification de leurs économies et de leur dépendance croissante envers ce pays.
Une manne financière sera très certainement espérée par plusieurs chefs d’Etat – voire par tous les dirigeants africains présents. Mais pour obtenir ces milliards de dollars, les pays africains devront prouver la solidité et la stabilité de leur situation macroéconomique et fournir des garanties quant à leur capacité à rembourser leurs dettes. Pour le moment, ce sont les pays du Maghreb et l’Afrique du Sud qui tirent le mieux leur épingle du jeu. Le reste de l’Afrique subsaharienne doit encore vaincre les défis structurels qui l’empêchent de se positionner comme un partenaire économique d’une Chine en pleine mutation.
Un autre aspect majeur à prendre en compte est le ralentissement économique que traverse l’Empire du Milieu actuellement. Dans ce contexte, comment l’Afrique compte-t-elle faire valoir son importance auprès de la Chine et obtenir d’elle un accompagnement dans la résolution de ses différents défis ? Là est toute la question. Une chose est sûre : l’époque où la Chine était prête à dépenser sans compter en Afrique semble désormais révolue.
Les relations entre la Chine et l’Argentine et leurs récentes évolutions manifestent toute la complexité des relations entre les pays dits du « Sud Global » et la Chine qui se veut leur représentant face à « l’impérialisme américain ». De plus en plus, les pays du Sud Global voient dans la confrontation entre la Chine et les Etats-Unis, celle de deux impérialismes auxquels ils sont forcés plus ou moins de se soumettre en espérant parfois pouvoir utiliser leur antagonisme à leur propre bénéfice, sollicitant la puissance de l’un pour contrer la puissance de l’autre.
La balance des rapports entre l’Argentine et les Etats-Unis d’un côté ou la Chine de l’autre a suivi ces dernières années des oscillations importantes au niveau politique.
Avec l’arrivée au pouvoir en décembre, du gouvernement du libertaire d’extrême droite Javier Milei, des changements dans la politique étrangère argentine pourraient remodeler ses relations avec Pékin. Après deux décennies de renforcement des relations bilatérales, conduisant à une croissance des échanges commerciaux ainsi qu’à une augmentation des investissements et de l’aide financière de la Chine, Javier Milei et son gouvernement ont exprimé le désir de renforcer l’alignement avec les États-Unis et de réduire les relations de dépendance avec Pékin.
L’exemple le plus concret d’inflexion dans les relations entre l’Argentine et la Chine depuis le début de l’ère Milei, est la décision de se retirer du projet d’expansion du bloc des économies émergentes BRICS, dont la Chine est membre aux côtés du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de l’Afrique du Sud. L’Argentine devait rejoindre les BRICS en janvier après avoir été invitée en 2023, le Brésil et la Chine étant les moteurs de la candidature du pays. Dans une lettre adressée au bloc fin décembre, Milei a déclaré que les priorités actuelles de la politique étrangère argentine diffèrent de celles du précédent gouvernement de l’ancien président Alberto Fernández.
À la mi-janvier, la nouvelle ministre des Affaires étrangères Diana Mondino avait rencontré l’ambassadeur de Chine en Argentine et confirmait « l’importance du commerce entre les deux pays ». Deux jours après cette réunion, Milei publiait sur X le message suivant : « La gauche veut que vous ayez le salaire de Cuba, la liberté de la Corée du Nord, la justice chinoise et l’abondance du Venezuela ». Pour autant, la volonté de couper les liens avec les régimes communistes va être difficile à mettre en place en ce qui concerne la relation de l’Argentine à la Chine.
En effet, le président Milei va se confronter à certaines contraintes matérielles qui pourraient tempérer ses ardeurs idéologiques. La situation financière de l’Argentine est le problème le plus urgent. La dette contractée par le pays auprès du Fonds monétaire international (FMI) était la plus importante de l’histoire de l’organisation. Bien qu’un accord ait été conclu avec le FMI en 2022, le fardeau de la dette constitue le principal défi du dirigeant argentin.
Dans ce contexte de besoins financiers urgents, l’Argentine s’est appuyée sur des outils de crédit non traditionnels comme les échanges de devises avec la Chine. Un accord de swap de devises a été mis en œuvre pour la première fois en Argentine en 2014 : il s’agit d’un contrat dans lequel les deux parties conviennent d’échanger des flux de trésorerie dans leurs devises pendant une période de temps spécifique. Depuis lors, les swaps chinois n’ont cessé de gagner en importance pour les finances de l’Argentine, atteignant 42 % des réserves internationales du pays en 2020. Au total, l’Argentine dispose d’une ligne d’échange de devises de 18 milliards de $ avec la Chine, ce qui lui a permis de rembourser une partie de ses dettes internationales. En 2023, les deux parties ont signé une prolongation de swap pour un montant supplémentaire de 5 milliards de $. Cependant, fin décembre, au vu des déclarations de Milei et pour faire pression sur le nouveau gouvernement, la Chine a suspendu la ligne d’échange de devises de 6,5 milliards de $ qui avait été négociée avec l’administration précédente de l’Argentine.
A cette dépendance financière s’ajoute une dépendance commerciale. La Chine est désormais au deuxième rang des partenaires commerciaux et des destinations d’exportation de l’Argentine, derrière le Brésil. En 2022, les exportations vers la Chine représentaient environ 8 milliards de $, soit 9,1 % des exportations argentines, établissant un record historique dans le commerce bilatéral. La Chine représente 92% du marché d’exportation du soja argentin, 57% de la viande et 59% de l’orge. L’année dernière, elle était la destination de 7,9% des exportations argentines en valeur, pour un total de 5,27 milliards de $. Il s’agit du troisième acheteur, derrière le Brésil et les États-Unis. Dans le même temps, la Chine était à l’origine de 19,7% des importations argentines, totalisant 14,5 milliards de $, derrière le Brésil.
Cependant, si l’Argentine ressent le besoin de se distancer de la Chine, malgré l’emprise économique de Pékin sur Buenos Aires, c’est aussi pour des raisons de sécurité et souveraineté nationales. En effet, les bonnes relations commerciales des dernières années n’ont pas empêché la Chine d’intensifier son régime quasi-néocolonial d’accaparation des ressources dans les eaux argentines. Selon le think tank Stimson Center basé à Washington, la Chine et ses entreprises publiques possèdent la plus grande flotte de pêche en eaux lointaines au monde, avec près de 3 000 navires. Cette flotte est trois fois plus grande que celles de Taïwan, du Japon, de la Corée du Sud et de l’Espagne réunies. En mars 2021, Oceana, une organisation à but non lucratif œuvrant pour la conservation des océans, a montré qu’entre 2018 et avril de cette année, une armada chinoise de quelque 400 navires a réalisé 69 % des 900 000 heures d’activité de pêche au large de l’Argentine. Oceana a également documenté plus de 6 000 « événements d’écart », au cours desquels les transmissions AIS [système d’identification automatique] n’ont pas été diffusées pendant plus de 24 heures, indiquant que les navires désactivaient potentiellement leurs dispositifs de suivi publics pour masquer un comportement illégal dans les eaux nationales argentines. Le rapport révèle que la flotte chinoise est responsable de 66% de ces incidents.
Ces nombreuses violations de la zone économique exclusive (ZEE) de l’Argentine par des chalutiers chinois (qui extraient de la mer d’Argentine environ 950 000 tonnes par an de poisson d’une valeur d’environ 2,47 milliards de $) ont donné lieu à des affrontements avec les garde-côtes argentins. Le 17 juin 2013, les garde-côtes argentins ont appréhendé un bateau de pêche chinois au large de ses côtes. Le 15 mars 2016, le chalutier chinois Lu Yan Yuan Yu 010 (cf photo) a violé la ZEE et a été coulé par les garde-côtes argentins. Le 9 mars 2018, l’Argentine a émis un ordre de capture international contre cinq bateaux chinois pêchant illégalement dans sa ZEE. Le 4 mars 2019, un chalutier chinois Hua Xiang 801 qui pêchait illégalement dans la zone économique exclusive du pays a été visé par le tir d’un navire des garde-côtes argentins. Et cela alors même que les relations diplomatiques entre les présidents chinois et argentin étaient au beau fixe.
Le gouvernement du président Milei a donc décidé de changer de stratégie. En mars 2024, les forces armées argentines ont lancé l’opération Griffon XVII dans les eaux de l’Atlantique Sud pour renforcer leur lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée. Le ministre de la Défense Luis Petri a déclaré à la presse le jour du départ du Griffon XVII : « La pêche INN cause les plus grandes pertes aux économies locales, notamment en Amérique latine, en plus de graves dommages environnementaux dus à la destruction des ressources maritimes naturelles ».
Selon Luis Somoza, expert argentin en matière de défense et de relations internationales, « Le Parti communiste chinois détient des actions dans la plupart des entreprises de pêche subventionnant cette action […] L’activité de pêche illégale est l’un des principaux problèmes dans les mers d’Amérique du Sud, car les navires pêchent sans relâche au-delà de ce qui est autorisé et sans licence. […] Compte tenu des activités expansionnistes de la Chine dans le monde, il est essentiel que les moyens militaires navals contrôlent les juridictions maritimes pour défendre notre souveraineté ».
Dans ce contexte, le gouvernement argentin a demandé l’approbation du Congrès américain pour la visite du garde-côte américain James en Argentine en avril. S’il est approuvé, la Préfecture Navale Argentine (ANP) et le garde-côte américain USCG James organiseront une formation combinée pour la défense des ressources halieutiques dans l’Atlantique Sud. Voilà un nouveau terrain d’affrontement entre la Chine et les Etats-Unis et, dans ce-cas, contrairement à un discours « alternatif » un peu surfait, c’est Washington qui se situe du côté de la défense des droits du « Sud Global ».
- 法案, fǎ’àn (HSK 3) : loi
- 出售, chūshòu (HSK 4) : vendre
- 资产, zīchǎn (HSK 5) : actifs
- 禁令, jìnlìng : interdiction
- 用户, yònghù (HSK 5): utilisateur
- 数据, shùjù (HSK 4) : données
- 传递, chuándì (HSK 5) : transmettre
- 政府, zhèngfǔ (HSK 3) : gouvernement
- 共享, gòngxiǎng (HSK 5) : partager
- 请求, qiǔqiú (HSK 5) : demande
美国众议院本周三(3月3日)以压倒性多数通过了一项法案,要求字节跳动在六个月内出售 TikTok 的美国资产,否则将面临禁令。路透社说,华盛顿担心TikTok 美国用户的数据可能会被传递给中国政府.TikTok的首席执行官周受资(Shou Zi Chew)则表示,该公司从未共享过美国用户的数据,也从未收到过共享数据的请求.
Měiguó zhòngyìyuàn běn zhōu sān (3 yuè 3 rì) yǐ yādǎo xìng duōshù tōngguòle yī xiàng fǎ’àn, yāoqiú zì jiétiàodòng zài liù gè yuè nèi chūshòu TikTok dì měiguó zīchǎn, fǒuzé jiāng miànlín jìnlìng. Lùtòu shè shuō, huáshèngdùn dānxīn TikTok měiguó yònghù de shùjù kěnéng huì bèi chuándì gěi zhōngguó zhèngfǔ.TikTok de shǒuxí zhíxíng guān zhōu shòu zī (Shou Zi Chew) zé biǎoshì, gāi gōngsī cóng wèi gòngxiǎngguò měiguó yònghùde shùjù, yě cóng wèi shōu dàoguò gòngxiǎng shùjù de qǐngqiú.
La Chambre des représentants des États-Unis a adopté à une écrasante majorité mercredi (3 mars ) un projet de loi obligeant ByteDance à vendre ses actifs américains de TikTok dans un délai de six mois, sous peine d’interdiction. Reuters rapporte que Washington craint que les données des utilisateurs américains de TikTok puissent être transmises au gouvernement chinois. Le PDG de TikTok, Shou Zi Chew, a déclaré que la société n’avait jamais partagé les données des utilisateurs américains et n’avait jamais reçu de demande de partage de données.
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- 爆炸, bàozhà (HSK 6) : explosion
- 建筑, jiànzhù (HSK 5) : bâtiment
- 倒塌, dǎotā (HSK 5) : s’effondrer (bâtiment)
- 官媒, guānméi : médias officiels
- 记者, jìzhě (HSK 3) : journaliste
- 事故, shìgù (HSK 4) : accident
- 阻挡, zǔdǎng (HSK 5) : bloquer, entraver
- 采访, cǎifǎng (HSK 5) : interviewer
- 权利, quánlì (HSK 4) : droit, privilège
- 控制, kòngzhì (HSK 5) : contrôler
河北燕郊3月13日上午发生严重爆炸,造成至少2人死亡及建筑倒塌,但官媒央视记者在直播报导事故时遭到阻挡。中国记协晚间罕见发表声明,指正当采访是记者的权利,更直指“不能为了控制舆情,简单粗暴阻挠媒体记者正常履职”。
Héběi yànjiāo 3 yuè 13 rì shàngwǔ fāshēng yánzhòng bàozhà, zàochéng zhìshǎo 2 rén sǐwáng jí jiànzhú dǎotā, dàn guān méi yāngshì jìzhě zài zhíbò bàodǎo shìgù shí zāo dào zǔdǎng. Zhōngguó jì xié wǎnjiān hǎnjiàn fābiǎo shēngmíng, zhǐzhèng dàng cǎifǎng shì jìzhě de quánlì, gèng zhí zhǐ “bùnéng wéi le kòngzhì yúqíng, jiǎndān cūbào zǔnáo méitǐ jìzhě zhèngcháng lǚ zhí”.
Une grave explosion s’est produite à Yanjiao, dans la province du Hebei, le matin du 13 mars, causant au moins deux morts et l’effondrement d’un bâtiment. Cependant, les journalistes du média d’État CCTV ont été empêchés de rapporter en direct l’accident (cf photo). Le syndicat des journalistes chinois a publié dans la soirée un rare communique, affirmant que le droit des journalistes à effectuer des interviews est légitime, et a souligné que « le contrôle de l’opinion publique ne justifie pas l’entrave de manière simpliste et brutale du travail des journalistes ».
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- 顾问, gùwèn (HSK 5) : conseiller
- 发布, fābù (HSK 5): publier, rendre public
- 经济, jīngjì (HSK 3) : économie
- 透明度, tòumíngdù (HSK 6) : transparence
- 解决, jiějué (HSK 3) : résoudre
- 投资者, tóuzīzhě (HSK 4) : investisseurs
- 担忧, dānyōu (HSK 6) : inquiétude
- 冲击, chōngjī (HSK 6) : choc, impact
- 引导, yǐndǎo (HSK 4) : guider, orienter
- 预期, yùqī (HSK 5) : attente, prévision
中国政府顾问杨成章呼吁北京发布更多经济数据,以提高透明度并解决投资者的担忧。杨认为,全面、及时的数据有助于避免冲击,引导企业形成合理的增长预期。他呼吁高等院校、研究机构、行业协会和媒体发布更多非官方但可靠的信息,以补充和交叉核对官方数据。
Zhōngguó zhèngfǔ gùwèn yáng chéngzhāng hūyù běijīng fābù gèng duō jīngjì shùjù, yǐ tígāo tòumíngdù bìng jiějuétóuzī zhě de dānyōu. Yáng rènwéi, quánmiàn, jíshí de shùjù yǒu zhù yú bìmiǎn chōngjí, yǐndǎo qǐyè xíngchéng hélǐ de zēngzhǎng yùqí. Tā hūyù gāoděng yuàn xiào, yán jiù jīgòu, hángyè xiéhuì hé méitǐ fābù gèng duō fēi guānfāng dàn kěkào de xìnxī, yǐ bǔchōng hé jiāochā héduì guānfāng shùjù.
Le conseiller du gouvernement chinois, Yang Chengzhang, appelle Pékin à publier davantage de données économiques afin d’améliorer la transparence et de dissiper les inquiétudes des investisseurs. Yang estime que des données complètes et actualisées contribuent à éviter les chocs et à orienter les entreprises vers des attentes de croissance raisonnables. Il appelle les universités, les organismes de recherche, les associations industrielles et les médias à diffuser davantage d’informations non officielles mais fiables pour compléter et recouper les données officielles.
Pour Li Yanling, retraitée de l’industrie pharmaceutique de 63 ans à Zhengzhou (Henan), le cœur de l’hiver s’annonçait difficile. Non par manque d’argent—sa carrière lui avait permis d’amasser, avec son mari ingénieur, une pension arrondie par trois appartements acquis au bon moment, leur assurant une vie hors du besoin— mais par solitude.
Son existence quotidienne était une lutte désespérée, le plus souvent perdante pour trouver à s’occuper. L’entretien de la maison était l’affaire de la femme de ménage – deux heures par jour avant de repartir, laissant à nouveau la maison plonger dans le silence.
Chaque jour, Yanling était pendue au téléphone pour discuter avec d’anciennes collègues, très souvent occupées par la quête d’un mari pour leur fille (ou d’une femme pour leur fils), au même niveau social que le leur. Après avoir déniché le (la) candidat(e) idoine et l’avoir imposé à leur enfant, elles devaient encore choisir l’hôtel où se célébreraient les noces, les 15 plats du banquet nuptial, les invités. De quoi s’occuper pendant des mois, les veinardes ! Et avec ça, pas le temps de venir boire le thé avec une amie d’autrefois…
Yanling elle, n’avait pas droit à ce passe-temps de reine. Non qu’elle soit sans enfant en âge de convoler, mais Xiaoya sa fille, au terme de ses études au Canada, avait décidé de s’y marier, abandonnant d’un coup son passé, le pays et ses parents. Tout ce que Yanling pouvait espérer était 30 minutes mendiées à sa fille, de vidéo bavardage par WeChat avec Toronto, lui montrant son petit-fils, dont elle retenait difficilement le nom aux consonances barbares à ses oreilles.
Voilà pourquoi Yanling devait tuer le temps, s’imposant chaque jour un tour au parc pour une heure de taichi ( 太极拳, tàijíquán) avec des femmes de son âge. Après la séance de gym, les commères s’attardaient à papoter. Yanling préférait s’éclipser : leurs cancans l’insupportaient… Le coin des sopranes et ténors d’opéra n’avait pas plus de chance de trouver grâce à ses yeux : faute d’oreille musicale, elle chantait comme une casserole…
Si son nid restait désespérément vide, c’est que son mari y manquait en tout temps. D’un tempérament jovial, il ne manquait pas de partenaires de mah-jong ou de go, quand il n’était pas parti crapahuter par monts et par vaux avec d’autres amoureux de la marche, des jours entiers.
En sa maison trop grande, elle souffrirait de l’absence d’affection et d’être délaissée par ses proches au point de n’avoir plus rien d’autre à faire, que « devant sa porte, chasser le moineau » (mén kě luó què, 门可罗雀).
Heureusement pour elle, Yanling avait une idée en tête pour rompre la monotonie hivernale de décembre. Sur son compte Weibo, elle se présenta en vidéo, maquillée et attifée dans son manteau de fourrure : qui voudrait de ces cadeaux déposés sur la table, une liasse de 4 000 yuans et un iPhone encore emballé ? « Bonjour tout le monde, disait-elle, je suis Li Moumou (pour préserver son intimité, elle se donnait un pseudonyme). Je ne veux pas déranger ma fille qui vit à l’étranger : y-a-t-il quelqu’un qui veuille m’accompagner à Sanya, à la plage » ?
La candidate devrait être mignonne et agréable, entre 19 et 24 ans. Elle remplacerait sa fille, bavarderait, ferait les photographies, remplirait toutes fonctions d’une demoiselle de compagnie. Ce serait frais payés, avion, hôtel et restaurants, en sus des primes rubis sur l’ongle !
L’offre connut un succès inespéré. Par dizaines, des jeunes filles se proposèrent, espérant accompagner la jeune mère-grand et barboter avec elle dans l’eau chaude et azur de l’île semi-tropicale.
L’une d’elles lui fit même une contre-proposition élégante : « garde tes sous, ’ayi’ (tante) et ton luxueux smartphone ; je peux payer moi-même mes additions. Ce serait un privilège de pouvoir te soulager de ta solitude, gratuitement ». Chez cette jeune femme comme chez bien d’autres de sa génération, c’est aussi un indice de forte lucidité. En effet, la société actuelle est trop individualiste, matérialiste, et délaisse trop souvent les parents, une fois à la retraite. La Chine n’est pas la seule d’ailleurs à pâtir de ce travers – Europe et Amérique ne sont pas mieux loties. Or pour ces jeunes Chinoises, tendre la main aux trop seules dames du troisième âge, c’est conjurer un avenir pour elles-mêmes.
L’histoire n’en dit pas plus, mais nous ne doutons pas une seconde que Yanling ait trouvé une fille de substitution ! Si nous la racontons malgré tout, c’est pour sa valeur d’exemple, du retour déjà bien visible de la compassion en Chine.
Par Eric Meyer
NDLR: Notre rubrique « Petit Peuple » dont fait partie cet article raconte l’histoire d’une ou d’un Chinois(e) au parcours de vie hors du commun, inspirée de faits rééls.
Ce « Petit Peuple » a été publié pour la première fois le 20 janvier 2017 dans le Vent de la Chine – Numéro 3-4 (2017)
20-22 mars, Shanghai : PRODUCTRONICA China, Salon international de la production électronique
20-22 mars, Shanghai : SEMICON China, Salon international de l’équipement et des matériaux pour les semi-conducteurs
20-23 mars, Jinan : Jinan International Industrial Automation, Salon chinois international des technologies d’automation industrielle et de contrôle
23-24 mars, Pékin : CDF – China Development Forum, Forum pour les échanges économiques et politiques entre la Chine et le reste du monde
25-27 mars, Pékin : CIPPE, Salon international chinois du pétrole, des technologies pétrochimiques et de leurs équipements
26-28 mars, Shanghai : CTW China, La principale conférence sur la gestion des voyages d’entreprise en Chine
26-29 mars, Boao (Hainan) : BFA – Baoao Forum for Asia, Plateforme de dialogue et de coopération économique régionale en Asie
26-29 mars, Shanghai : HDE – ECOBUILD CHINA 2024, Salon de la construction et du bâtiment durable
27-30 mars, Hefei : CCEME, Salon international des équipements de fabrication pour la Chine intérieure
28-30 mars, Shenzhen : ITES Exhibition (SIMM), Salon des technologies et d’équipements de fabrication de pointe dans le sud de la Chine.
10 avril, Pékin : ACCESS MBA – Beijing, Campagne de communication spécialement conçue pour mieux informer les étudiants des opportunités de MBA
11-14 avril, Shanghai : CMEF – China Medical Equipment Fair, Salon chinois international de l’équipement médical
13 avril, Shanghai : ACCESS MBA – Shanghai, Campagne de communication spécialement conçue pour mieux informer les étudiants des opportunités de MBA
15-17 avril, Fuzhou : HEEC – Higher Education Expo China, Le grand salon de l’éducation de haute qualité en Asie
17-19 avril, Pékin : INFOCOMM China, Beijing Infocomm China comprend une exposition qui présente les inventions des TIC les plus avancées et les plus demandées au monde
18-20 avril, Shanghai : IE Expo, Salon professionnel international de la gestion et traitement de l’eau, du recyclage, du contrôle de la pollution atmosphérique et des économies d’énergie
23-26 avril, Shanghai : CHINAPLAS’, Salon international des industries du plastique et du caoutchouc
6-8 mai, Pékin : CIFE – China High-End Import Food Exhibition, Salon international de l’agroalimentaire
6-8 mai, Pékin : CHINA MED, Salon des équipements et des instruments médicaux
6-9 mai, Shanghai : TCT Asia, Salon international de l’impression et de la fabrication additive
7-10 mai, Zhengzhou : ZIF, Salon international des équipements industriels
8-10 mai, Shenzhen : LogiMAT, Salon international de la distribution, du matériel de
manutention et des systèmes de gestion des flux
10-12 mai 2024, Canton : DDSE Asia – Digital Display & Showcase Expo, Salon asiatique de l’affichage numérique et de la vitrine
10-12 mai 2024, Canton : Steel Build, Salon international de la construction en acier et des matériaux de construction métalliques
10-12 mai 2024, Canton : Asia VR&AR Fair & Summit, Salon et sommet asiatiques de l’industrie chauffage, réfrigération, ventilation, climatisation
10-12 mai 2024, Canton : CIHIE – International Integrated Housing Industry Expo, Salon international de l’industrie du logement
10-12 mai 2024, Canton : Asian Flower Industry Expo, Salon asiatique des fleurs
10-12 mai 2024, Canton : Asia Parks And Attractions Expo, Salon des parcs d’attractions d’Asie
10-12 mai 2024, Canton : TFPS – Asian Tourist Attractions Equipment Exhibition, Salon asiatique des équipements pour attractions touristiques
11-13 mai 2024, Canton : Guangzhou International Metal & Metallurgy Exhibition, Salon international de la metallurgie, de la fonderie, des moules, de la coulée à haute pression et des fours industriels
14-17 mai, Shanghai : KBC – Kitchen & Bath China, Salon de la cuisine et de la salle de bains
15-17 mai, Shanghai : API China, Salon international de l’industrie pharmaceutique
15-17 mai, Shanghai : NFBE – International Food And Beverage Expo, Salon international des aliments naturels et des boissons santé
16-18 mai, Chengdu : CAPAS, Salon international pour les pièces automobiles et les services après-vente
16-18 mai, Canton : GITF – Guangzhou International Travel Fair, Salon international du voyage
18-20 mai, Chengdu : CAHE – China Animal Husbandry Exhibition, Salon des professionnels de l’élevage