Religion : Foi sous contrôle

Le 5 mars,1er jour de l’ANP, le Président Xi évoquait « l’extrême pénibilité (…) de maintenir la stabilité sociale ». C’est que le 17 mars allait marquer le 60ème anniversaire de la fuite du Dalaï-lama en Inde – une date sensible. Pour Xinhua, « seules les personnes objectives reconnaîtront les progrès réalisés au Tibet » : une espérance de vie presque doublée à 70 ans, 25 ans de PIB à deux chiffres, un recul de la pauvreté de 80%. Il est vrai que ce mieux-être au « pays des neiges » s’est fait sous un cadre militaire et policier sévère, sans éviter les incidents, tels les émeutes du 14 mars 2008 à Lhassa, ou les immolations qui suivirent.

Désormais, le Tibet pacifié prépare l’avenir. Un tourisme local devrait amener 40 millions de visiteurs en 2019. Mais pour les étrangers, prudence, dit le Secrétaire du Parti Wu Yingjie : la région reste accessible, mais avec restrictions, pour éviter les accidents dus au « mal de l’altitude ».

Go Khok, maire de Lhassa, annonçait de grands progrès dans la laïcisation en cours, avec un nombre de fêtes lamaïstes et une fréquentation ramenées « en dessous de 10% ». Plus globalement, toutes les religions doivent être « sinisées », objectif rappelé par le 1er ministre Li Keqiang. Xu Xiaohong, président du Mouvement patriotique des trois autonomies » protestantes appelle à éradiquer dans son église toute influence étrangère, soupçonnée de vouloir « troubler la stabilité sociale, et même à renverser le pouvoir politique », sous prétexte de religion.

De même, l’Islam est dans le collimateur, au Xinjiang où selon l’imam Yang Jie, certains auraient « placé leur foi devant leur citoyenneté ».

Enfin, sur un ton d’apaisement, le gouverneur du territoire, Shohrat Zakir annonce que les camps qu’il désigne comme « pensionnats de formation professionnelle » disparaîtront, « dès que la société n’en aura plus besoin ». L’échéance n’apparaît pourtant pas proche : les pensionnaires seraient 1,5 million, soit 1 Ouighour sur 6, selon la dernière estimation.

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1 Commentaire
  1. severy

    Comme le communisme ou le « socialisme démocratique aux caractéristiques chinoises » est une religion pour le gouvernement (le clergé) et les membres du PC (les fidèles), il serait logique d’en restreindre fortement l’usage, selon la logique en vigueur qui veut que l’on se débarrasse de cette tendance malsaine que représente la religion dans ce pays d’athées (re)convertis.

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