Le Vent de la Chine Numéro 10-11 (2019) Spécial « Deux Assemblées »

du 18 au 24 mars 2019

Editorial : Europe et Chine – Retours d’hélice

Jusqu’alors, Pékin évitait toute offensive financière bilatérale auprès des Etats membres historiques de l’Union Européenne au risque de déstabiliser le bloc européen et de compromettre ses relations avec lui. Tout au plus la Chine s’autorisait à attirer vers son grand plan « une ceinture, une route » (BRI) des Etats périphériques ou endettés, tels Hongrie ou Grèce –ayant créé une organisation ad hoc, le « Groupe 16+1» avec 11 Etats membres de l’UE, d’Europe de l’Est.

Or, voila que la Chine se met à courtiser l’Italie, profitant de sa crise économique et de son passage sous la coalition anti-européenne Ligue du Nord/Cinq Etoiles. Elle semble à deux doigts de réussir : à Rome, le 1er ministre G. Conte annonce un préaccord pour adhérer aux BRI, sans davantage souscrire aux contreparties réclamées par l’UE, au respect des normes internationales et des règles de marché. La lettre d’intention devrait être signée en présence du Président Xi Jinping lors de sa visite à Rome et à Palerme du 22 au 24 mars. Ce sera alors un coin enfoncé dans l’unité européenne. Faisant cavalier seul, l’Italie espère un accord « intégral » : un renforcement des routes de Trieste vers l’Europe de l’Est, et d’importants investissements en énergie, aviation et télécoms.

Mais les partenaires mondiaux ne l’entendent pas de ce ton là. Berlin avertit Rome de renoncer à la démarche aventureuse. Washington dénonce un projet « vaniteux » et sans réel avantage pour l’Italie. Même dans la Péninsule, la Ligue du Nord, soutenant le projet du bout des lèvres, prévient d’avance contre toute « colonisation »  chinoise des entreprises italiennes.

Face à la tempête, Pékin prétend « conseiller » à l’UE de rester « neutre », de résister aux pressions américaines. Le cabinet italien dénonce la « tempête dans un verre d’eau » : non, le protocole ne menace pas les alliances stratégiques avec l’UE, le G7, l’OTAN, et ne prévoit pas un  équipement de la Botte en 5G chinoise. Il ne vise qu’à renforcer l’investissement chinois sur son sol, et ses exportations. De toute manière, cette déclaration d’intention n’a rien d’un accord contraignant…

Mais voilà qu’à son tour, au moment où Pékin lance son offensive sur l’Italie, la Commission Européenne dévoile sa nouvelle stratégie chinoise, qui semble un tournant à 180° après des décennies de permissivité. Inspiré par Berlin et Paris, le plan en 10 points sera discuté voire adopté à Bruxelles par les chefs d’Etat lors du Conseil Européen les 21-22 mars, avant le sommet Chine-Europe du 9 avril. Le plan veut renforcer la coopération sur la paix dans le monde, le dérèglement climatique. Surtout, il veut protéger les membres contre la pénétration commerciale asymétrique de la Chine, qui lui procurait en 2017 un excédent commercial de 178 milliards d’€. N’étant plus considérée comme « pays en développement », ce qui lui valait de nombreux privilèges, la Chine est reclassée « rivale systémique », « promouvant des modèles de gouvernance alternatifs », à savoir  des distorsions de concurrence, des surcapacités et des transferts forcés de technologie. Si le plan est adopté, Bruxelles n’ouvrira à la Chine son marché intérieur et ses marchés publics qu’en échange d’un respect des normes internationales, et d’un plafonnement de ses subsides aux conglomérats publics chinois. Ainsi, 40 ans d’état de grâce s’achèvent—sauf si lors du Conseil Européen des 21-22 mars, Pékin parvient à imposer le veto des chefs d’Etat à sa solde,  en Hongrie, Pologne, Grèce ou… Italie !

Avec les Etats-Unis enfin, le bras de fer se prolonge. Liu He, côté chinois, annonce des « progrès substantiels » avec ses homologues S. Mnuchin et R. Lighthizer. Trump lui, parle d’une conclusion « sous trois à quatre semaines », mais avertit : « ça tombera, dans un sens ou dans l’autre »… Il serait donc imprudent de céder pour l’heure à l’optimisme !


Politique : Panorama des « Deux Assemblées »

Le 15 mars, en clôture de l’Assemblée Nationale Populaire (ANP), les 2945 élus ont adopté à la quasi-unanimité la nouvelle loi des investissements étrangers.

Remplaçant trois lois, ce texte renforce la protection de l’investisseur venu d’ailleurs, et promet un traitement égal à celui réservé à l’homme d’affaires local. A l’évidence, ce vote a été accéléré pour passer durant cette session, comme preuve de bonne volonté face aux plaintes internationales. La loi entrera en vigueur le 1er janvier 2020.

Elle bannit le transfert « forcé » de technologies, et ouvre aux étrangers un recours contre tout abus administratif. La loi étendait également au secteur des services la même égalité de traitement dans la définition des standards, l’accès aux subventions, aux licences et l’entrée en bourse, que celle promise aux marchandises étrangères concourant aux appels d’offre publics.

Suite aux réserves sur la dernière version du texte, une révision 48h avant le vote, ajoutait une interdiction spécifique aux cadres chinois de dévoiler à tierce partie les secrets industriels étrangers.

De plus, la Chine s’apprête à réduire le nombre des secteurs économiques fermés aux étrangers sur sa nouvelle liste négative.

Les experts internationaux saluent la démarche, mais disent que le compte n’y est pas : cette loi reste floue et ne touche pas aux contrôles des secrets industriels, tels que prescrits dans la loi de sécurité nationale de 2017. Et sous cette perspective, même la prestigieuse revue Caixin admet que la loi adoptée reste timide.

Côté défense, le budget de l’armée augmente de 7,5% par rapport à 2018, pour atteindre 176 milliards de $. La modernisation de l’Armée Populaire de Libération (APL) doit se poursuivre, comme les revendications territoriales en mer de Chine du Sud et de l’Est. Cette croissance du budget militaire est supérieure à celle du PIB (6% voire 6,5% en 2019), mais cale par rapport à celle de 2018, qui était de 8,1%. Toutefois, peut-être, dans le but de minimiser aux yeux du monde son effort d’armement, le budget n’inclut pas des dépenses conséquentes, telles la construction de deux nouveaux porte-avions. Hors budget également, les festivités du 70ème anniversaire de la marine (23 avril) et les défilés militaires exceptionnels du 1er octobre,  pour le 70ème anniversaire de la RPC.

Bonne nouvelle : malgré l’austérité, le Conseil d’Etat dédiait 2,5% du budget 2019 à la recherche scientifique, pour atteindre 53 milliards de $. Mais Yuan Zhiming de l’Académie des sciences rurales, tempéra l’allégresse en pointant du doigt les difficultés quotidiennes des chercheurs du fait de l’obligation de paperasserie avant de pouvoir dépenser ces crédits –certains n’ayant même plus de temps pour leur recherche, à force de devoir remplir les dossiers !

Ce débat entre élus et cadres scientifiques révèle le choc causé en Chine par l’affaire de He Jiankui, chercheur de Shenzhen qui faisait naître en novembre deux jumelles génétiquement modifiées. Wang Zhigang, ministre des Sciences et Technologies, rappela aux élus (9 mars) le ban formel de cette pratique, comme de toute autre comportement scientifique nocif (plagiat, recherche clandestine…). Cette réaction à la bavure de He Jiankui est appuyée par un appel d’experts internationaux pour que soit fixé un cadre contraignant contre toute manipulation génétique sauvage à l’avenir.

Sur le plan politique, contrastant avec les multiples efforts publics pour assurer la loyauté des édiles, les critiques n’ont pas manqué dans les groupes de travail, contre diverses politiques du gouvernement. 

À commencer par le plan « Made in China 2025 ». Même le 1er ministre Li Keqiang évitait le sujet afin de ne pas mettre de l’huile sur le feu avec les Etats-Unis. Ceci n’a pas empêché Lou Jiwei, ministre des Finances de 2013 à 2016 (cf photo) et connu pour son réformisme et son  franc-parler, de critiquer le plan : « dès le départ, disait-il, cette stratégie de récupération forcée de technologies étrangères, était vouée à l’échec. Ses auteurs se trompaient en tentant de prédire ce qui ne pouvait l’être, et de se substituer au marché pour désigner d’avance les gagnants ».

Yang Weimin, ancien bras droit de Liu He à la Commission des affaires financières et économiques, renchérit : « au moins la moitié des objectifs économiques annuels pourrait disparaître », car ils vont à l’encontre de l’économie de marché. Yang cite en exemple l’automobile : « Durant des années, les ventes du secteur ont été artificiellement gonflées, portées par les primes… Aujourd’hui, la suppression des aides entraîne le secteur dans l’impasse ».

De même, à la CCPPC, deux délégués osent s’attaquer au plan des « 1000 talents » en place depuis 2008. Supposé encourager le retour en Chine des étudiants d’origine chinoise à l’étranger, il sert en fait, déclarent ces édiles, à soutenir la collecte illicite de secrets industriels par ces étudiants en stage en Occident. Et l’un de ces critiques, Wei Yingjie, ex-professeur à Harvard, accuse le plan d’avoir dressé l’opinion américaine contre la Chine, voire d’avoir provoqué la guerre commerciale, faisant au final, plus de mal que de bien à la nation.

Sur le fond, que penser de cette grogne relative dans l’hémicycle ? De toute évidence, toutes ces commentaires critiques n’ont pu avoir lieu qu’avec l’aval d’une partie importante du pouvoir. Force est cependant de constater que les plans incriminés se déroulent sous la responsabilité directe du chef de l’Etat. Ce qui pose la question du pouvoir réel de ce dernier dans la vaste machine de pouvoir au moment des deux Assemblées, où son bilan en divers domaines, apparaît mitigé… Cette question, pour l’instant, n’a pas de réponse.


Politique : « Deux Assemblées » – bruits de couloir

La lutte contre pollution reste bien l’une des trois batailles du Président Xi Jinping qui, à l’ouverture de l’Assemblée Nationale Populaire (ANP), lançait aux élus mongols :  « entamer des projets polluants sous couvert de relancer la croissance ? N’y pensez même pas » ! Li Ganjie, ministre de l’Environnement, renchérissait : « si nous lâchons prise, tous nos efforts auront été en vain ». Commandée à 2000 experts scientifiques, une étude nationale devant paraître début 2020 doit identifier les facteurs causes de la pollution et les solutions pour y remédier. En attendant, dans 338 conurbations, les microparticules (µ2,5) ont reculé de 9,3% en 2018. Autre petite victoire : au nord du pays, 4,8 millions de foyers ont rejoint la masse de ceux ayant troqué le poêle à charbon pour le chauffage au gaz ou électrique. Mais des défis majeurs demeurent, telles les écarts des progrès entre régions, ou les données sciemment falsifiées par les cadres pour assurer leur promotion. Le ministre n’en fait pas fard, toutes les mesures aisées étant déjà prises, les tâches qui restent sont celles « difficiles » – le charbon représente toujours 59% du mix énergétique du pays.

Zhong Zhiyu, ingénieur-chef à l’institut de planification de Changjiang, s’inquiète du réservoir de Danjiangkou (Hubei), alimentant le canal Sud-Nord (70% des besoins en eau courante de Pékin et de Tianjin), mais qui s’épuise. C’est une mauvaise nouvelle, alors que le projet d’intégration régionale Jing-Jin-Ji (Beijing-Tianjin-Hebei) va augmenter la demande en eau, et donc la pression sur le canal et le réservoir.

Autre sujet scruté à l’ANP, la lutte anticorruption s’enrichit d’un nouvel outil : les 16 pages de la déclaration fiscale des fonctionnaires et de leurs proches. Jusqu’à l’an passé, cette simple formalité ne prêtait pas à conséquence, mais les édiles apprennent qu’il sera désormais épluché minutieusement par les contrôleurs de la Commission Interne de Discipline (CCID) : toute irrégularité détectée, mettra un terme à tout espoir de promotion, voire des risques d’expulsion du Parti et de poursuites judiciaires.

En compensation, le Bureau général du Comité Central promettait le 11 mars aux cadres de la base d’alléger leur charge administrative. Les rapports officiels seront réduits à 10 pages, les inspections se feront plus espacées, et effort sera fait pour éviter les contradictions entre les objectifs donnés. Pour les experts, cela ressemble à une marche arrière, une tentative de rassurer des millions de ronds de cuir pétrifiés par les frappes de la campagne anti-corruption et n’osant plus prendre d’initiative.

Un nom qu’on n’entendait plus, resurgit : celui de l’ex-Président Hu Jintao, dont le fils devient secrétaire du Parti à Xi’an, capitale du Shaanxi –la province d’origine de Xi Jinping. Hu Haifeng, 46 ans, devra reprendre en main la métropole agitée par un scandale de corruption, autour d’un lot de villas illégalement construites.

Cadeau empoisonné ou opportunité de briller, Hu a de bonnes cartes en main : sa réputation de ne pas faire de vagues, et sa neutralité dans cette ville où il n’a aucun lien. Certains interprètent cette nomination comme une main tendue, d’un Xi Jinping en quête d’alliés, à la Ligue de la jeunesse (tuanpai), base historique du pouvoir de Hu Jintao. Pour l’analyste politique Alex Payette, le coup de pouce au fils de l’ancien Président pourrait aussi être un prêté pour un rendu : en 2012, Hu avait cédé sans retard à son successeur Xi ses mandats à la tête des trois pouvoirs (Parti, Etat, armée).

Côté justice, le rapport de la Cour Suprême en mécontentait plus d’un : 156 députés votèrent contre et 67 s’abstinrent. Effet, le nom du Président de la Cour Suprême, Zhou Qiang, a été évoqué dans un scandale de documents volés à la Cour Suprême, favorisant un institut public, au détriment d’une entreprise privée. En une sorte de mea culpa, Zhou promettait de protéger et défendre le droit à la propriété, particulièrement des entreprises privées. Les édiles se penchèrent aussi sur les technologies d’avenir. A la CCPPC, pléthore de personnalités, sportifs, hommes d’affaires, nourrirent le débat. Robin Li (Baidu), Pony Ma (Tencent), Lei Jun (Xiaomi) discutèrent intelligence artificielle, 5G, addiction aux jeux vidéos… Contre ce dernier fléau, la Fédération de la jeunesse proposa de bannir des plateformes de live-streaming les mineurs, qui représentent tout de même 45% des utilisateurs ! A ce groupe de travail, un homme brilla par son absence : Richard Liu, le patron de JD.com, qui se fait oublier après s’être trouvé mêlé dans une récente affaire de mœurs aux Etats-Unis.

Loin de la politique ou des grandes questions, de bien réelles doléances du petit peuple furent aussi abordées, comme celle de Zhang Qingbin, qui réclamait une limite au prix des fiancées, un tarif fixé au village par les parents de jeunes filles. « Avant le mariage, explique l’élu du Hebei, on négocie à partir de 1,5kg de billets de 100¥, un logis, une voiture ». Or ce coût exorbitant force le prétendant à s’endetter à vie, ou bien à renoncer à convoler. Une solution préconisée pouvant être des allocations gouvernementales au mariage…

Chen Yulu, vice-gouverneur à la Banque Centrale s’enthousiasme d’un usage futur du relevé interbancaire : inclus à la note de « crédit social » de tout citoyen dès 2020, il permettra aux bons candidats de prouver leur solvabilité auprès de leurs futures belles-mères, qui pourront dès lors sans hésiter donner la main de leurs filles.

Chaud devant ! 30 députés du Jiangsu appelaient à sanctionner de 3000 yuans d’amende et d’un retrait total de permis (12 points) les chauffards roulant sur la bande d’arrêt d’urgence… Pour l’instant, l’infraction—rarement sanctionnée– coûte 200 yuans et 6 points.


Economie : Les habits neufs de l’économie chinoise

Confronté au frein de l’économie et aux aléas du bras de fer américain, le Conseil d’Etat ne peut nier la crise face à ses élus : le foncier chute dans 100 villes, la dette publique s’envole à 5000 milliards de $, et le crédit des banques va presque exclusivement aux firmes publiques, les moins dynamiques, tandis que ferment des centaines de firmes privées, faute d’en obtenir. L’automobile souffre : premier sur la liste, le coréen Kia se résout à fermer sa plus ancienne chaîne (à Yancheng dans le Jiangsu).

Pour rasséréner les élus, Guo Shuqing, chef de la tutelle des banques et assurances CBIRC, annonce un tournant dans la machine du crédit : une « réforme financière du côté de l’offre », réorganisation du crédit aux entreprises. La CBIRC va donc favoriser l’éclosion de nouvelles banques de petite taille, d’autres institutions de crédit sectoriel, ouvrir plus large la porte aux étrangers. L’autre volet sera, d’ici 2020, le démantèlement des firmes zombies, qui survivent uniquement grâce aux subventions.

Problème : ce plan-là n’est pas nouveau. Il est freiné par les provinces qui défendent leurs emplois, et par les banques et actionnaires qui veulent retarder le moment du dépôt de bilan. De ce fait, en trois ans seules 1900 de ces « zombies » ont été fermées. En décembre 2018, la NDRC intimait aux provinces de lui soumettre sous six mois des plans de restructuration. Dans ce but, et pour subvenir à leurs autres besoins en 2019, elle leur octroie 320 milliards de $ de droits de tirage (+59% par rapport à 2018) – dont 46 milliards déjà partis fin février. Ge Honglin, président de Chinalco, prédit des primes au replacement des employés, et des charges patronales réduites de 20% à 16% du salaire cette année.

D’autres aides de relance consisteront en une baisse de TVA de 16% à 13% pour les usines, de 10% à 9% pour le transport et le foncier. Au total, des baisses de taxes atteindront 297 milliards de $ et le déficit public passera de 4,1% à 5%, provinces incluses. Selon Li Keqiang, ces fonds devraient permettre aux banques d’augmenter de 30% leurs prêts, surtout à destination du privé et des PME. De fait, dès janvier, la masse des prêts atteignait un montant record de 477 milliards de $. Pour autant, l’Etat se défend de lancer un stimulus en forme de rizière, inondant l’économie de plus de fonds qu’elle ne peut absorber.

En dépit de ces chiffres ronflants, ce déploiement d’intentions ne peut cacher l’impression du maintien d’un statu quo : le secteur immobilier, hier fer de lance d’une croissance surchauffée, demeure sévèrement limité en crédit bancaire. D’autre part, par la bouche de son président Xiao Yaqing, la SASAC, tutelle des consortia publics continue à propager le mythe de groupes publics « non abonnés au crédit bancaire illimité », par ailleurs « autogérés, autofinancés, autodisciplinés et autodéveloppés »… Ils seraient donc partenaires à part entière d’une économie de marché—une affirmation audacieuse, et sujette à caution. 


Religion : Foi sous contrôle

Le 5 mars,1er jour de l’ANP, le Président Xi évoquait « l’extrême pénibilité (…) de maintenir la stabilité sociale ». C’est que le 17 mars allait marquer le 60ème anniversaire de la fuite du Dalaï-lama en Inde – une date sensible. Pour Xinhua, « seules les personnes objectives reconnaîtront les progrès réalisés au Tibet » : une espérance de vie presque doublée à 70 ans, 25 ans de PIB à deux chiffres, un recul de la pauvreté de 80%. Il est vrai que ce mieux-être au « pays des neiges » s’est fait sous un cadre militaire et policier sévère, sans éviter les incidents, tels les émeutes du 14 mars 2008 à Lhassa, ou les immolations qui suivirent.

Désormais, le Tibet pacifié prépare l’avenir. Un tourisme local devrait amener 40 millions de visiteurs en 2019. Mais pour les étrangers, prudence, dit le Secrétaire du Parti Wu Yingjie : la région reste accessible, mais avec restrictions, pour éviter les accidents dus au « mal de l’altitude ».

Go Khok, maire de Lhassa, annonçait de grands progrès dans la laïcisation en cours, avec un nombre de fêtes lamaïstes et une fréquentation ramenées « en dessous de 10% ». Plus globalement, toutes les religions doivent être « sinisées », objectif rappelé par le 1er ministre Li Keqiang. Xu Xiaohong, président du Mouvement patriotique des trois autonomies » protestantes appelle à éradiquer dans son église toute influence étrangère, soupçonnée de vouloir « troubler la stabilité sociale, et même à renverser le pouvoir politique », sous prétexte de religion.

De même, l’Islam est dans le collimateur, au Xinjiang où selon l’imam Yang Jie, certains auraient « placé leur foi devant leur citoyenneté ».

Enfin, sur un ton d’apaisement, le gouverneur du territoire, Shohrat Zakir annonce que les camps qu’il désigne comme « pensionnats de formation professionnelle » disparaîtront, « dès que la société n’en aura plus besoin ». L’échéance n’apparaît pourtant pas proche : les pensionnaires seraient 1,5 million, soit 1 Ouighour sur 6, selon la dernière estimation.


Monde de l'entreprise : Colisée, la résidence dorée pour 3ème âge à Shenzhen
Colisée, la résidence dorée pour 3ème âge à Shenzhen

Avec ses octogénaires chantonnant, tout en battant la mesure, l’endroit a un petit air d’« EHPAD », maison de retraite à la française. Sauf que c’est en chinois que résonne la chansonnette, et que nous sommes à Shenzhen, la ville mitoyenne de Hong Kong. 

Exporter vers le Céleste empire les méthodes de gériatrie d’Europe, tel est le défi entrepris depuis plusieurs années par Olivier Dessajan, directeur Chine du groupe Colisée, en association avec China Merchants, conglomérat d’affaires chinois. Car le challenge est immense, comme l’explique Louis Martinet, directeur des opérations : « sur la manière d’aborder le 3ème âge, la Chine se trouve à peu près dans la position de l’Europe, 40 ans plus tôt, avec beaucoup d’interrogations, et peu de technique ».

Aussi, après son premier centre de Canton, avec 132 lits en opération depuis plus d’un an, c’était au tour de Shenzhen (district de Shekou) d’ouvrir en avril 2018. Le centre de Shenzhen, après 11 mois d’activité, accueille 50 résidents sur les 75 lits disponibles, met en place de nouveaux principes sur l’alimentation, le suivi médical, le traitement médicamenteux, l’exercice physique ou intellectuel, et surtout, le dialogue entre le centre, les familles et le pensionnaire.

Depuis, l’établissement a déjà connu trois « miracles » (selon le mot des familles) : des résidents qui étaient grabataires et qui remarchent.
Avant l’arrivée de Colisée, le lieu était loin d’accueillir des pensionnaires du 3ème âge. Il s’agissait d’un ancien centre de formation de cinq étages au cœur d’un quartier d’affaires, donc aucune architecture spécialement conçue pour cette activité.

De la disposition des pièces à la couleur des murs, blancs ou grèges, rien ne correspondait aux besoins en « jeunesse » et en « gaité ».

En France, accompagnants et aides-soignants étudient pendant au moins un an. A Shenzhen, les soignants ont suivi deux mois de formation, et un programme quotidien de formation continue en gériatrie est dispensé par les experts du groupe Colisée.

Ainsi, les employés savent comment prévenir les chutes : en équipant les locaux pour adoucir l’impact, en renforçant la condition physique des pensionnaires, en formant le personnel à la position latérale dans laquelle mettre la victime après la chute.

Surtout, l’accompagnement est constant. Le centre comporte un médecin gériatre, qui voit chaque patient chaque jour. Il travaille avec le pharmacien du centre. Ensemble, ils voient comment repenser la nutrition et la médication de façon à limiter les effets secondaires. Comme en Europe, un programme d’exercices de mémoire, exercice physique et d’expression propre est mis en place. Dans des limites raisonnables, les pensionnaires obtiennent des équipements pour des activités – piano, mini-golf, jardinage…

Les soignants sont formés à la méthode Montessori. De la sorte, une rééducation forcément douloureuse ou pénible est adoucie par une individualisation des programmes d’activités s’appuyant sur les capacités et les plaisirs de chaque résident. Et si la famille ou le pensionnaire refuse le soin – par exemple, préférant la médecine traditionnelle chinoise – on s’efforce de donner satisfaction, et surtout, on discute, sans jamais forcer la décision.

Un programme d’activités est proposé – sortie photos dans deux parcs, barbecue une fois par mois, restaurant un midi par semaine. Et les personnes âgées se retrouvent à toute heure du jour, pour papoter au jardin… De la sorte, le sujet retrouve une sensation de bien-être qu’il avait perdue avant son intégration : ils parlent de ce centre comme de « la maison », et les proches reprennent le terme.

« Il existe une forte différence d’appréciation entre l’approche chinoise et européenne de la vieillesse : en Chine, la vieillesse est une maladie », explique Louis Martinet. « En France, nous abordions le problème de la même manière dans les années 80, quand notre société entrait dans une phase de vieillissement. Et c’est pourquoi aujourd’hui, nous pouvons leur offrir des solutions, 40 ans plus tard ». Au pays de la piété filiale, les familles chinoises ressentent l’obligation de garder leurs vieux parents auprès d’eux, même s’ils ne savent pas comment s’en occuper. Elles éprouvent honte et culpabilité à les confier à un centre, qu’elles ressentent comme un mouroir. Pour y remédier, l’oncologue Gu Jin proposait d’ailleurs lors de l’Assemblée Nationale Populaire, de sensibiliser la jeunesse dès l’école à la notion de deuil et d’accompagnement des personnes malades par plus d’attention et de confort.

Et le prix dans tout ça ? « Ce type d’établissement n’est à la portée de tout le monde », remarque une employée chinoise, le coût mensuel étant bien plus élevé que le salaire moyen de région qui avoisine les 7000 yuans.

Mais Colisée et China Merchants visent à long terme—d’autres projets sont en cours. Rien que dans Shenzhen, le nombre des sexagénaires, clients potentiels, avoisine le million, et l’ensemble de la Chine en 2050, en comptera 400 millions, pour lesquels n’existe encore presque aucune structure d’accueil : « avec le partenaire chinois, conclut le responsable français, nous sondons le terrain et nous nous préparons pour un rendez-vous inévitable avec cette Chine du troisième âge ».


Transports : Shenzhen, la ville mutante

Mix City, c’est une extravagante galerie marchande de 100.000m², dont les alcôves renferment toutes les grandes marques mondiales de cuir ou d’habillement, des restaurants des cinq continents, un cinéma multisalles, deux hôtels, et une patinoire – dans un pays où il ne gèle pas !

C’est Shenzhen, ville chargée d’énergie, sortie de terre par Deng Xiaoping en 1980. Sept ans plus tard, elle ne comptait que 350.000 habitants. Aujourd’hui, elle en fait 12 millions, souvent des jeunes, migrés des quatre coins du pays vers ce nouvel Eldorado. C’est aussi une mégapole futuriste d’autoroutes intérieures, lignes de métro et tours de béton entre lesquelles pousse une jungle de bambous et fleurs exotiques. Proche du Tropique du Cancer, en bord de mer, elle vit sous un climat subtropical.

« Une des chances de Shenzhen, explique un habitant, est d’avoir su accueillir une cinquantaine de filières d’avenir, et de les avoir portées, avec l’aide de l’Etat, au plus haut niveau mondial ». De la sorte, Shenzhen s’est hissée au rang de la Silicon Valley de Chine, qui invente et produit jour après jour logiciels et objets connectés. Hong Kong, la voisine, a aussi joué son rôle, en lui envoyant ses cerveaux et ses technologies, et… la discipline britannique. Dans la rue, le code de la route est respecté, et le vélo en libre partage est rangé aux espaces prévus – rare en Chine. La raison à cette civilité tient peut-être aux caméras omniprésentes : elles promettent d’identifier impitoyablement le contrevenant – même d’afficher photo et nom sur écran géant et de l’avertir sur son portable – Shenzhen a aussi un petit air de Big Brother !

La capitale mondiale du e-transport

Joe Ma, le vice-directeur de la Shenzhen Bus Corp (SBC), présente sa flotte de 5000 taxis électriques sur les 22.000 de la ville (avec une autonomie de 350km) et ses 6000 autobus sur les 17.000, tous à propulsion électrique, en circulation. Le prix à payer a été prohibitif, à 240.000€ pièce, contre 53.000€ pour une version diesel. Mais cette ville tournée vers l’export est la plus riche du pays. Avec l’Etat, Shenzhen a subventionné 60% de l’achat, à quoi s’ajoutent 66.000€ en frais d’exploitation, pour subventionner le billet (0,26€ les 10km). Cette conversion au bus électrique pour Shenzhen est tout bénéfice : les nouveaux bus sont produits en ville par BYD et Skywell, créant des dizaines de milliers d’emplois locaux. D’autant que cette production leur permet d’attaquer les marchés étrangers : BYD vient d’empocher un contrat de 30 e-bus pour l’aéroport de Bruxelles Zaventem, parmi les 50.000 qu’il exporte dans le monde, dont 600 en Europe.

Un centre de contrôle permet de suivre chaque bus, son statut par rapport à l’horaire et son niveau de charge. Les bus sont rechargés en six heures lorsqu’il fait nuit, pour un tarif 80% moins cher que celui de jour. L’électricité « est à 65% d’origine renouvelable, précise Joe Ma, surtout depuis la mise en service de la centrale nucléaire de Daya Bay », livrée dans les années 1990 par Framatome et EDF. L’avantage est évident : le « tout électrique » permet d’épargner 440.000 tonnes de CO2 par an, sans compter la baisse des nuisances sonores.

Shenzhen est donc devenue la première ville mondiale passée aux transports 100% électrique. De nombreux visiteurs viennent la consulter, comme ces délégués et stagiaires envoyés par l’Union internationale des Transports publics, depuis Bruxelles. Un bus attire la curiosité, ne comptant que cinq sièges : le reste est bourré de caméras, enregistreurs divers et d’un ordinateur pour stocker les données. L’engin roule à 30km/h à travers des rues sans trafic. A trois reprises, il marque l’arrêt : ce sont des arrêts virtuels, sur une ligne expérimentale. Lors d’un arrêt brusque, le chauffeur reste vigilant, prêt à prendre le contrôle. En effet, ce bus est autonome, traçant sa voie à partir de GPS, caméras, connexion et cartes embarquées. « Produit par le groupe Haylion, ce bus ne prendra pas de passager pour les 5 à 10 ans à venir. Pour l’instant, nous accumulons de l’expérience », explique Joe Ma. Classé pour l’instant au stade 3-4 d’autonomie (la classe 5 signifiant l’absence de pilote et de volant), il est encore loin de naviguer seul. D’ici quelques semaines, le groupe suédois Scania offrira à la flotte autonome son unité de dernière génération !

MTC, un monstre industriel

Dans le quartier de Nanwan, s’étale MTC, géant mondial de l’électronique fondé en 2005, au chiffre d’affaires de deux milliards de $ en 2018, trois milliards annoncés pour cette année. Il produit téléviseurs, rétroprojecteurs, modems… De nombreux robots de huit mètres de long équipent les cartes-mères, montant les microprocesseurs, vérifiant les contacts avant de poser et visser les capots. La chaîne produit chaque mois 3 millions de boitiers, destinés à augmenter la fonctionnalité de téléviseurs, par exemple en leur donnant accès à un bouquet de chaînes satellitaires. 
Mille employés montent des produits sur commande : « Box » de Canal+, répétiteurs de Wi-fi pour le groupe Boulanger… Certains équipements sont assemblés par des robots, d’autres par des mains humaines. « Probablement pour des raisons de coûts, la main d’œuvre revient moins cher que le robot. L’homme travaille sur des équipements moins fragiles et moins chers, car il peut faire des erreurs », commente un expert. « En Europe, nous produisons en volumes bien plus petits… Avec de telles échelles, les Chinois ont beaucoup plus de moyens que nous pour éliminer toutes les malfaçons ». A la fin de la visite, on restera ébahi par l’immensité du lieu et la puissance qui s’en dégage…


Petit Peuple : Huishui (Guizhou) L’amour de Yu Zhenguo, fétichiste (2ème Partie)

Résumé de la 1ère partie : À Huishui (Guizhou), n’ayant pas supporté l’abandon de sa femme, Yu Zhenguo a pris pour fille une poupée pour adultes. Xiao Yi sa nièce, l’aide à s’occuper de « Petite Neige », dans une relation de chasteté !

Xiao Yi était devenue complice de la folie de Yu Zhenguo. Dès le 11 mai 2014, lendemain de l’arrivée de la poupée, Yu Zhenguo emmena les « filles » au magasin pour habiller Petite Neige, qui lui avait été livrée dans une tenue trop exotique, robe blanche à galon d’argent directement sortie des dessins animés de Walt Disney. Il lui refit sa garde-robe – la nièce et la vendeuse la changeaient en cabine. À chaque apparition en nouvelle tenue (une de lycéenne en veste vert-bouteille, une en survêtement de sport), Petite Neige faisait rugir de joie le « père » qui applaudissait, et achetait. D’abord interloquées, les vendeuses  s’étaient vite prêtées au jeu, sachant reconnaître un gogo quand il se présentait !

Une fois la poupée métamorphosée, ils repartirent tous trois dans la voiture de Zhenguo, direction le Nuage Blanc, monastère taoïste au sommet de la ville. Après l’inévitable séance photos, Zhenguo obtint (moyennant une aumône princière) la bénédiction du prieur pour l’avenir de sa famille recomposée, avec sa fille en silicone, en plus de Yangyang, son fils ainé en chair et en os.

C’était un grand succès, mais notre homme comptait bien ne pas en rester là. En février de l’année suivante, se présenta l’occasion d’aller de l’avant. Juste avant le nouvel an lunaire, son vieux copain Laohong lui offrit une autre poupée, qu’il s’était payée après son divorce afin d’agrémenter sa solitude. Mais une fois remarié, sa compagne l’avait forcé à se séparer de la ridicule rivale. Zhenguo accepta : Xiao Mei (« Petite Prune ») devint ainsi la sœur de Petite Neige !

Après cela, Yu Zhenguo s’enfonça toujours plus dans sa lubie. Chaque fois que son métier lui en laissait loisir, il s’informait des dernières sorties de poupées adultes – il devenait expert. A l’automne 2015, arriva sur le marché un robot masseur féminin made in Korea, très avancé, avec servomoteurs et microprocesseurs lui permettant de marcher et d’exprimer des émotions par les traits du visage. Or, analysant la fiche technique, Zhenguo identifia nombre de bugs et des solutions pour les résoudre. Il sut intéresser le constructeur, qui lui céda sa petite merveille avec 70% de réduction : « Petite Poire » élargit ainsi sa collection!

En quatre ans, six autres poupées adultes vinrent rejoindre la famille, trois achetées et trois cédées par d’autres hommes mariés sur le tard. Au passage, ce marché florissant des poupées pour adultes dévoile la misère de masses d’hommes incapables de trouver compagnes. Des dizaines de millions de filles manquent à l’appel, ayant été éliminées 20 ans plus tôt durant la grossesse, par des familles refusant d’accueillir autre chose qu’un garçon, soutien physique de leurs vieux jours. 

Entouré de ses neuf filles silencieuses, Zhenguo vit depuis lors heureux. Devenue préposée aux poupées, la nièce Xiao Yi joue le jeu : pour elle, cette fonction n’est rien d’autre qu’un joyeux prolongement de sa petite enfance. Tous les 10 mai en présence des siens (celles virtuelles et ceux réels), Zhenguo célèbre l’anniversaire de Petite Neige. Rien n’aurait pu troubler son bonheur, s’il n’y avait eu en ville ces ragots colportés. S’il n’était pas arrêté et en prison, c’était sans doute parce que la loi ne reconnaissait pas le délit de sexe artificiel. Dans Hui shui et ailleurs en Chine, par cercles concentriques toujours plus larges, de bonnes âmes auraient voulu faire arrêter le pervers, faute de pouvoir croire une seule seconde qu’il puisse aimer ses poupées d’un seul sentiment platonique.

Fin 2018, Yangyang le fils, promenant Petite Neige dans son tricycle, vit s’approcher un homme au pas louche, qui soudain abusa de la poupée en lui pinçant la poitrine. À la seconde, il sauta sur le malappris, lui flanqua une paire d’horions avant d’être séparé par des témoins : « Comment oses-tu manquer de respect à ma sœur ? », cria-t-il encore au quidam qui s’éloignait, goguenard. Mais la crise avait éclaté : par centaines, les calomnies volaient sur internet. La flèche du Parthe fut décochée par Guifei, l’ex-épouse de Zhenguo qui l’accusa publiquement de perversion et supplia Yangyang de s’éloigner tant qu’il était temps, de ce père dépravé ! Loyalement soutenu par les siens, Zhenguo tint bon, réfutant les méchantes accusations pour soutenir mordicus la pureté de son amour pour ses filles.

Il l’avoue, en s’exprimant sur internet à travers un pseudonyme de « li chen » (离尘), signifiant « j’ai quitté le monde superficiel ».  Avant d’accueillir Petite Neige et ses huit sœurs, Zhengguo avait en des rapports avec la société entière, marqués par le mensonge et le désert d’amour. A présent, sur ces bases nouvelles, il a l’impression de s’être créé un monde pur et débarassé de toute hypocrisie. Et qu’importe si ces automates lui ont coûté des centaines de milliers de yuans : « mes poupées sont de faux humains, dit-il avec le sourire, mais leur compagnie est réelle – et elle me suffit ».

Que penser de tout cela ? Même en absolvant Yu Zhenguo du péché de luxure, on ne saurait oublier un autre reproche, résumé dans le proverbe (xǐ zhái wàng qī, 徙宅忘妻), d’avoir « pris une maison en oubliant d’y mettre une épouse« .

En l’occurrence, Xi a préféré une famille de silicone à une femme souriante et vivante. Mais ne jugeons pas—souhaitons lui plutôt bonne chance ! 


Rendez-vous : Semaine du 18 au 24 mars 2019
Semaine du 18 au 24 mars 2019

17-20 mars, Chengdu : VINITALY CHINA – Salon du vin et des spiritueux en Chine

18-20 mars, Jinan : JINAN INTERNATIONAL INDUSTRIAL AUTOMATION, Salon chinois international des technologies d’automation industrielle et de contrôle

18-21 mars, Zhongshan : CHINA (GUZHEN) INTERNATIONAL LIGHTING FAIR, Salon international de l’éclairage décoratif, de l’éclairage industriel et de l’éclairage LED en Chine

19-21 mars, Shanghai : IT&CM CHINA, Salon de la création d’événement en Chine

19-21 mars, Shanghai : IBCTF – INTERNATIONAL BUILDING & CONSTRUCTION TRADE FAIR, Salon professionnel international du bâtiment et de la construction

19-22 mars, Shenzhen : SHENZHEN INTERNATIONAL FURNITURE FAIR, Salon international du meuble de Shenzhen

20-22 mars, Shanghai : ELECTRONICA CHINA, Salon professionnel international des composants électroniques, des technologies d’assemblage et de production, de la photonique… En parallèle avec PCIM China

20-22 mars, Shanghai : LASER PHOTONICS CHINA, le plus grand salon de la photonique de l’Asie

21-23 mars, Chengdu : CHINA FOOD & DRINKS FAIR, Salon chinois de l’alimentation et des boissons

22-24 mars, Pékin : CHINA MED, Salon des équipements et des instruments médicaux