Politique : Et la guerre interne se poursuit…

Tout en recevant Emmanuel Macron, le Président Xi Jinping pouvait avoir l’esprit ailleurs : le 9 janvier, le général Fang Fenghui (cf photo), chef d’état-major, était inculpé devant un tribunal militaire pour « corruption », cinq mois après avoir été limogé le 26 août 2017 – il risque la perpétuité. Fang avait été nommé major général en 1998 par le Président Jiang Zemin, qui avait aidé plus tard sa promotion en tête de l’armée en octobre 2012, juste avant l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping.

Puis le 10 janvier, Xi s’adressa à l’Armée Populaire de Libération (APL, 2 millions d’hommes) et la Police armée (PAP, 1,5 million), pour leur rappeler leur obligation de fidélité absolue – appel retransmis à la télévision. 

De tout ceci, certains observateurs politiques en déduisent qu’un coup d’Etat été éventé en août 2017. Il succéderait à celui (également raté) de 2012, pour le compte du même auteur, Jiang Zemin. Dans les deux cas, des hommes de l’APL et de la PAP auraient été impliqué. Le coup de 2012 avait pour chef de file Bo Xilai (candidat malheureux au pouvoir suprême) soutenu par Zhou Yongkang, chef de toutes les polices, et les généraux Guo Boxiong et Xu Caihou, vice-présidents de la Commission Militaire Centrale (CMC). Bo fut condamné à la perpétuité, tout comme Guo – Xu est décédé en mars 2015 d’un cancer.

Le nouveau coup aurait eu pour chef Sun Zhengcai, le candidat de Jiang Zemin au pouvoir suprême en 2022. Il aurait été secondé par Fang Fenghui et par Zhang Yang, commissaire politique de l’APL, qui selon Xinhua, « se pendit à domicile » en novembre 2017.

Deux jours après la chute de Sun le 24 juillet, 300 officiers supérieurs furent convoqués pour une réunion secrète à Pékin par Xi Jinping, qui les admonestait de lui rester fidèles. Sept jours plus tard, succédait un défilé militaire extraordinaire au camp d’entraînement de Zhurihe (Mongolie intérieure). Xi y paradait en tenue de combat sous les regards des membres du Comité Permanent et de la CMC au complet, mais aucun ancien du régime—parmi lesquels Jiang Zemin.

Ainsi Xi, l’homme tout puissant, reste fragile sur ses arrières, surtout côté APL. Nonobstant les deux coups dont Jiang Zemin est soupçonné, il reste libre et figurait lors du XIX Congrès aux côtés de Xi Jinping.

Dernière remarque : comme Bo Xilai, Sun Zhengcai, avant sa chute, était leader de Chongqing, sa base, ville lointaine et difficile à surveiller… Ces deux projets de rébellion soupçonnés, ne pourront à présent que renforcer la méfiance de Pékin envers la métropole de l’intérieur.

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1 Commentaire
  1. severy

    Voilà qui mérite une enquête approfondie. On ne fait pas un coup d’Etat avec un quarteron de hauts gradés.

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