Toujours plus fort, la Chine s’implante dans l’espace, avec des intérêts divers (commerciaux, militaires) à cultiver sur le long terme.
Le 25 juin depuis sa nouvelle base de Wenchang (Hainan), elle lançait une mission de 3 cosmonautes pour 6 jours, à bord du nouveau lanceur, le Long March-7 de 53m de hauteur. Le géant avait été acheminé par mer depuis Tianjin – vu sa taille, il n’aurait pas pu voyager par train ou camion comme ses prédécesseurs. Fait nouveau, des milliers de curieux étaient admis à vivre l’événement, à distance respectueuse du pas de tir.
Parmi ses objets satellisés figurait Tianyuan-1, vaisseau conçu pour faire le plein des autres satellites. Sous microgravité, Tianyuan-1 a rempli 3 réservoirs de 60kg de carburant, assez pour un an. Ceci prolongera la durée de service du satellite, assurant à l’exploitant, dans le cas des télécommunications, 15 millions de $/an par unité. Un autre « passager » était l’Aolong-1, doté d’un bras articulé pour récupérer les débris spatiaux. Projet « vertueux », mais peu réaliste vu l’immense nombre des pièces flottant autour de la Terre. Sauf s’il doit être utilisé, comme l’en soupçonne la NASA, à neutraliser les satellites étrangers, en cas de conflit.
Le 29 juin, dans une autre mission, la CASC (China Aerospace Science & Technology Corp), contracteur du programme spatial lançait secrètement le Shijian-16, satellite de recherche furtive, sur basse orbite.
D’autres projets à finalité militaire suivront, tel ce satellite de communication quantique, aujourd’hui sur les routes vers la base de Jiuquan (Mongolie Intérieure), destiné à tester dans l’espace un réseau de quantum. Cette technologie, inventée par Einstein, fait à travers le monde des progrès rapides – la naissance d’un ordinateur quantique est proche, d’une puissance inégalée capable de « craquer » tout système de cryptage. Dans l’espace, le téléportage quantique de données offrira en principe le premier système de communications 100% inviolable : en cas d’interception et de tentative d’analyse, la donnée et son vecteur s’autodétruisent. Le 3 juillet dans le Guizhou, l’Académie chinoise des Sciences (CAS) mettait la dernière main à son radiotélescope FAST (180 millions de $) de 500m de large, le plus grand du monde, pour l’étude des pulsars, des quasars, ainsi qu’à la recherche de messages intelligents extraterrestres…
2016 enfin s’achèvera sur le lancement d’un laboratoire spatial, Tiangong-2, que viendront habiter deux cosmonautes pour un mois : année charnière, année cruciale !
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Sommaire N° 25-26 (2016)