Défense : Mer de Chine du Sud, lourd climat tropical

Ile AchevéeEn mer de Chine du Sud, sur un point au moins, Etats-Unis et Chine semblent d’accord : le renflouage chinois d ’îles artificielles au moyen de puissantes pompes, de dragage, touche à sa fin. Sept îles ont émergé (600 hectares, rien qu’en 2015), et le 1er juillet, Hua Chunying, porte-parole chinoise, annonçait le début de la phase de «  construction d’installations qui fourniront divers services civils, pour permettre à la Chine de mieux remplir ses obligations internationales de sauvetage en mer, observation scientifique-météorologique… Auxquels s’ajoutent les équipements de défense nécessaires »… 

Aux Etats-Unis, le CSIS (Centre for Strategic and International Studies) donne plus de détails : sur l’ex-atoll de Fiery Cross Reef (Yongshu Jiao) s’étire désormais une piste d’aviation de 3000m, permettant tous types d’appareils de l’APL. Il inclut deux héliports, 10 antennes de communication par satellites et une probable tour de radars. L’ex-atoll Johnson South Reef (Chigua Jiao—cf photo) comporte une caserne à étages, deux héliports et trois antennes de communication. 

Plus au Nord, la Chine vient d’envoyer une nouvelle fois sa plate-forme d’exploration pétrolière à un milliard de $, à 167 km à l’Est de la côte vietnamienne, jusqu’au 20 juillet. Mais la mission se déroulant à la frontière des ZEE (zones économiques exclusives), une réaction « chaude » comme celle vécue au Vietnam en été 2014 (destructions d’usines chinoises, une vingtaine de morts, centaines de blessés, des dizaines de millions de dollars de dégâts) est improbable. 

L’APL déploie dans sa flotte-Nord une série d’appareils quadrimoteurs de détection de sous-marins. Tandis que Philippines et Japon font ensemble des patrouilles aériennes – ce dernier se dit prêt à en assurer conjointement avec l’US-Navy. 

En sus des actes, les piques abondent entre militaires et diplomates. Côté américain, on compare la pénétration chinoise en mer de Chine du Sud à « celle de la Russie en Crimée ». Côté chinois, on fait feu de tous bois contre tous. Wang Yi, son MAE, affirme le 27 juin que «  si la Chine abandonnait ses revendications, elle déshonorerait ses ancêtres. (..) Et en fermant les yeux sur les provocations sur sa souveraineté, elle déshonorerait sa jeunesse ». 

En ce concert de cris, le Cambodge (allié de Pékin, qui lui maintient la tête hors de l’eau) suggère en chuchotant aux Japonais et Américains de laisser l’ASEAN régler l’affaire seule avec la Chine…

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