Politique : Deux manières de se faire du « blé »…

Début avril, dans la province du Jilin, un négociant acheta à un dépôt de Sinograin (qui a le monopole du stockage) 47 tonnes de riz à 2,84¥ le kg, prix légèrement inférieur aux cours normaux, car il datait de 2011. Puis à l’aide d’un second trader, il alla les revendre à un autre dépôt Sinograin, complice de la combine, au prix de 2014, gagnant ainsi 10.000¥.
Mais l’arnaqueur ignorait qu’il était filmé par la CCTV, pour le reportage-choc, « Rats dans le grenier », diffusé le 18 avril. Le rouge au front, Sinograin, promit, un peu tard, de les éradiquer en collaborant fermement avec les districts. Puis Global Times révéla que les dépôts du Jilin et du Liaoning échangeaient leur grain de l’année pour du périmé, touchant les 700¥ par tonne de différence. 16.000 tonnes viennent d’être saisies sur un seul dépôt—en même temps sans doute que son manager.
Le Dongbei n’est pas seul à jouer à ce petit jeu : à Canton, les dépôts achètent frauduleusement du riz thaï ou vietnamien, en le faisant passer pour du riz chinois, afin de récolter la différence entre prix d’achat à l’étranger, et prix local subventionné. 

<p>Le problème vient du système, mis en place sous Mao, accordant le monopole public sur la production agricole.
Avant la campagne anti-corruption, des milliards de $ de fonds publics étaient brassés sans nul contrôle. Or la Chine gère 40% des réserves mondiales de coton, 60% du maïs, maximisant ainsi les détournements. Comme solution, les experts proposent de privatiser les silos, comme en Europe, et abandonner progressivement les achats publics à prix garantis, comme pour le coton dans le Xinjiang

Au sud, South State Grid, le distributeur d’électricité, vient de voir deux de ses vice-présidents arrêtés : ils vendaient sous le manteau, des postes de cadres, jusqu’à 3 millions de ¥ la place. Ceux-ci se remboursaient vite, en prenant jusqu’à 30% de bakchichs sur les contrats de fourniture ou en plaçant en « tête de liste d’attente » les usines candidates au raccordement, ou en échange d’un banquet, réduisaient jusqu’à 90% les factures d’électricité des clients.
Pourtant, la fraude allait se résoudre d’elle-même : les usines du Guangdong étant désormais raccordées au réseau, et leur consommation suivie de manière inviolable par des compteurs. Par contre, pour State Grid, commence une longue marche pour identifier et écarter les cadres corrompus et incompétents, voire supprimer leurs postes, s’ils ne servent à rien.

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