A travers l’Asie, la diplomatie chinoise ne s’endort jamais. Cette semaine, un regard sur quatre pays et quatre débats, parfois tendus !
Japon et Corée du Sud : A Séoul (21-23 mars), les ministres des Affaires étrangères des trois pays se retrouvaient en « trilatérale ».
Birmanie : le 13 mars, une bombe larguée par un bombardier birman tua 5 civils chinois au Yunnan.
Suite à cela, la Chine réagit par plusieurs protestations (Général Fan Changlong, vice-ministre des Affaires étrangères Liu Zhenmin), et dépêcha sur place ses patrouilles aériennes.
Mais Pékin chercha surtout à étouffer l’affaire. La bombe birmane, évidente erreur de pilotage, explosait au milieu d’une guerre civile où la junte birmane reprend le contrôle de son territoire, face à une minorité Kokang-chinoise, longtemps armée par l’APL, par solidarité ethnique.
Or, parmi les 14 généraux de l’APL actuellement accusés de corruption, l’un d’eux l’est, pour avoir armé les Kokang en 2009. 1er pays investisseur étranger en Birmanie, la Chine fait face à une désaffection face à la population et à la classe politique. Aussi, face à cet incident, elle doit « marcher sur des œufs ».
Sri Lanka : en février, le nouveau gouvernement de l’île a gelé les chantiers chinois du port et de l’aéroport de Colombo, visant des investissements lourds (1,4 milliard de $).
Ces derniers jours, un débat surgit au sein de l’opinion sri-lankaise autour d’une question sans doute absurde, mais dangereuse : après les travaux, du fait de la prise de participation de l’investisseur chinois, l’espace aérien demeurera-t-il sous contrôle national ? Le nouveau leader M. Sirisena promet de vérifier ce point.
A ce qui semble, par cette objection, le nouveau pouvoir pourrait bien tenter d’annuler la session temporaire ou définitive à la Chine, de 108ha de terrain de la capitale, à regagner sur la mer. D’autre part, la marine chinoise paie sans doute le fait d’avoir fait mouiller deux sous-marins en 2014 à Colombo, suscitant une tension inutile en Inde voisine, et la méfiance au sein du nouveau gouvernement…
Sommaire N° 12 (XX)