Xinjiang : Xinjiang – l’inculpation de Ilham Tohti

30 ans d’investissements du pouvoir central et une poigne de fer n’ont pas permis au Xinjiang de trouver l’apaisement. En 2013, plus de 100 Hans et Ouighours ont trouvé la mort en divers attentats – année la plus sanglante depuis 2009. 

Pékin attribue le malaise à des menées intégristes, voire à ce vieux rêve d’un grand « califat » qui rassemblerait l’Asie Centrale musulmane, englobant le Xinjiang sous le nom de « Turkestan oriental ». Pékin et les autorités locales tentent d’endiguer cette violence latente par des moyens nouveaux : le territoire autonome, avertit Xinhua, serait en train de rédiger une nouvelle loi anti-terroriste. 

Dans cette perspective, l’inculpation du professeur Ilham Tohti prend une connotation inquiétante. Arrêté à Pékin en janvier, l’universitaire est inculpé le 25/02 à Urumqi pour « séparatisme », délit qui sous sa forme la plus grave, peut valoir la peine de mort. Le Bureau local de Sécurité l’accuse d’avoir « exploité son statut d’enseignant pour recruter, inciter et forcer des gens à former des gangs en collusion avec l’étranger, renforcer des activités séparatistes et d’attiser la haine ethnique ».

A ce jour, aucune preuve n’a été donnée aux allégations. Le même jour, Li Fangping, son avocat, n’avait pas encore pu le rencontrer. Tohti, dans ses écrits, aurait toujours rejeté indépendance et séparatisme, et dénié d’avance avoir agi contrairement à la loi. D’après ses proches, le régime lui reproche surtout d’avoir contesté la version officielle de divers incidents sanglants au Xinjiang. UE, USA, et tous les pays de l’Ouest suivent de près l’affaire, mais c’est mal parti…

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
11 de Votes
Ecrire un commentaire