En ce pays où la culture familiale joue un si grand rôle, cette rencontre officielle des pouvoirs de Chine et de Taiwan, PCC et KMT frappe symboliquement les esprits : c’est la première depuis 1949, quand Chiang Kai-chek s’exila sur l’île Formose avec un million d’hommes et femmes, vestiges d’une époque révolue. Depuis, techniquement, les deux rivages restaient frères ennemis.
Or le 10/02 Zhang Zhijun, vice-ministre, patron des Affaires taïwanaises en Chine (cf photo, à droite) et Wang Yuchi (à gauche), ministre du bureau des Affaires continentales, discutaient à Nankin (Jiangsu), ex-capitale nationaliste, se saluant par leurs titres et au nom de leurs « Etats » respectifs.
Ils discutaient de réunification, de liberté de presse, de droit pour l’île d’être représentée dans des instances internationales régionales (strictement refusé par Pékin pour l’instant).
Il en ressortit la promesse d’ouvrir « aussi vite que possible, des bureaux de représentation », genre d’ambassades.
Le lendemain à Shanghai, ils poursuivaient sur une « tasse de thé » durant des heures, tentant d’organiser un sommet Xi Jinping-Ma Ying-jeou. Mais les deux doivent-ils se rencontrer sur pied d’égalité ou bien dans un rapport de nation à province ?
L’important est que Ma, impopulaire ces derniers temps, partisan (minoritaire) de la réunification, s’en va dans deux ans. Nul ne sait qui lui succédera. Dans un tel contexte, Pékin et Ma s’activent, bien conscients qu’ils n’ont pas de temps à perdre. Mais à peine les accolades échangées, dès que l’on discute, les déchirures ressurgissent : l’enfer est dans les détails !
Sommaire N° 7