Le chagrin caché des Chinois, c’est le football. Dans les années ‘90, la ferveur était là, les soirs de matchs où par milliers, les fans convergeaient vers les stades aux couleurs de leur club, sous le regard débonnaire de la police.
Mais la pieuvre de la triche s’est installée, entre Triades avides de truquer les résultats, édiles locaux avides d’acheter les victoires, et tous ensemble, clubs inclus, de gagner sur les paris truqués. Du coup, la Chine a cessé d’y croire. Les 1000 écoles de foot de 1995, ne sont plus que 20 et Pirelli, sponsor de la Ligue, s’est retiré en 2012. Même la CCTV soucieuse de sa réputation, ne diffuse plus les matchs.
Pour inverser la vapeur, la CFA, l’organe de tutelle, vient de remplacer son président Yuan Weimin (75 ans, qui s’accrochait au poste depuis 22 ans) par Cai Zhenhua (cf photo, avec David Beckham), 53 ans, roi du ping-pong, 4 fois champion du monde, auréolé de son travail d’administrateur. En 20 ans, il a porté son sport national au 1er rang mondial. Cai veut suivre la méthode japonaise, où l’équipe féminine de foot est devenue championne du monde : recruter dans les écoles (500.000 licenciés visés d’ici 2017), puis accompagner les jeunes, jusqu’en division professionnelle.
C’est hélas bien tard. Comme la Chine ne croit plus aux matchs dans ses stades, mais continue à parier, la pègre sino-hongkongaise soudoie désormais les joueurs en Italie, en Angleterre…et partout sur Terre !
Sommaire N° 4-5