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Au Xinjiang, la contestation et l’intégrisme perdurent. En 2012, selon Duihua, fondation américaine, trois quarts des 1105 arrestations pour « atteinte à la sécurité de l’Etat » ont eu lieu dans le territoire autonome. Ce concept judiciaire recouvre 12 crimes, dont 7 susceptibles de peine capitale.
De fait, la violence dans la région s’est tout sauf calmée : l’an dernier, selon le chercheur R. Pantucci, au moins 130 personnes sont mortes dans des confrontations entre Ouïghours et forces de l’ordre, dont 8 Ouïghours le 30/12.
Les raisons seraient économiques, liées à la crise : à +10,3%, le PIB local connaît le 9ème plus fort taux de croissance du pays, mais la grande partie de l’ethnie minoritaire pense ne pas en bénéficier. Entre « colons Hans » et résidents d’origine, des conflits ont lieu pour l’accès à l’eau et à la terre.
La raideur administrative ne fait rien pour arranger les choses : les étudiants ouighours doivent faire approuver leur ligne idéologique, sinon ils sont privés de leur diplôme « même s’ils sont excellents » (selon W. Balati, Président de l’université normale du Xinjiang). Autre type de harcèlement, la campagne « projet beauté » arrête les femmes voilées et relève leur identité, pour décourager cette pratique vestimentaire.
Le 15/01 Ilham Tohti (cf photo), professeur de fac à Pékin et activiste Ouighour a été arrêté. « Uyghourbiz.com », son site a été fermé. Les Etats-Unis et l’Union Européenne ont demandé à connaître les charges contre lui.
« Violation de la loi », répond sommairement la police.
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