Diplomatie : Le PCC, au Népal – arbitre et grand frère

Menés par leur leader Prachanda, les maoïstes de l’UCP  triomphèrent au  Népal aux élections de 2008. Mais ensuite ils s’épuisèrent en querelles idéologiques et subirent une humiliation au scrutin suivant. Suite à quoi, les deux factions rêvèrent  au retour à la clandestinité et à la guerre entre elles. 

Mais Pékin a tout à perdre avec cette débandade : l’influence sur cet Etat himalayen ‘tampon’, stratégique entre Inde et Chine. 

C’est pourquoi en juin 2013, Yang Jiechi, Conseiller d’Etat, faisait le voyage à Katmandu, suivi mi-décrmbre d’Ai Ping, vice-ministre du Département international du PCC. Ai Ping a su convoquer dans une même salle les frères ennemis pour les adjurer de renoncer à leur course suicidaire. Le prix à payer pour une future remontée, serait de se plier au verdict des urnes, de se réconcilier et de collaborer loyalement à la création d’un Etat de droit. 

Du bout des lèvres, le Président Prachanda promit, au moins, que son Parti participerait aux travaux de la Constitution, et les deux acceptèrent de poursuivre le dialogue. 

Toute l’affaire, pour la Chine, ressemble à un exercice de purgatoire bouddhiste : 34 ans après la mort de Mao, et quoique le malgré que le PCC n’ait jamais osé faire son propre procès en démaoïsation, c’est à lui, héritier de la révolution maoïste, qu’il revient d’enterrer celle-ci hors de de ses frontières, et de conduire des forces népalaises se réclamant de Mao vers une voie bourgeoise de stabilité, de croissance et d’investissement capitaliste. Nul autre que lui ne peut le faire : lui seul, avec son autorité morale rouge, peut se faire entendre de ces gens, ses héritiers !

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