Le drame de l’avion malais disparu a choqué la Chine avec la disparition de ses 154 nationaux. Pékin s’inquiète de pouvoir prévenir une telle catastrophe sur ses vols —démarche hasardeuse, tant qu’on ne connaîtra pas le sort du vol MH370 : détournement, défaillance technique… ?
L’armée chinoise propose d’étendre à l’aviation civile son protocole interne de suivi de ses pilotes de chasse : une veste de 200g qui réémet en vol leur rythme cardio-pulmonaire, leur température, mouvements musculaires et position assise. Une camera embarquée suit les mouvements des yeux. Des algorithmes traquent les anomalies dans le comportement et la voix du pilote. Mais les pilotes civils s’y opposent farouchement, reprochant au système d’attenter à leur intimité. Après l’accident du vol Air France 447 en juin 2009, les pilotes d’AF s’étaient aussi opposés à l’apparition de caméras dans leur cabine.
D’autre part, les mêmes experts soulèvent une faille du système : les protocoles et logiciels d’interprétation des données n’en sont qu’aux balbutiements, pas encore exploitables.
China Southern n’a pas oublié les soupçons qui avaient pesé sur les passagers ouighours du MH370 (6 jours après l’attentat de Kunming) : à Urumqi, elle dispense des cours d’ autodéfense au personnel de cabine, suivant en cela Cathay, Dragonair et HK Airlines qui forment stewards et hôtesses au wing chun, wu shu et autres sports de défense…
Au même moment, 100 pilotes d’Air China, par le biais d’une pétition sur internet, saisissent l’occasion pour rappeler que la sécurité à bord, dépend aussi de leurs conditions de travail : ils réclament une remise à plat de leurs horaires qualifiés d’« infernaux », et de leurs salaires, les comparant à ceux des collègues étrangers dans leur compagnie (622 fin 2012), qui gagnent beaucoup plus en volant beaucoup moins, causant des jalousies et rancœurs, préjudiciables à l’esprit d’équipe et à la sécurité à bord.
Sommaire N° 17 (XIX) - Spécial Salon de l'Auto