Diplomatie : Chine et Japon se regardent toujours en « chiens de faience »

En 1936, l’armateur nippon Daido louait deux cargos à une société chinoise, Zhongwei, lesquels furent réquisitionnés par la marine japonaise durant la seconde guerre mondiale, sans jamais compenser Zhongwei. 

71 ans après, en 2007, une cour shanghaienne condamnait Mitsui OSK Lines, le successeur de Daido, à payer 2,9 milliards de yens (21 millions d’euros) de dommages aux héritiers des propriétaires des cargos. Mitsui fit la sourde oreille…
Le 19 avril 2014, le tribunal maritime de Shanghai faisait alors saisir au port, le Baosteel Emotion (cf photo), minéralier de 320m de l’armateur japonais Mitsui, en vertu du jugement de 2007.

Pour le coup, Mitsui paya en un temps record, la somme étant ridiculement basse, par rapport au coût du navire saisi, et même de ses frais d’immobilisation. Puis, le Baosteel recouvra sa liberté. 

Mais Tokyo crie à la violation du « traité de normalisation » de 1972, dans lequel Pékin renonçait à toute indemnité de guerre de la part de Tokyo. Le gouvernement chinois justifiait l’action en la décrivant comme un « litige commercial ». Cependant cette saisie ouvre la voie à d’autres, voire à une spirale insupportable de rétorsions entre ces deux pays aux échanges commerciaux de 366 milliards de $. 

Cette affaire illustre les mauvaises relations entre les deux Etats. Le 1er ministre nippon Shinzo Abe n’arrangea rien en envoyant 150 élus au sanctuaire négationniste de Yasukuni (21/04), geste blessant envers la Chine et toute l’Asie. 

Seul signe positif en ce climat tendu : le 22/04 à Qingdao (Shandong), 21 pays de la région, dont la Chine et le Japon, s’engagent, après 10 ans de négociations, à respecter un « code maritime » complexe de communications et de signaux pour éviter tout conflit en mer de Chine – sauf, bien sûr, ceux prémédités.

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