Religion : L’hébraïsme en Chine

Synagogue de Kaifeng, plan relevé par le père jésuite Jean Domenge, en 1722…

L’histoire de la religion juive en Chine est mystérieuse. Arrivée au XIème siècle de Perse ou d’Inde par la route de la soie à Kaifeng (Henan) sous les Song du Nord, elle recevait  au XVème siècle d’un empereur Ming, sept noms de clans, tels ceux de Shi (Pierre) et de Jin (Or). Puis après 1000 ans, ces fils chinois d’Abraham s’éteignaient, fin du XIXème siècle. 

Mais certains atavismes demeuraient, tel l’interdit de consommer du porc, ou porter la kippa (de couleur bleue). Il a suffi de l’ouverture de relations avec Israël (en 1992) pour que certains descendants renouent avec le passé, au contact de missionnaires. L’existence de 2000 à 3000 juifs expatriés à Shanghai et à Pékin, a pu aider aussi. 

Synagogue Rabin

Aujourd’hui, entre 500 et 1000 descendants de Juifs chinois sont recensés à Kaifeng. Un mini-séminaire par internet (Skype) forme les jeunes chaque semaine. Yaakov Wang, parti étudier en Israël, est revenu pour y devenir le 1er rabbin chinois, en plus de 200 ans. Et le 14 avril, ils seront 200 à Kaifeng, a fêter la « Pessah », Pâque juive. 

Pour la Chine, cette renaissance porte une double signification :  

1 – c’est un premier signe d’une capacité des citoyens à se pencher sur leurs racines, et
2-‚ c’est aussi celle d’assumer une différence par rapport au corps social. 

Toutes deux suggérant que la Chine est sur le point de dépasser les stigmates de la révolution culturelle pour entrer dans l’audace de l’expression individuelle.

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