Energie : Sinopec : Le passage à l’âge adulte

C’est le vent nouveau qui souffle sur la Chine –depuis les grandes entreprises d’Etat.
Sinopec, le n°2 national du pétrole, fait savoir (20/03) qu’ il va vendre 30% de ses meilleurs actifs, une holding de ses 30.000 stations-services, ses 20.000 superettes, ses flottes de camions citernes, de pipelines, ses centres de stockage. 

Le prix « étiquette » serait de 12 milliards d’€, mais la valeur réelle est bien supérieure, ayant assuré en 2013, 37% des profits avant taxes. 

Cette vente est la réponse de Fu Chengyu, patron de Sinopec, à l’appel du pouvoir à diversifier et privatiser cette lourde économie d’Etat. En même temps, Fu avoue ne « pas chercher l’argent, mais des compétences et des idées ». 

Les fonds engrangés permettront au groupe de se recentrer sur son domaine de compétence—l’exploration et la production d’hydrocarbures.
Fu n’aurait rien contre le fait d’ avoir pour actionnaire une des « sept sœurs » multinationales du pétrole, telle Shell. Mais la perspective pour ce(s) investisseur(s) de rester minoritaire, dans la griffe d’un Etat monolithique à Parti unique, fait qu’il aura plus probablement des acteurs financiers nationaux, privés « sur le papier » plus qu’en réalité, assurances ou fonds de pension… 

Il n’empêche, la manœuvre rappelle celle de Total qui, 5 ans plus tôt, rassemblait tous ses actifs chimiques en un seul groupe, Arkema, dont il se séparait, pour se recentrer sur le pétrole, plus directement rentable. 

Ce faisant, Sinopec apparaît en train de tourner la page de sa jeunesse maoïste, où il était supposé avoir un pied dans tout, se rapprochant des autres géants du pétrole mondial, en quête d’excellence, de technologie et de concurrence.

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