« Les amendements (à la
loi de l’environnement) ne dénotent nulle intention de la renforcer, mais se range au côté des pollueurs », déplore ainsi (26/02) Wang Jin, prof à Beida, à l’aube du Plenum de l’ANP du 05/03. La loi de 1989 est clairement obsolète, mais le nouveau texte conserve aux tutelles économiques le pouvoir de véto sur les décisions des autorités « vertes », au nom de la « croissance ».Sous l’emprise des lobbies, le régime ignore la leçon du smog récurrent en Chine du Nord depuis déc. (500 particules de µ 2,5 par m3 le 28/02 à Pékin) : au nom du « Secret d’Etat », le ministère de l’Environnement réserve les résultats de son enquête (2006-2011) à 1 milliard de ¥ sur la pollution des sols. Il est vrai que tout cadre qui défend trop l’environnement, voit sa carrière brisée, comme il advint à Pan Yue, vice-ministre, écarté en 2009 suite à son combat pour un « PIB vert ».
Aussi en guise de combat contre la pollution, Pékin fait cette offre un peu dérisoire de bannir les barbecues – provoquant des haussements d’épaules. Plus sérieusement, il propose un cadre de contrôle de la toxicité chimique, et d’enregistrer d’ici 2015 tous les circuits de 58 substances nocives, ainsi que les évaluations systématiques des risques maximaux sur les riverains – début bien timide, et très en deçà des flamboyantes déclarations d’intentions dans la presse la semaine passée (taxe des firmes émettrices de CO2, crédits carbone, hausse du coût de l’énergie -cf VdlC n°7)… Comme quoi il y a loin de la coupe aux lèvres !
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Jean
3 mars 2013 à 03:36Eh oui, comme disait ce bon vieux Socrate : »Il y a loin de la coupe aux lèvres, surtout si celle-ci est remplie de cigüe! »
Jean-Luc Josse
5 mars 2013 à 06:50Même après 11 ans en Chine, je ne me lasserai jamais des analyses pertinentes et des excellents articles d’Eric Meyer. Peut-être même est-ce parce que cette longue période d’expatriation me fait un peu mieux connaître le contexte et donc mieux ressentir la pertinence de sa vision…
Merci, Mr Meyer…