Pourquoi la Chine ressort-elle le 06/11 sa colère contre la Norvège, sur l’affaire du prix Nobel de la Paix octroyé en 2010 à Liu Xiaobo ?
A Stavanger devant un parterre d’hommes d’affaires, Zhao Jun, l’ambassadeur, martèle que «c’est à la Norvège de faire le 1er pas». Mais sept jours après, tout s’éclaire : Oslo doit décider à la fin du mois, d’octroyer à la Cnooc une licence d’exploration au large de l’île Jan Mayen, dans l’Arctique.
Le moment est propice, pour la Chine : le pouvoir vient de basculer en Norvège, en faveur des conservateurs. Et la Cnooc a déjà fait une percée dans l’Arctique, grâce à l’Islande qui lui a octroyé une licence en JV.
D’après le US Geological Survey, la région polaire pourrait détenir 90 milliards de barils d’équivalent pétrole, dont des centaines de millions dans la zone norvégienne guignée par Cnooc. En échange, la Chine rouvrirait son marché au saumon norvégien.
Le 13/11, le brésilien Petrobras cède à la CNPC, pour 2,6MM$, trois champs pétroliers et un de gaz au Pérou (les lots « X » et « 58 », 0,8Mt/an, et les 46% qu’elle possède sur le lot « 57 », non développé).
Petrobras doit vendre pour se désendetter et se recentrer sur Libra, son méga-gisement (8-12 milliards de barils) au large de ses côtes par –3000m de fond dans une gangue de sel.
CNPC et Cnooc, depuis octobre, viennent chacune de s’assurer 10% de Libra, au sein d’un consortium avec Petrobras, Total et Shell. Et c’est ainsi qu’avec l’Arctique et Libra, la Chine est déjà solidement présente, dans les deux zones mondiales les plus prometteuses.
Sommaire N° 37