Après ses déboires avec son ex-filiale Wahaha jusqu’aux années 2000, puis une amende en juillet (172 millions de ¥) pour prix excessifs, Danone est accusé par la CCTV d’avoir payé un hôpital de Tianjin, jusqu’à 10.000¥ par mois par obstétricien pour conseiller aux jeunes mamans son lait maternisé Dumex.
La dénonciation suit une technique similaire à celle employée pour le groupe britannique GSK. Sans doute dévoilée par l’enquête administrative, l’affaire est mise en scène par un média, qui diffuse les aveux d’un cadre local du groupe. Curieusement, Danone se retrouve ici doublement frappé, au confluent des deux campagnes de l’été : celle sur le lait (pour prix excessif) et celle sur la corruption des hôpitaux.
Après l’annonce, le groupe « extrêmement choqué » a lancé une enquête interne, pour y voir clair et contenir la perte d’image. Car l’enjeu est lourd. En 2012, la nutrition infantile assurait 20% de ses revenus mondiaux, et il détenait 9,2% du marché chinois du lait pour bébé, qui s’élevait à 12,4 milliards de $. Suite à cette affaire, le ministère de la Santé rappela aux hôpitaux l’interdiction d’inciter les mères à se détourner de l’alimentation au sein, préférable à celle au biberon !
En même temps que Danone, c’est au tour du suisse Novartis d’être accusé une seconde fois de corruption, par dénonciation. 200 hôpitaux auraient été payés pour favoriser l’emploi de son implant oculaire Alcon.
Sommaire N° 31