Politique : Japon – Chine : « moi non plus »

DiaoyuL’été n’a rien changé dans les rapports tendus sino-nippons. Estimant les conditions médiocres, Pékin exclut de voir le 1er ministre Sh. Abe au G20 de St Petersburg (3-4/09). Lequel Abe engage son pays dans des « préparatifs à divers conflits en Asie ». Pékin aussi, promet de « ne pas reculer devant les problèmes »…

C’est des îles Diaoyu que part ce vieux litige, minuscule archipel sous contrôle nippon depuis 130 ans, réclamé par la Chine. 

La Chine est aussi en conflit sur d’autres espaces maritimes avec Vietnam et Philippines. Stratégiquement, Pékin rejette toutes les tentatives de Tokyo et Manille pour discuter : son jeu pour l’heure, est d’isoler ces pays, en jouant sur sa masse. 

Par contre, au sommet « Défense » de l’ASEAN au Brunei (24-25/08), le secrétaire d’Etat américain était omniprésent, protecteur. 
Sur le fond, Chine et Japon rivalisent de rigidité : face à ses droits mal définis (incertains) sur ces îles, Tokyo refuse même d’admettre l’existence d’un problème, et de discuter, ce qui ne peut qu’indisposer le rival régional. 

Les deux pouvoirs n’ont guère de raison de céder : au dernier sondage, 90% de chaque opinion déclare « haïr » l’autre. Chez les intellectuels, le taux passe à 70% au Japon, 50% en Chine. 

Cette conduite d’échec résulte en fait d’imprévision historique : quoique sans douleur 30 ans en arrière, la normalisation n’a pas été faite alors. Désormais, toute concession d’un de ces deux pouvoirs apparaîtrait une reculade devant son opinion.

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