Monde de l'entreprise : Rongsheng, trop gros pour mourir

Rongsheng, trop gros pour mourir Chantiers Navals Rongsheng

Tempête pour les 20.000 métallos (dont 8000 juste mis à pied) du chantier naval Rongsheng à Nantong (Jiangsu) : caisses et carnets de commande sont vides (-23% en mai et –50% de chiffre d’affaires). 

Rongsheng est à l’image des 483 chantiers navals chinois qui depuis 3 ans voient s’évaporer les commandes tandis qu’en face, le rival coréen va assez bien pour augmenter ses prix. Au 1er semestre, en valeur, les commandes de part et d’autre accusent un abîme de différence : 21,7 milliards de $ par chantier chinois (en moyenne), 196 milliards de $ par chantier coréen… 

Les armements coréens reçoivent le fruit d’un investissement lourd en R&D, qui leur permet d’offrir le bateau le plus propre, silencieux et frugal—grâce à l’électronique, permettant aux machines de suivre les mouvements de la mer. 

Résultat : même l’armateur chinois CSCL « trahit » les chantiers compatriotes, simplement pour rester concurrentiel, et commande pour 683 millions de $, cinq porte-conteneurs les plus grands du monde, de 18.400 « boites » ! D’ici 5 ans, estime un haut cadre chinois, un tiers des chantiers chinois auront disparu. 

Que fera l’Etat? Avec la province du Jiangsu, il semble s’apprêter à « repêcher » Rongsheng, car il est le 1er chantier privé du pays. Mais Pékin ne dépannera pas tout le monde… Seuls seront sauvés ceux « trop grands pour mourir » -mais rien ne prouve que cette ultime subvention apprendra à ce conglomérat socialiste à faire les navires du XXI. siècle, et permettra de sauver Rongsheng du gouffre ! 

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