Toute loi sociale qui s’installe fait grincer des dents. Entrant en vigueur au 1er juillet 2013, la version révisée de celle du contrat de travail ne fait pas exception, provoquant une litanie de plaintes des patrons, mais aussi des experts et même des ouvriers ! Prétendant protéger les travailleurs migrants, le texte remplace la liberté d’emploi par une régulation sociale. En effet, nombre de boulots mal payés sont exercés par des migrants qui y trouvent une opportunité d’entrer en ville. Mais les firmes y trouvent leur compte aussi, en compensant par leurs petits salaires la hausse des autres charges.
Or la nouvelle loi spécifie que ces « waidi » (« extérieurs ») ne peuvent travailler qu’en temporaire ou auxiliaire, ne peuvent constituer plus d’un pourcentage minoritaire (10%, selon certains), et doivent recevoir à travail égal, salaire égal. « Impossible », déclarent les agences de placement, qui évoquent une demande souvent de 50%, voire 90%. Tandis que l’ouvrier migrant de son côté, se demande comment prouver au patron qu’il fait un « travail égal »…
Le progrès toutefois est indéniable, avec ce principe de l’égalité de traitement entre travailleurs à même performance. Cela représente bien du travail en perspective pour les tribunaux chinois…à condition qu’existe un syndicat assez volontaire, pour assister dans la plainte le migrant spolié…
Sommaire N° 25-26