Le 17 juin,
Shenzhen lancera sa bourse des crédits carbone – la 1ère des 7 villes ou provinces qui testeront dès 2014 cette technique d’avenir pour réduire les émissions de CO2.Dans la ville, 638 usines et entreprises de construction recevront un quota d’émissions. Après un an, si elles utilisent moins, elles pourront revendre le surplus en bourse. Si elles dépensent plus, elles devront acheter un droit supplémentaire à des firmes ayant pu économiser. Deux buts sont visés, déjà bien connus en Europe : ces firmes seront forcées à s’équiper en filtres à poussières et à séquestration de CO2, et en machines moins énergivores. D’autre part, les plus « petits », incapables d’investir dans leur décarbonisation, devront fermer.
On voit les failles possibles : la fraude et erreur humaine, sur lesquelles la bourse de Shenzhen a beaucoup travaillé. Les prix de l’électricité devront être dérégulés, ainsi que ceux du charbon, faute de quoi de graves distorsions de concurrence tueront le système. Shenzhen devra pouvoir statuer de façon indiscutable sur les scores d’émission de chaque firme – ici, l’arbitraire sera inacceptable.
A ce stade, les firmes concernées ne pèsent que 38% des émissions de 2010 : le reste, y compris transports et centrales thermiques, viendra plus tard. Avec les autres régions tests, les émissions chinoises concernées par ce mécanisme seront 7% du total. N’empêche, par ce système, la Chine fait un immense, admirable saut dans le vide. Cessant de bloquer les actions mondiales de mitigation, elle tente à son tour d’entrer dans le jeu du « pollueur payeur ».
Sommaire N° 19