Diplomatie : Suisse/Chine : on lève les barrières

Le 24/05 à Berne, dernière étape d’un périple via Delhi, Islamabad et Berlin, Li Keqiang signera avec son homologue helvétique l’accord de libre échange Chine-Suisse négocié depuis 2010, le second avec un pays européen (le premier étant l’ Islande, cf article). Le contenu demeure très confidentiel. On sait seulement qu’il y aura des réductions de droits de douane dans l’indus-trie mécanique, la chimie et l’agriculture. On verra donc un accès chinois facilité à la machine-outil, aux métiers à tisser (grande spécialité helvétique), ainsi qu’à la chimie fine, autre domaine d’excellence de la Suisse, incluant sa pharmacie extrêmement présente et rentable en Chine. 

La montre et l’industrie de luxe, par une taxation allégée, avantageront la Suisse par rapport à la concurrence française et italienne, qui resteront taxées au taux actuel. Richemont et Swatch, les conglomérats helvétiques, espèrent même grâce à ce nouvel avantage, en partie compenser leur manque à gagner en Chine, effet de la campagne anti-corruption. Le 1er trimestre avait vu les ventes de montres haut de gamme plonger de 25%.

Pour la Chine, l’intérêt d’un tel accord est double. Œ Ses produits « verts » (surtout bio) feront un bond en avant sur un marché restreint mais très rémunérateur.  Et cet accord accentue la pression sur l’UE pour conclure une entente similaire avec Pékin. Ce qui signifie a priori, reconnaître à ce dernier le statut d’économie de marché, ce à quoi certains Etats membres, depuis 20 ans, refusent toujours à s’y résoudre. 

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