Investissements : Dynamisme boursier d’un petit prince

En général, placer dans un fonds d’investissement chinois est à la fois à haut risque et à faible rendement : les agioteurs chinois le savent si bien qu’en 2012 les placements ont chuté de moitié, à 23,4 milliards de $. 

En ces temps incertains, cela devrait être plus encore le cas, sauf quand le fonds en question est géré par un fils de la très haute société locale. « Nepoch » (comme « népotisme » et « époque ») est le fonds de He Jintao, fils de He Guoxiang jusqu’à il y a peu patron de la CCID, police du Parti. 
Nepoch draine l’épargne pour investir dans des firmes, voire pour les racheter. Il vient en un mois de récolter 200 millions de dollars, et il est bien parti pour atteindre les 500 millions d’ici l’été, selon des opérateurs en bourse. 

Pour le porteur, ce type de placement est une aubaine : par ses belles connections, l’homme à sa tête est une garantie de sûreté. Aux étrangers d’autre part, il permet d’accéder à des affaires normalement interdites : parmi les deux achats déjà réalisés par Nepoch, compte une affaire de media/télécom, rigoureusement chasse gardée en Chine. 

La formule n’est pas neuve : Liu Lefei, fils de Liu Yunshan (au Comité Permanent) détient un fonds à la Citic.
Winston Wen qui a (co-)fondé New Horizon, est le fils de Wen Jiabao.
Certes, l’époque est plus sourcilleuse vis-à-vis des affaires proches de la politique. Mais He-junior ne risque pas trop, car son fonds spéculatif n’est pas accessible au commun des mortels.
Enfin, pour l’équipe Xi Jinping – Li Keqiang, qui doit aujourd’hui démontrer une capacité à rectifier les mœurs de la société dirigeante, dans un sens moins affairiste, l’affaire ne peut qu’embarrasser. 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
14 de Votes
Ecrire un commentaire