Diplomatie : Senkaku : audacieuse pêche sino-taiwanaise

En berne dans les sondages à Taiwan, le Président Ma Yin-jeou (KMT) rêvait d’un succès pour redorer son blason. 

C’est chose faite le 10/04, avec l’accord taiwano-nippon de pêche autour des îles Diaoyu/Senkaku qui ouvre aux chalutiers insulaires diverses zones hors de la bande des 12 milles marins. 

Pour Taiwan, c’est une offre idéale : cette zone de pêche lui revient en copropriété, dont il devra même expulser les bateaux chinois. De plus, dans ce Traité, le Japon traite Taiwan en « Etat » et non plus en province chinoise. 
Tokyo lui, réussit à empêcher une alliance sino-taiwa-naise contre sa propriété des Diaoyu.
Aussi Pékin fulmine contre un viol par le Japon de sa promesse de ne reconnaitre qu’une seule Chine, et avertit Taiwan de sa responsabilité de maintenir l’égalité de droit entre leurs pêcheurs.
Le 11/04, visitant une base militaire sur l’île de Hainan, Xi Jinping réagissait –peut-être– en avertissant ses marins d’être prêts à se battre. Mais en même temps, Pékin invitait l’ASEAN à un Sommet spécial pour convenir du code de conduite en mer de Chine, promis en 2002 mais jamais réalisé. 

Dans cette perspective, l’accord entre Taipei et Tokyo n’est pas forcément, pour Pékin, une si mauvaise affaire. Il instaure une gestion bilatérale sectorielle, locale et momentanée, et se garde bien (c’est la clé du deal) d’impliquer une reconnaissance de souveraineté sur ces îles revendiquées par les 3 pays. 

C’est donc un modèle applicable demain ailleurs, pour la pêche, le pétrole ou tout autre partage de richesses marines en attendant un accord politique intégral. Peut-être un modus vivendi raisonnable ! 

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