Voici 15 jours qu’en toute métropole, les
bureaux des divorces sont encombrés de files d’attente, et placardés d’avis : « attention au marché immobilier – réfléchissez avant de vous quitter ». Quel rapport ?Par dizaines de milliers, des époux ressentent l’urgence de se séparer, afin d’échapper à une imminente taxe contre la spéculation foncière. Elle s’élèvera à 20% de la plus-value lors de la revente d’un « second appartement », acheté par un couple depuis moins de 5 ans. Quand on sait que depuis 2005, le parc immobilier urbain a pris jusqu’à 500% de valeur, ce sont des centaines de milliers de Yuans que les propriétaires pourraient économiser en obtenant leurs papiers de divorce.
Les candidats sont parfois des couples proches du 3ème âge, ceux ayant le plus de chance d’avoir amassé un capital conséquent. Mais d’autres trentenaires risquent aussi de souhaiter la séparation, entre autre suite à une décision du « conseil de famille » : pour épargner l’impôt à leur clan tout entier, qui a rassemblé les fonds de l’investissement.
Dans la plupart des cas, les candidats au divorce l’admettent, cette césure n’est que réglementaire, ils continueront à vivre exactement comme avant, sous le même toit. Mais l’impact sociologique et culturel ne sera pas mince : par exemple à la prochaine dispute, il suffira à l’un des conjoints de prendre sa valise pour aller se reloger…dans « son » appartement.
C’est ainsi que beaucoup envisagent de se remarier une fois le bien vendu. Mais qu’en est-il du conjoint profitant bel et bien de l’occasion pour mettre les voiles ?
Sommaire N° 12