Diplomatie : Syrie – Pékin se jette à l’eau

Le 30/10, le professeur Pan Zhongying (Renmin Daxue), expert du Proche-Orient, croyait que la Chine « n’abandonnerait ni son principe de non-interférence, ni son front uni avec la Russie, pour la visite d’un émissaire de l’ONU ».

Pourtant, ce même jour, face au négociateur L. Brahimi, le MAE chinois Yang Jiechi a issu des « recommandations » de paix, sortant ainsi son pays de son obstruction aux tentatives du Conseil de Sécurité d’en finir avec ces 20 mois de guerre civile, ayant coûté 36.000 vies humaines.

Au nom de la RPC, Yang se rallie à l’objectif général – faire partir le dictateur B. el-Assad, et offre un plan en quatre étapes associant des cessez-le-feu sectoriels et temporels, et une transition politique à définir et exécuter par « les diverses forces en Syrie », selon le « principe de l’équité ».

Publiant ce plan, Pékin précisait qu’il « pouvait être fait sien » par l’émissaire. Il suggérait ainsi qu’il serait d’abord soutenu par la Russie, et que les Occidentaux pourraient s’y rallier – à condition bien sûr qu’il signifie le départ de la famille régnante aux mains tachées de sang.

Pourquoi cette initiative ? Car la guerre civile ne profite pas à la Chine, vue comme coresponsable avec Moscou. Pire, elle-même le reconnaît, la guerre s’internationalise, avec l’intervention des Palestiniens (poussés par l’Iran) côté el-Assad, et côté insurgés, d’« enfants perdus » de tous pays comme la France (!) ou la Chine (Ouighours). Pour Pékin, il est grand temps d’arrêter les frais ! 

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