En 2010, l’ANE, l’Administration nationale de l
’Energie, comptait installer pour 5GW de centrales solaires sous 5 ans. <p>Aujourd’hui, après 3 doublements, elle viserait 40GW en 2015. Vu de plus près, le plan apparaît moins une stratégie conquérante, que le sauvetage d’urgence d’un marché en panne. Car les fabricants ont 110 jours d’invendus, contre 42 ailleurs, soit 5GW, équivalant à 15% d’un an de besoins des 5 continents.C’est alors que démarre la procédure antidumping de l’Union Européenne, s’ajoutant aux taxes compensatoires des USA. La conséquence sera une chute du prix mondial du panneau photovoltaïque, de 0,87$/watt au 2nd trimestre à 0,58$, selon l’institut IHS. La capacité nationale de production est de 50GW, 20% de plus que la demande mondiale. Aussi l’Etat n’a de choix, pour sauver son secteur (dont les parts en bourse ont chuté entre 50 et 75% en 12 mois) que de reprendre et s’installer une partie des stocks… au prix plancher… sans garantie de bon raccordement au réseau.
Pour assainir le marché, il faudrait fermer un tiers des usines. Déjà SolarLDK, un des « gros », va débaucher 22% du personnel, soit 5554 agents. Sur le fond, on retrouve sur ce marché une contradiction présente sur tous les autres en Chine : assoiffées d’emplois, les provinces subventionnent, s’entretuent à coup de dumping, sur sol chinois, puis à l’export. Pékin n’arrive pas à ramener la production aux besoins même mondiaux. C’est une faiblesse systémique, apparemment inguérissable.
Sommaire N° 3031